QA 17/12/25 à la Ministre Glatigny : Une vingtaine d’écoles primaires vont tester des outils d’intelligence artificielle (IA) durant un an
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Question (Nicolas Janssen). – La Fédération Wallonie-Bruxelles vient d’annoncer le lancement d’un projet pilote d’intégration d’outils d’intelligence artificielle (IA). Doté d’un budget global de 200 000 euros, ce projet implique 20 écoles sélectionnées à la suite d’un appel à projets. Ce dispositif doit permettre de tester l’utilisation de ces outils en remédiation et en consolidation des apprentissages de base, à savoir lire, écrire et calculer. Les établissements sélectionnés expérimenteront ainsi jusqu’au 9 octobre 2026 et devront ensuite remettre un rapport complet. Celui-ci servira à évaluer le projet, voire, éventuellement, à en généraliser les pratiques.
Madame la Ministre, ce projet pilote s’inscrit dans la Stratégie numérique pour l’éducation. Dès lors, en quoi constitue-t-il une étape importante pour que notre enseignement ne subisse pas l’IA, mais que celle-ci soit au contraire un levier d’égalité et de réussite pour tous les élèves, les enseignants et les familles ? Comment les équipes éducatives des 20 écoles sélectionnées seront-elles soutenues et formées afin d’intégrer ces outils dans leurs pratiques ? Comment répondez-vous aux craintes de certains acteurs qui redoutent une déshumanisation de la relation pédagogique ? Enfin, comment envisager le déploiement le plus large possible des approches perçues comme les plus innovantes et les plus utiles à notre enseignement ?
Mme Valérie Glatigny, première vice-présidente et ministre de l’Éducation et de l’Enseignement de promotion sociale. – Monsieur le Député, vous avez raison : il s’agit ici de ne pas subir l’IA, mais d’en faire un outil au service de la réussite de nos élèves. Je ne partage pas la crainte de certains de voir l’IA entraîner une « déshumanisation de la relation pédagogique ». En effet, les possibilités de l’IA peuvent nous aider à libérer du temps et à le mettre davantage au profit de la relation pédagogique. Autrement dit, l’IA doit permettre de consacrer un petit peu moins de temps au travail administratif et plus de temps au travail pédagogique.
Dans tous les cas, il y aura un soutien aux écoles concernées et le Service général du numérique éducatif (SGNE) encadrera l’opération, notamment grâce au concours de référents numériques. L’idée est donc vraiment d’apporter un soutien aux écoles qui participent au projet pilote. Celui-ci sera bien sûr évalué : qu’est ce qui fonctionne, pour quels élèves et dans quel contexte ? L’évaluation pourra certainement nourrir aussi le plan global que nous allons lancer à la rentrée 2026-2027. En effet, il est prévu d’avoir un volet renforcé sur les formations au numérique et à l’IA, dans le catalogue de formations pour nos enseignants.
Réplique de N. Janssen. – Les craintes vis-à-vis de l’IA sont aussi grandes que son potentiel est immense. Effectivement, la mise en œuvre d’un projet pilote est probablement la meilleure manière d’apporter dès le départ le soutien nécessaire aux équipes, mais aussi d’évaluer ensuite les approches proposées par les écoles. Au final, l’idée est de tendre progressivement vers l’utilisation la plus généralisée et la plus utile possible des outils que propose l’IA.