QO 07/02/23 à la Ministre Linard : Stockage d’œuvres dans le bunker de Braine-l’Alleud
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Question (Nicolas Janssen). – La Fédération Wallonie-Bruxelles possède un abri antiatomique à Braine-l’Alleud. Il a été dédié au stockage d’œuvres d’art. Cependant, depuis quelques années déjà, un champignon toxique menace la conservation et le bon entretien de ce patrimoine culturel. En 2017, déjà, la Fédération Wallonie-Bruxelles avait comme objectif d’évacuer toutes ces œuvres inaliénables dans d’autres entrepôts, notamment à Mons. Pour ce faire, chaque pièce devait faire l’objet d’une décontamination. Le ministre Daerden déclarait, en 2021, qu’une grande partie des 3 000 œuvres avait été décontaminée et déplacée à Mons, mais que les autres devaient encore être traitées. Un travail de recensement et d’inventorisation avait alors démarré. Ce dossier semble aujourd’hui être en suspens. Madame la Ministre, pouvez-vous faire le point sur la situation? Toutes les œuvres ont-elles été décontaminées? Leur déménagement est-il terminé? Le délai du transfert, prévu en automne 2021, a-t-il été respecté? Toutes les œuvres ont-elles été sauvées? Certaines ont-elles été abîmées? Qu’en est-il du bunker? Son entretien coûte-t-il à la Fédération Wallonie-Bruxelles? Dans la mesure où cette infrastructure ne devrait plus répondre aux besoins de notre institution, est-il prévu de le céder à un tiers?
Réponse de Mme Linard, ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Monsieur le Député, permettez-moi, tout d’abord, de refaire un point complet sur ce dossier: le problème de la contamination du bunker de Braine a été identifié dès le début des années 2000. Le bunker a été partiellement vidé entre 2000 et 2008, et un transfert a été effectué vers un entrepôt appartenant à la Fédération Wallonie-Bruxelles, à Etterbeek. Pour être précise, 5 937 œuvres ont été transférées, et elles ont fait l’objet d’un traitement pour leur stabilisation et leur reconditionnement entre 2000 et 2014. Le transfert des œuvres vers la réserve de décontamination a dû être stoppé en 2008, en raison du manque de place à Etterbeek. En 2014, l’entrepôt a dû être vidé et rendu à l’Administration générale de l’enseignement (AGE). Les œuvres ont été alors transférées vers la réserve de Mons. À cet égard, le Service général du patrimoine (SGP) peut confirmer que, après traitement, aucun constat d’œuvres sinistrées n’a été fait. Toutes ces œuvres sont désormais inscrites à l’inventaire. Il reste environ 1 700 œuvres stockées à Braine-l’Alleud, dont 1 050 sont inscrites à l’inventaire. La provenance et la propriété du reste des œuvres sont inconnues. Je ne reviendrai pas ici sur la saga interminable des multiples pistes de déménagement. Ceci étant, la solution existe maintenant: en 2022, un entrepôt a été loué à Gosselies pour être utilisé à la fois par le musée de Mariemont et le Service des collections. Une partie de cet entrepôt doit toutefois être transformée en zone de décontamination. Un marché a été lancé en 2022 par la Direction générale des infrastructures (DGI) pour l’installation de cette salle de décontamination et de quarantaine à l’intérieur de l’entrepôt. Ce marché n’a toutefois pas pu être attribué, manifestement pour cause d’irrecevabilité liée au montant total des travaux. Ce marché a été estimé à environ 40 000 euros par l’administration, mais n’a reçu qu’une seule offre à 100 000 euros. D’après mes informations, la DGI compte relancer un nouveau marché durant cette année. Le SGP espère pouvoir disposer de cette zone encore cette année et a déjà conditionné en lots les œuvres encore stockées à Braine-l’Alleud. Il ne reste plus qu’à les emballer, à cause des champignons présents dans le bunker, il n’est pas envisageable de faire cette opération à l’avance, avant de les transporter. À ce stade, il n’est pas possible d’estimer le temps que va prendre cette décontamination, il faudra évaluer l’état de chaque œuvre une par une, et agir ensuite en conséquence. En ce qui concerne l’affectation future du bunker, qui ne coûte actuellement rien, l’intention de la DGI est de le revendre.
Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, merci pour votre réponse détaillée. Vous avez refait l’historique de ces œuvres et de ce bunker, vestige de la guerre froide, propriété de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis la fin des années 1990. Vous n’avez pas mentionné le fait que certaines de ces œuvres ont été endommagées. D’après les informations que j’ai obtenues, quelques centaines l’ont quand même été. Je me réjouis de voir le dossier évoluer. Certes, pas aussi rapidement que nous l’aurions souhaité, mais il évolue dans la bonne direction et j’espère que les œuvres restantes seront rapidement à l’abri et qu’elles pourront être de nouveau utilisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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