« Lettre » adressée oralement par Adélaïde à Cordélia, qui fêtait ses 13 ans ce 11 février ! | Nicolas Janssen
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« Lettre » adressée oralement par Adélaïde à Cordélia, qui fêtait ses 13 ans ce 11 février !

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  • J’aimerais te dire : j’ai hâte pour toi de grandir dans ce monde. J’aimerais te dire que tes anniversaires vont être de plus en plus drôles, heureux et surtout vivants.

    Mais ça serait te mentir.

    On grandit dans un monde un peu schizophrène.

    Le matin, à la radio, on entend les experts, les scientifiques nous dire que notre monde se dégrade. Que notre planète s’est réchauffée de 1,5 degré cette année (comparé à l’ère préindustrielle). Que les conséquences de ce réchauffement sont ingérables, surtout économiquement. Les inondations sont de plus en plus fréquentes et violentes, emportant avec elles des vies. Les feux de forêt s’accumulent et brûlent Hollywood. Mais ça, c’est nouveau. Car les personnes qui souffrent depuis bien plus longtemps et de manière plus intense sont les plus pauvres, ce sont les femmes. Tout ça est chiffré, calculé. Partagé… en boucle depuis 50 ANS.

    Alors, la journée, soit on va à l’école et on n’en parle pas vraiment, soit quelques adultes se rassemblent dans de grandes conférences pour en parler. Il y a des accords, des ambitions, des objectifs.

    Le soir, on s’endort rassuré. Mais le lendemain, il semble qu’on ait oublié les promesses de la veille. Comme une grosse gueule de bois, que j’espère tu n’as pas encore vécue à 13 ans.

    Je veux dire par là qu’aujourd’hui, il y a eu 29 conférences internationales sur le climat. Il y a eu l’une des plus grandes promesses du monde, prononcée en 2015 à Paris : on allait limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré. Aujourd’hui ? Les experts nous disent que ce n’est presque plus atteignable… On est plutôt sur une trajectoire mondiale de 3 à 4 degrés. Un désastre.

    Je ne dis pas ça pour affirmer qu’on ne fait rien. Ce serait nier l’action formidable des agriculteurs à travers le monde qui font de la permaculture, qui respectent leurs champs. Ce serait nier le courage des professeurs qui en parlent, la force des collectifs de citoyens qui s’organisent, de Liège jusque Charleroi, en passant par Namur, pour réinventer notre dépendance à l’énergie.

    Je dis cela pour dire que c’est possible de changer. De vivre mieux. C’est possible pour toi d’avoir des anniversaires plus heureux, plus drôles, plus vivants. Mais pour cela, il faut que les autres en aient envie aussi. Et ce n’est pas le cas de la majorité des adultes qui gouvernent notre pays pour le moment.

    La majorité des adultes qui t’entourent prônent ou du moins acceptent d’arrêter d’investir dans ton avenir, surtout dans la sécurité qui te permettrait de grandir dans un environnement stable et sain. Ils prônent ou acceptent une politique d’austérité.

    Une politique d’austérité utilise le même langage que, par ailleurs, elle reproche à l’écologie stigmatisée de « punitive ». D’un point de vue économique, nous aurions trop dépensé, au point que nous devrions « faire des économies ». Du point de vue écologique, nous aurions trop exploité les ressources, trop pollué les sols et émis trop de CO₂. Nous devrions donc réduire notre consommation et notre production.

    Les responsables politiques acceptent l’argument économique mais rejettent l’argument écologique. Pourtant, le discours d’austérité concerne un système fictif : l’économie. C’est un contrat social, adaptable et modifiable selon nos choix collectifs.

    À l’inverse, l’environnement repose sur un système réel : un ensemble de lois physiques, chimiques et biologiques.

    Le système économique peut être changé avec une vision audacieuse de l’avenir. L’audace de remplacer l’austérité par une politique de relance, basée sur l’investissement, notamment dans la transition écologique, digitale et sécuritaire.

    Ce que j’ai envie de te dire, c’est que dans la folie de ce monde, il est important de rester jeune. C’est-à-dire, d’oser penser – peut-être naïvement – que nous allons nous organiser pour garantir le droit de tous les citoyens sur Terre.

    • Rester jeune, pour voir que les chiffres des personnes qui meurent en Méditerranée sont des vies, comme la tienne et la mienne. Et que « renforcer notre politique migratoire » n’enlèvera pas le besoin, pour ces personnes, de trouver la sécurité. Cela ne fera que renforcer la violence, au vu de celle qu’elles reçoivent déjà de notre part.
    • Rester jeune dans nos têtes, pour se dire qu’un jour, les grandes entreprises qui ont le plus pollué – et qui, depuis 40 ans avant ta naissance, savaient les dégâts qu’elles causaient sur le climat, mais ont décidé de propager des fausses informations – devront rendre des comptes. Encore aujourd’hui, ces entreprises ne paient pas le vrai coût de leurs actions destructrices. Pire, ce sont elles qui gagnent le mieux leur vie.
    • Rester jeune et naïf, en se disant qu’un jour, nos dirigeants auront envie de rendre les trains moins chers que l’avion, pour nous offrir la possibilité de voyager autrement en respectant l’environnement.
    • Rester jeune et naïf, en espérant qu’un jour, des parlementaires comme ton papa refuseront que nous produisions des armes pour les envoyer dans des pays qui ne peuvent garantir ni les droits humains ni la neutralité dans la guerre.
    • Rester jeune et naïf, en se disant qu’on soutiendra sérieusement nos agriculteurs qui respectent leur terre, en les aidant financièrement.
    • Oser rêver, qu’un jour, on arrêtera de produire et vendre des polluants éternels, qui augmentent le nombre de cancers. Un jour, on les interdira, j’en suis sûr.
    • Oser demander qu’on arrête de couper les forêts primaires à la vitesse de la taille de la Belgique par jour.

    On restera jeune en gardant la tête haute, la tête dans les étoiles, mais les pieds ancrés dans nos valeurs de justice sociale et environnementale.

    Je te souhaite de ne jamais arrêter de rêver, de croire que nous pouvons vivre mieux.

    Rien n’est une fatalité. Tout est une décision. Et si tu n’es pas inclus dans une décision qui te concerne, je te souhaite de prendre ta place. Car tu es déjà légitime, autant que toutes les autres personnes dans cette salle.

    Je nous souhaite à tous de ne pas nous résigner. De ne pas normaliser la destruction.

    De nous organiser pour construire le monde de demain.

    L’éco-anxiété est perçue chez 45 % des jeunes au quotidien. Mais ce ne sont pas ces jeunes qu’il faut soigner. C’est le problème qui crée l’éco-anxiété qu’il faut résoudre.

    En attendant, cher éco-anxieux, je te propose de prendre ta pilule de l’engagement quotidiennement.

    Elle est disponible dans tous les collectifs de citoyens qui osent encore rêver.

    – Adélaïde Charlier

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