7. Repenser la notion de PIB et établir les principes d’une transition juste et durable conçue pour l’épanouissement de tous
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Après la deuxième guerre mondiale, le PIB avait beaucoup de sens : tout était à reconstruire. Mais aujourd’hui, est-ce toujours pertinent ? La Commission européenne rappelle régulièrement que le PIB ne prend pas suffisamment en compte des facteurs externes tels que la durabilité environnementale ou l’inclusion sociale, de plus en plus souvent considérées comme des moteurs essentiels du développement durable et de la qualité de vie globale. Nous avons donc besoin d’indicateurs qui mesurent, outre le PIB, le développement humain, la santé, l’empreinte écologique et d’autres dimensions encore.
En outre, le PIB est historiquement et géographiquement situé dans des économies industrielles marchandes occidentales. En ce sens, les dimensions qui ont été prises en compte comme “contribuant” à l’accroissement de la richesse nationale reflètent une certaine organisation de l’économie. Les économies dont le maillage principal est informel, comme c’est le cas dans de nombreux pays en développement, sont moins correctement reflétées par le PIB. Ainsi, la nécessité de repenser la notion de PIB et d’établir les principes d’une transition juste et durable conçue pour l’épanouissement de tous en Belgique et en Europe est devenue de plus en plus évidente. Au lieu de se concentrer uniquement sur la croissance économique mesurée par le PIB, il est crucial de développer des indicateurs plus complets qui prennent en compte les aspects sociaux, environnementaux et de bien-être. Dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies, la réduction des inégalités constitue un pont essentiel entre l’objectif 1 (pas de pauvreté) et les objectifs 12 et 13 (consommation et production responsables et action pour le climat).
Le PIB traditionnel ne mesure que la valeur économique des biens et services produits, sans tenir compte des externalités négatives telles que la pollution, les inégalités ou la dégradation de l’environnement. Pour évaluer véritablement la performance d’une société, il serait opportun d’adopter des indicateurs plus inclusifs et pertinents.
Des indicateurs tels que l’Indice de Développement Humain (IDH) fournissent une vision plus holistique du progrès d’une société en prenant en compte des aspects tels que l’éducation, la santé et le niveau de vie. En effet, plus la richesse créée est répartie équitablement entre les populations, plus la croissance économique sera mise au service des objectifs de réduction de la pauvreté, et dès lors que les avantages d’une prospérité accrue se répercutent sur les plus démunis de la société, il faudra moins de croissance pour satisfaire les besoins fondamentaux de tous. La notion du PIB et la possibilité d’indicateurs alternatifs à celui-ci sont des éléments clés dans ce débat.
L’empreinte écologique est un autre indicateur non négligeable qui mesure l’impact environnemental de notre consommation et de nos activités économiques. En prenant en compte la consommation de ressources naturelles et les émissions de gaz à effet de serre, il offre une perspective plus équilibrée de la soutenabilité de nos modes de vie.
L’indice de bonheur national brut est également un potentiel indicateur alternatif qui met l’accent sur le bien-être des individus et des communautés plutôt que sur la seule croissance économique. Il prend en compte des facteurs tels que la santé mentale, les relations sociales, la qualité de l’environnement et le sentiment de satisfaction personnelle.
En parallèle à ces nouveaux indicateurs, le développement de mécanismes économiques favorisant la transition vers une économie plus durable fait partie de la solution. Le marché du carbone forestier en est un exemple concret. En encourageant la préservation et la restauration des forêts, ce mécanisme permet de valoriser les services écosystémiques fournis par les écosystèmes forestiers, tels que la séquestration du carbone, la protection de la biodiversité et la régulation des ressources en eau.
Questions parlementaires
- Interpellation en commission Énergie du 23/10/23 sur le « burden sharing » partiel
- QO 10/10/23 à la Ministre Tellier : La réforme du permis d’environnement
- QE 20/06/23 à la Ministre Tellier : le cadastre des usines de recyclage en Wallonie
- QO 18/04/23 à la Ministre Tellier : L’introduction d’une responsabilité élargie des producteurs (REP) sur les textiles sanitaires
- QE 01/03/23 à la Ministre Tellier : l’émergence des « tiers-lieux ruraux »
- QO 14/02/23 à la Ministre Tellier : Le soutien régional au stockage du CO2 comme pilier du plan forestier régional wallon
- QE 3/10/22 au Ministre Henry: Les indicateurs de transition énergétique prévus par le projet n° 66 du Plan de relance de la Wallonie
- QE 8/7/22 au Ministre Di Rupo: La coordination des indicateurs de transition énergétique, économique, écologique et sociétale de la Wallonie
- QO 16/05/22 au Ministre Henry : La sur-promotion des énergies carbonées