QE 25/05/21 à la Ministre Tellier: La protection des hérissons lors de leur période de reproduction
-
Résumé
Le hérisson serait en danger en Europe. En France, ce ne sont pas moins de 1,8 million de hérissons qui seraient écrasés chaque année. En 2019, Natagora organisait un recensement des hérissons en Wallonie, car aucune donnée n’existerait à ce sujet. Je n’ai pas pu trouver de données de ce recensement nulle part. Madame la Ministre aurait-elle des informations à fournir à ce sujet ? Un déclin est-il avéré en Wallonie ?
Au niveau législatif, le hérisson est une espèce mentionnée dans le décret wallon du 6 décembre 2001 modifiant la Loi du 12 juillet 1973 de la Conservation de la nature qui indique que cette espèce est partiellement protégée. Plusieurs communes réfléchissent actuellement à interdire les robots tondeuses la nuit qui constituent un danger pour les hérissons. Dans le passé, Madame la Ministre aurait demandé d’analyser la possibilité d’interdire l’utilisation de ces engins durant la nuit étant donné qu’une telle contrainte me paraît acceptable au regard de la plus-value qu’elle aurait pour cette espèce. Elle mentionnait cependant que le cadre légal ne permet pas d’agir à court terme et qu’elle encouragerait les communes à envisager cette mesure, en les sensibilisant notamment par le biais de l’Union des villes et communes de Wallonie. Au vu du décret wallon de décembre 2001, la Région ne pourrait-elle pas agir davantage afin de diminuer le déclin de cette espèce et de renforcer sa protection, notamment lors de la période de reproduction s’étalant d’avril à septembre ? Une réglementation à destination des communes et des particuliers établissant des horaires de tonte lors de certains mois n’est-elle pas envisageable ?
Réponse: L’administration ne dispose pas actuellement de données précises sur l’abondance de la population de hérissons et sur son évolution. Rien ne permet d’affirmer que cette espèce est menacée de disparition à court terme.
Selon l’analyse menée par mon administration, la réglementation de l’usage des robots tondeurs à l’échelle régionale nécessite, en premier lieu, de compléter la loi sur la conservation de la nature par une disposition permettant de fixer des limitations aux activités qui seraient listées comme portant atteinte à une espèce protégée. Dans l’attente de ces dispositions, il me paraît important d’informer et de sensibiliser les producteurs et utilisateurs de ces appareils.
Aussi, j’ai demandé à mon administration de mener une communication spécifique sur le problème des robots tondeurs. Vu le caractère essentiel de l’information des citoyens, je me permets de souligner que les actions de sensibilisation menées par les Communes sont éligibles à l’appel à projets BiodiverCité, jusqu’à un montant de 2 500 euros.
Enfin, édicter des normes de construction des robots qui éviteraient ces mortalités ou ces blessures serait la meilleure voie à suivre. Cependant, et même si mon administration a évalué cette possibilité avec les autorités fédérales, elle ne dispose pas des compétences pour réglementer ce point. La Wallonie représentant un petit marché pour de nombreux constructeurs et il n’est dès lors pas toujours facile de faire aboutir ces dossiers dans un temps raisonnable.Retrouvez question et réponse dans leur intégralité ci-dessous après l’image
-
-
Le hérisson serait en danger en Europe. En France, ce ne sont pas moins de 1,8 million de hérissons qui seraient écrasés chaque année. En 2019, Natagora organisait un recensement des hérissons en Wallonie, car aucune donnée n’existerait à ce sujet. Je n’ai pas pu trouver de données de ce recensement nulle part. Madame la Ministre aurait-elle des informations à fournir à ce sujet ? Un déclin est-il avéré en Wallonie ?
Au niveau législatif, le hérisson est une espèce mentionnée dans le décret wallon du 6 décembre 2001 modifiant la Loi du 12 juillet 1973 de la Conservation de la nature qui indique que cette espèce est partiellement protégée. Cette protection implique l’interdiction de perturber intentionnellement ces espèces, notamment durant la période de reproduction, de dépendance, d’hibernation et de migration.
Plusieurs communes réfléchissent actuellement à interdire les robots tondeuses la nuit qui constituent un danger pour les hérissons. Dans le passé, Madame la Ministre aurait demandé d’analyser la possibilité d’interdire l’utilisation de ces engins durant la nuit étant donné qu’une telle contrainte me paraît acceptable au regard de la plus-value qu’elle aurait pour cette espèce. Elle mentionnait cependant que le cadre légal ne permet pas d’agir à court terme et qu’elle encouragerait les communes à envisager cette mesure, en les sensibilisant notamment par le biais de l’Union des villes et communes de Wallonie.
Au vu du décret wallon de décembre 2001, la Région ne pourrait-elle pas agir davantage afin de diminuer le déclin de cette espèce et de renforcer sa protection, notamment lors de la période de reproduction s’étalant d’avril à septembre ?
Il semblerait que les nouveau-nés soient laissés seuls la nuit, ce qui les rend davantage sensibles aux tontes nocturnes. Une réglementation à destination des communes et des particuliers établissant des horaires de tonte lors de certains mois n’est-elle pas envisageable ?
Réponse:
L’administration ne dispose pas actuellement de données précises sur l’abondance de la population de hérissons et sur son évolution. L’espèce reste cependant bien présente en région limoneuse notamment et l’est naturellement moins dans les habitats forestiers du sud de la Région. Rien ne permet d’affirmer que cette espèce est menacée de disparition à court terme.Il est néanmoins essentiel de mener des actions pour, d’une part, agir sur les causes de mortalité de l’espèce et, d’autre part, contribuer à la restauration du potentiel d’accueil de la vie sauvage sur l’ensemble du territoire.
Selon l’analyse menée par mon administration, la réglementation de l’usage des robots tondeurs à l’échelle régionale nécessite, en premier lieu, de compléter la loi sur la conservation de la nature par une disposition permettant de fixer des limitations aux activités qui seraient listées comme portant atteinte à une espèce protégée. Dans l’attente de ces dispositions, il me paraît important d’informer et de sensibiliser les producteurs et utilisateurs de ces appareils.
Aussi, j’ai demandé à mon administration de mener une communication spécifique sur le problème des robots tondeurs. Une information a été mise en ligne sur le site « Biodiversité » du SPW et une communication vers les parties prenantes (revendeurs, entrepreneurs de jardins…) a débuté l’année passée et sera poursuivie.
J’ai également attiré l’attention de l’Union des villes et communes de Wallonie sur le rôle des administrations communales. Celle-ci a relayé mon message sur son site internet, en suggérant aux autorités communales une sensibilisation de leurs citoyens, voire l’adoption d’un règlement communal interdisant la tonte de nuit avec des robots tondeurs. De nombreuses communes ont déjà adopté un tel règlement et j’espère évidemment que ces initiatives feront boule de neige. Vu le caractère essentiel de l’information des citoyens, je me permets de souligner que les actions de sensibilisation menées par les Communes sont éligibles à l’appel à projets BiodiverCité, jusqu’à un montant de 2 500 euros.
Il est également essentiel de pouvoir mener des actions permettant une restauration générale du potentiel d’accueil de la vie sauvage sur l’ensemble du territoire et en particulier dans les milieux ouverts. Ainsi, de nombreuses actions en cours favorables à la biodiversité le sont également pour le hérisson, comme c’est le cas pour toutes les mesures prises en faveur de la restauration du maillage écologique telles que les subventions à la plantation de haies et d’arbres, les mesures agroenvironnementales, ou encore la gestion différenciée des espaces verts, cimetières et jardins.
Enfin et comme je l’ai mentionné l’année passée, édicter des normes de construction des robots qui éviteraient ces mortalités ou ces blessures serait la meilleure voie à suivre. Cependant, et même si mon administration a évalué cette possibilité avec les autorités fédérales, elle ne dispose pas des compétences pour réglementer ce point. La Wallonie représentant un petit marché pour de nombreux constructeurs et il n’est dès lors pas toujours facile de faire aboutir ces dossiers dans un temps raisonnable.