Démocratie participative et intelligence collective
La Belgique est un pays démocratique où le vote est obligatoire depuis 1893. Cependant, plus de 1,3 million de Belges ayant le droit de vote n’ont pas voté ou ont déposé un bulletin de vote blanc/nul lors des dernières élections de 2019. Derrière cette abstention de vote se cache notamment un désintérêt et une insatisfaction du politique. Afin de tenter de résorber ce fossé entre citoyen et politique, plusieurs points d’attention sont à suivre.
D’une part, la bonne gouvernance est un mantra qui doit toujours guider les responsables politiques. Le pays doit être en mesure de prendre des décisions parfois courageuses ou difficiles et de les mettre en œuvre de manière résolue. Il y a un impératif moral et éthique à agir. Notre pays doit se doter d’un système de gouvernance qui donne à nos élus les bons incitants, qui permette de proposer des politiques publiques ambitieuses et modernes, qui organise la redevabilité de nos gouvernants quant aux résultats de leur action et qui augmente l’efficacité du pouvoir exécutif et qui redonne de la dignité au combat politique. Plusieurs dispositifs de démocratie délibérative, consultative et/ou participative ont pu voir le jour : consultation populaire régionale, pétitions, budgets participatifs etc.
Pour le Mouvement Réformateur, ces dispositifs citoyens doivent avant tout être utiles et générer, sur base d’objectifs et d’évaluation de ceux-ci, une réelle plus-value. L’initiative lancée par la communauté germanophone en 2019 d’un modèle délibératif dans lequel des assemblées citoyennes débattent de sujets choisis par un conseil citoyen permanent, qui est chargé de gérer le processus est d’ailleurs un exemple à saluer. Pour nous, une mesure de démocratie participative par excellence, directe est le référendum qu’il convient de développer et de cadrer, à l’instar du modèle suisse.
D’autres mécanismes de démocratie participative peuvent aussi être poursuivis voire renforcés à l’échelle locale notamment : renforcer le principe des budgets participatifs, instaurer un seul et unique seuil de participation (5%) pour renforcer la consultation populaire communale. Ces mécanismes n’ont pas vocation à se substituer au principe de la démocratie représentative et à sa légitimité. Un des enjeux pour l’avenir sera enfin d’éviter l’utilisation politique de la participation citoyenne.
Notons encore quelques propositions : les chefs du gouvernement issus d’une circonscription fédérale ou régionale afin de renforcer leur légitimité et leur représentativité, la suppression de l’effet dévolutif de la case de tête, l’amélioration des conditions du droit d’interpellation citoyen pour le favoriser, l’utilisation des civic-tech afin de dynamiser la participation citoyenne.