Q0 14/12/21 à Mme Désir: Développement d’actions menées par les jeunes afin de lutter contre l’absentéisme dans les écoles
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Résumé:
Les derniers chiffres sont sans appel: le taux d’absentéisme dans les écoles grimpe en flèche, tant du côté des élèves que de celui des enseignants. Certaines de ces absences sont dues, bien entendu, aux mesures de quarantaine, alors que d’autres cachent des problématiques bien plus complexes, comme le décrochage scolaire ou la phobie scolaire.
Nos auditions sur la santé mentale sont en cours et devraient se clôturer ce jeudi matin. Dans ce cadre, les intervenants suggèrent des pratiques faisant appel à des cercles de parole, à des référents «bien-être» ou liés au décrochage scolaire ou à des mesures de soutien comme les pairs aidants ou les adolescents sentinelles. Qu’en pensez-vous? Pourrions-nous encourager ou soutenir ces pratiques en Fédération Wallonie-Bruxelles? Ces pratiques sont reconnues depuis un certain nombre d’années à l’étranger. Quelle position adoptez-vous à cet égard? Comment pourrions-nous les soutenir ici?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Des dispositifs de soutien ciblés et renforcés ont été déployés afin d’aider les élèves qui connaissent le plus de difficultés. Ces dispositifs octroient des moyens supplémentaires aux écoles et aux centres PMS pour développer un accompagnement pédagogique et didactique centré sur les apprentissages ou un accompagnement éducatif et psychosocial axé sur le bienêtre à l’école, la santé mentale et le décrochage scolaire. Raccrocher les élèves, empêcher leur décrochage ou leur absence, constitue une des priorités de ce dispositif de soutien complémentaire. Malheureusement, l’aide apportée aux écoles fondamentales prendra fin le 31 décembre prochain.
Le budget de l’année 2022 ne prévoit pas le maintien de cette aide jusqu’en juin 2022 pour toutes les écoles fondamentales qui en bénéficient aujourd’hui. Toutefois, au vu des développements des dernières semaines dans les écoles, je compte remettre la question d’une prolongation partielle ou totale de ces aides à l’ordre du jour des réunions du gouvernement.
Sur un plan structurel, le chantier 13 du Pacte, qui vise à lutter plus efficacement contre le décrochage scolaire et l’absentéisme, met sur pied une réforme très complexe impliquant la coordination de nombreux intervenants et de plusieurs secteurs, dont celle du SAJ. Prévention, intervention et compensation en constituent les trois axes et sont intégrées dans un plan de lutte contre ce phénomène. D’autres chantiers s’attellent également à lutter contre l’absentéisme et le décrochage, notamment le chantier n° 15, consacré à la réforme des centres PMS, et le chantier n° 16, qui aborde les aspects de bien-être et la question de la démographie scolaire.Retrouvez question et réponse dans leur intégralité ci-dessous après l’image
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M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, les derniers chiffres sont sans appel: le taux d’absentéisme dans les écoles grimpe en flèche, tant du côté des élèves que de celui des enseignants. Selon les chiffres du Secrétariat général de l’enseignement catholique (SeGEC), les taux d’absentéisme seraient de 11 % des élèves dans l’enseignement primaire et de 8 % dans l’enseignement secondaire, et de 8 à 10 % des enseignants. Certaines de ces absences sont dues, bien entendu, aux mesures de quarantaine, alors que d’autres cachent des problématiques bien plus complexes, comme le décrochage scolaire ou la phobie scolaire.
Nos auditions sur la santé mentale sont en cours et devraient se clôturer ce jeudi matin. Dans ce cadre, les intervenants suggèrent des pratiques faisant appel à des cercles de parole, à des référents «bien-être» ou liés au décrochage scolaire ou à des mesures de soutien comme les pairs aidants ou les adolescents sentinelles. Qu’en pensez-vous? Pourrions-nous encourager ou soutenir ces pratiques en Fédération Wallonie-Bruxelles? Ces pratiques sont reconnues depuis un certain nombre d’années à l’étranger. Quelle position adoptez-vous à cet égard? Comment pourrions-nous les soutenir ici?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, la crise sanitaire a des effets désastreux sur les jeunes. Il est inutile de vous en convaincre au vu des travaux que vous menez au sein de ce Parlement. Comme je l’ai souligné à de multiples reprises, nous nous attelons à accompagner les jeunes de manière optimale afin de stimuler leur motivation et leur engagement scolaire. À mon initiative, des dispositifs de soutien ciblés et renforcés ont été déployés afin d’aider les élèves qui connaissent le plus de difficultés. Ces dispositifs octroient des moyens supplémentaires aux écoles et aux centres PMS pour développer un accompagnement pédagogique et didactique centré sur les apprentissages ou un accompagnement éducatif et psychosocial axé sur le bienêtre à l’école, la santé mentale et le décrochage scolaire. Raccrocher les élèves, empêcher leur décrochage ou leur absence, constitue une des priorités de ce dispositif de soutien complémentaire. Malheureusement, l’aide apportée aux écoles fondamentales prendra fin le 31 décembre prochain. Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles avait fixé cette échéance pour des raisons de soutenabilité budgétaire et pour éviter de saupoudrer les moyens en les concentrant sur les quatre premiers mois de l’année. À ce moment-là, nous n’imaginions évidemment pas qu’une quatrième vague d’une telle ampleur se produirait, surtout dans l’enseignement fondamental.
Le budget de l’année 2022 ne prévoit pas le maintien de cette aide jusqu’en juin 2022 pour toutes les écoles fondamentales qui en bénéficient aujourd’hui. Toutefois, au vu des développements des dernières semaines dans les écoles, je compte remettre la question d’une prolongation partielle ou totale de ces aides à l’ordre du jour des réunions du gouvernement. En outre, j’encourage vivement les partenariats avec les intervenants actifs dans le cadre des cellules de concertation locale comme les services d’aide en milieu ouvert (AMO), les services d’aide à la jeunesse (SAJ) et l’ouverture à une collaboration avec un large éventail d’acteurs parascolaires ou extrascolaires. Il me revient que les professionnels mobilisés, qu’ils soient internes et externes à l’école, continuent à faire preuve d’un dynamisme formidable et d’une créativité exceptionnelle dans le choix de leur méthode et de leurs outils. Des lieux d’écoute, des espaces de parole, des activités d’échanges de compétences entre pairs se sont multipliés et ce genre d’initiatives continue à se développer.
Sur un plan structurel, le chantier 13 du Pacte, qui vise à lutter plus efficacement contre le décrochage scolaire et l’absentéisme, met sur pied une réforme très complexe impliquant la coordination de nombreux intervenants et de plusieurs secteurs, dont celle du SAJ. Prévention, intervention et compensation en constituent les trois axes et sont intégrées dans un plan de lutte contre ce phénomène. D’autres chantiers s’attellent également à lutter contre l’absentéisme et le décrochage, notamment le chantier n° 15, consacré à la réforme des centres PMS, et le chantier n° 16, qui aborde les aspects de bien-être et la question de la démographie scolaire. Monsieur le Député, le bien-être des élèves est pour moi une préoccupation essentielle et occupe une place centrale dans mon travail puisqu’il détermine pour une grande part leur accrochage et leur engagement dans leurs apprentissages. C’est d’ailleurs dans cette perspective que nous avons aussi conçu la nouvelle politique de prévention du harcèlement scolaire que j’ai déjà eu l’occasion de vous présenter.