Interpellation en Commission de l’Energie du 22/01/24 sur la valorisation de la gare d’Ottignies par une nouvelle offre de bus et de parkings
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Question (Nicolas Janssen). – Monsieur le Ministre, je souhaite également vous interroger sur les différents points qui ont été repris par le GRACQ à ce sujet. J’en mentionnerai trois. Tout d’abord, concernant celui relatif au manque d’un cheminement cyclable pour aller à vélo du quartier des Villas à Limelette, aucune des deux passerelles ne prévoit de chemin cyclable vers cette direction. D’après le GRACQ, cette connexion permettrait pourtant d’insérer la gare dans la ville et d’assurer une présence, une continuité humaine. Un autre point concerne les ascenseurs qui sont jugés trop petits, et qui ne permettraient pas de transporter les PMR, les poussettes, les bagages et les vélos. Leur disposition et leur nombre sont également jugés trop faibles. Par ailleurs, autre point repris par le GRACQ concernant la circulation des cyclistes, la suppression du passage à niveau va obliger les cyclistes à contourner la gare des bus et à franchir un dénivelé de sept mètres, ce qui n’est certainement pas négligeable. Les cyclistes seraient réorientés vers une rampe qui leur paraît trop étroite et en double Z. Au-delà des critiques émanant de l’avis du GRACQ, un certain nombre de critiques circulent à ce sujet. On parle notamment d’une intégration urbaine du projet qui serait insuffisante. Qu’en pensez-vous ? Comment réagissez-vous à cette critique d’un manque ou d’un lien insuffisant avec l’urbanisation de la ville ? On cite aussi un manque de considération pour les dimensions écologiques et les dimensions de durabilité du projet. À titre d’exemple : manque de prise en compte de la biodiversité ; manque de végétalisation du site ; manque de réflexion sur les matériaux de construction qui sont utilisés ; inaccessibilité des quais aux vélos ; et manque d’écocircularité vu qu’il s’agit de détruire une gare qui a tout juste 20 ans.
M. Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures. – La gare d’Ottignies est l’une des plus fréquentées de Wallonie et, d’ores et déjà, un nœud multimodal important. Son réaménagement répond à la volonté d’améliorer son confort et son accessibilité par tous les modes. Comme tout projet de cette envergure, il a été largement débattu et des arbitrages ont dû être faits pour tenter de fournir une solution de qualité tout en tenant compte des contraintes techniques ou financières et des demandes spécifiques des différentes parties prenantes. Sur l’aspect mobilité, le dossier est suivi à différents niveaux par mes collaborateurs, en concertation avec le SPW Mobilité et Infrastructures via le comité de suivi du contrat de préfinancement des travaux RER. Ce projet fut également l’objet de discussions lors des comités ferroviaires wallons qui se sont tenus en 2023. Les échanges récents ont porté avant tout sur l’obtention du permis, sans lequel le timing de l’entièreté des travaux aurait dû être prolongé de deux ans, avec un risque de désynchronisation avec les travaux menés en parallèle par Infrabel sur le site. Selon les informations reçues lors du comité de suivi RER de décembre dernier, le projet de la SNCB est actuellement estimé à 158 millions d’euros. Les travaux de finition et d’équipement des nouveaux quais, d’accès aux quais, de couverture des quais et d’aménagement des abords de la gare – la zone « Congo », l’accès, le kiss and ride, les vélos, et cetera – devraient être achevés en décembre 2030. En ce qui concerne l’accessibilité cyclable, la Région inscrit la desserte de la gare d’Ottignies dans son réseau cyclable structurant. En effet, le SPW finance, par délégation de maîtrise d’ouvrage à la province du Brabant wallon, la cyclostrade de la Dyle qui reliera Wavre à Court-Saint-Étienne le long des voies de chemin de fer et desservira la gare d’Ottignies. Une étude de tracé est en cours pour relier la cyclostrade de la N275 depuis La Hulpe jusqu’à la gare d’Ottignies. La question de l’accessibilité cyclable aux quais a été évoquée en Comité ferroviaire wallon. La Région avait alors insisté pour maintenir un tunnel sous-voies et des rampes jusqu’aux quais. Cette option a été étudiée en détail par la SNCB, mais n’a malheureusement pas été retenue dans le cadre du permis en raison des difficultés techniques et de planning ainsi que de son coût élevé. Le nombre d’emplacements de stationnement pour vélos peut sembler faiblement ambitieux, mais il sera évolutif en fonction de la demande. Pour ce qui est des accès routiers, plusieurs études de planification au niveau communal et provincial suivies par la Région ont pris en compte cet aspect. Il n’est pas prévu pour l’heure de liaison directe depuis la voie rapide. Un tel projet nécessite d’être intégré dans la programmation pluriannuelle des investissements routiers, ce qui n’est pas le cas pour la programmation actuelle. Par ailleurs, les études parfois anciennes mériteraient des actualisations. D’autres leviers peuvent toutefois être activés pour favoriser le report modal ou orienter les voitures vers d’autres secteurs. La réalisation d’aménagements en faveur des bus va en ce sens – une bande bus a déjà été réalisée au boulevard des Droits de l’homme –, de même qu’une politique de stationnement adaptée – la création de places P+R est entre les mains de la SNCB pour les gares d’Ottignies et de Louvain-la-Neuve. Enfin, en ce qui concerne le développement de l’offre de bus au sein du Brabant wallon, des études sont menées en lien avec les échéances de mise en place du RER pour déterminer les évolutions à envisager.
Réplique de N. Janssen. – Merci, Monsieur le Ministre, pour les précisions que vous avez apportées.