QA 22/01/25 à la Ministre Glatigny : Phénomènes de défiance des parents vis-à-vis des enseignants et nécessité d’un contrat de confiance entre l’école, les parents et les élèves

Question (Nicolas Janssen). – Il est tout à fait naturel de rechercher l’affection, la reconnaissance, le respect d’autrui et la confiance des personnes qui nous entourent, dans la vie professionnelle comme dans la vie en général. Dès lors, nous imaginons aisément le choc qu’a dû ressentir cette enseignante d’un établissement scolaire du Brabant wallon quand elle a découvert que des parents avaient glissé un micro dans le cartable de leur enfant et ont donc entendu tous les propos qu’elle a tenus à ses élèves, en classe et en salle des professeurs. Pour cette enseignante, c’est une véritable gifle. Elle a d’ailleurs fait une déposition auprès de la police.

Or, la relation entre les élèves, les parents et les enseignants joue un rôle central dans la réussite du parcours scolaire. Plus globalement, cette relation est au cœur de nombreux défis sociétaux. La Déclaration de politique communautaire (DPC) prévoit à ce sujet que « le Gouvernement mettra en place un nouveau contrat entre les écoles, les parents et les élèves […] » qui devra se traduire dans le règlement d’ordre intérieur des écoles. Les objectifs de ce contrat sont nombreux et visent notamment à rétablir la confiance et le respect entre tous les acteurs; à clarifier un certain nombre de règles entre les différentes communautés et à donner à nouveau l’envie d’apprendre aux élèves, mais aussi le plaisir de transmettre aux enseignants.

Madame la Ministre, où en êtes-vous dans ce dossier ? Dans quel délai les écoles devront-elles intégrer ce nouveau contrat dans leur règlement d’ordre intérieur ? 

Mme Valérie Glatigny, première vice-présidente et ministre de l’Éducation et de l’Enseignement de promotion sociale. – Monsieur le Député, j’ai comme vous été fortement interpellée par cet incident intervenu dans une école du Brabant wallon. Le fait d’enregistrer quelqu’un à son insu constitue une infraction pénale et les parents concernés s’exposent donc à des sanctions. Aux enseignants que nous souhaitons soutenir et à qui nous voulons réitérer notre confiance, je rappellerai qu’ils peuvent composer le numéro vert « Écoute École » pour obtenir le soutien adéquat. Les agents de prévention des pouvoirs organisateurs peuvent également être sollicités en cas de phase post-traumatique.

Il importe de pouvoir objectiver la situation sur le terrain en termes de respect des enseignants et de leur autorité. À cet égard, un « Baromètre du respect » a été créé sous forme de questionnaire adressé à tous les membres de notre personnel. Les réponses à ce questionnaire sont actuellement à l’analyse et nous aurons l’occasion de revenir sur ses résultats très prochainement. Par ailleurs, nous souhaitons bel et bien établir un nouveau contrat de confiance entre, d’une part, les parents et les élèves et, d’une part, l’école, afin de définir leurs droits et leurs devoirs respectifs. Ce contrat est au cœur du Chantier n° 16 du Pacte pour un enseignement d’excellence. Dans ce cadre, un projet de contrat sera soumis aux fédérations de pouvoirs organisateurs pour être ensuite inséré dans le règlement d’ordre intérieur des établissements scolaires. Ce chantier devrait être finalisé au mois de mai 2025.

Pour ce qui concerne l’attractivité du métier d’enseignant de manière générale, je rappellerai que le tout premier chapitre de la DPC porte sur cette problématique. Une feuille de route méthodologique a été élaborée dans ce cadre. Hier, Mme Degryse et moi-même avons rencontré les représentants syndicaux afin de leur soumettre ce document. Une rencontre est également prévue demain avec les fédérations de pouvoirs organisateurs. Le chantier est donc bien lancé.

Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, je vous remercie d’avoir fait le lien entre cette problématique et l’importance de la valorisation ainsi que de l’attractivité du métier d’enseignant. Valoriser ce métier est une priorité, un objectif central. On sait combien le « Baromètre du respect » vous tient à cœur et vous avez une fois de plus démontré combien cet outil est essentiel. Je remercie ceux qui œuvrent à créer un climat de confiance dans la société. Plus que jamais, nous devons rétablir cette confiance. Je remercie aussi les enseignants, en particulier l’enseignante du Brabant wallon qui, malgré la souffrance et l’humiliation subies, poursuit ses efforts au quotidien pour créer cedit climat de confiance.