QA 18/09/24 à la Ministre Neven : la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique jugée insuffisante par l’Union européenne
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Question (Nicolas Janssen). – Madame la Ministre, la Commission européenne a rappelé récemment l’urgence d’accélérer la transition énergétique et la part des énergies renouvelables dans notre mix énergétique. Pour rappel, l’Union européenne s’est fixé comme objectif d’atteindre 43 % de nos énergies renouvelables en 2030, et nous sommes actuellement, d’après les derniers chiffres disponibles en 2022, à seulement 23 % d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique. La Commission européenne a par ailleurs souligné que cette part des énergies renouvelables varie significativement, on s’en doute bien, d’un État membre à l’autre. On retrouve parmi les États exemplaires les pays scandinaves qui ont plus de 40 % d’énergies renouvelables, avec en particulier la palme qui revient à la Suède qui atteint 66 % d’énergies renouvelables, avec tout ce qu’on pourrait rêver, tout ce qu’on pourrait imaginer et souhaiter de mieux en matière d’énergie hydraulique, d’éolien, de pompes à chaleur, par exemple. Par ailleurs, malheureusement, en bas de l’échelle, tout en bas de l’échelle, notre pays notamment, qui, comme l’Irlande ou Malte, ne dépasse pas la barre des 14 % seulement d’énergies renouvelables. Madame la Ministre, j’en viens à ma question. La Commission européenne a souhaité une nouvelle impulsion en matière d’énergies renouvelables. Comment comptez-vous y contribuer ? Comment pensez-vous que notre Région peut y contribuer ? La DPR propose des actions concrètes, notamment la création de zones d’accélération des énergies renouvelables. La majorité en a largement débattu lors de la législature précédente. Comment comptez-vous y contribuer ? Plus généralement, comment trouver cet équilibre entre énergies décarbonées et objectifs paysagers, esthétiques et de santé publique ?
Mme Cécile Neven, Ministre de l’Énergie, du Plan Air-Climat, du Logement et des Aéroports. – Monsieur le Député, c’est une question vaste qui appelle évidemment une réponse beaucoup plus complexe que j’aurai le plaisir de vous fournir par après, mais déjà quelques éléments de réponse dans l’immédiat. Le projet de PNEC, pardon pour l’acronyme, mais pour ceux qui ne sont pas familiarisés, il s’agit du plan national Énergie-Climat qui est le plan belge, prévoit un objectif de renouvelable de 21,7 %, alors que l’objectif indicatif de l’Europe est actuellement de 34 %. La contribution de la Wallonie au PNEC, qui est le fameux PACE, le plan Air-Climat-Énergie, contient un objectif de renouvelable de 28 % à 29 %. D’après ce que mon administration me rapporte, nous sommes en voie d’atteindre le point de référence 2022. Globalement, on peut donc dire que la Wallonie est sur sa trajectoire. Alors, où est le problème ? L’Europe ne reconnaît que l’État membre « Belgique ». Le problème se situe notamment dans les objectifs des autres entités. Si je prends l’exemple de la Flandre, vous allez comprendre tout de suite. La Flandre a un objectif similaire, en valeur absolue, de développement du renouvelable à l’objectif wallon. Par contre, la Flandre représente deux tiers de la consommation d’énergie de la Belgique. Vous comprendrez donc aisément que c’est un point difficile que nous devrons résoudre par la suite. Quant à la Wallonie, je rappelle quand même que l’objectif qu’elle doit atteindre est dû à un objectif de développement sur notre propre territoire, auquel vient s’ajouter le partage de l’offshore. Ce partage de l’offshore n’est pas encore réalisé. C’est également un défi. Je voudrais juste conclure en vous rappelant quand même que l’objectif que nous nous sommes fixé sur le territoire, dans ce fameux PACE, est un objectif extrêmement ambitieux au regard du potentiel du territoire. Nous ne l’atteindrons pas uniquement avec du développement éolien et du photovoltaïque. On a suffisamment entendu parler des difficultés de permis liés à l’éolien, et ce n’est qu’un des aspects. Nous devrons être prêts à accueillir d’autres technologies, comme le biogaz, l’hydrogène ou le stockage.
Réplique de N. Janssen. – Je vous remercie, Madame la Ministre, pour ces éléments de réponse, d’avoir rappelé ce cadre dans lequel nous nous situons et de nous avoir rassurés d’une certaine manière, en rappelant que la Wallonie se trouve sur sa trajectoire, même si nos objectifs sont ô combien ambitieux. Nous souhaitons évidemment les atteindre. Nous n’avons pas évoqué la nécessité globale de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles. On ne va pas refaire tout le débat, mais c’est un des objectifs prioritaires en la matière. Je conclus avec votre proposition de revenir sur ce sujet en commission. Je ne doute pas que nous aurons l’occasion de le faire régulièrement dans les années à venir.