QA 25/01/23 à la Ministre Désir : Formations pour devenir enseignant : quelle coopération entre les Régions ?
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Question (Nicolas Janssen). – La pénurie des enseignants à laquelle nous sommes confrontés en Fédération Wallonie-Bruxelles n’est un secret pour personne. Il en va de même dans le Nord du pays, où un maximum est fait pour tenter de susciter des vocations ou d’attirer des candidats établis, par exemple, en Wallonie. Récemment, le ministre flamand de l’Emploi, Jo Brouns, a toutefois regretté que cette possibilité ne soit pas offerte aux demandeurs d’emploi établis dans le Sud du pays. En effet, de manière générale, les formations du Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB) sont accessibles aux demandeurs d’emploi établis en Wallonie pour autant que le FOREM les juge compatibles avec la voie de retour à l’emploi empruntée par les demandeurs. Dans les cas d’une seconde carrière menant à l’enseignement, le FOREM a explicitement exclu cette possibilité de formation. Madame la Ministre, jugez-vous comme M. Brouns qu’il s’agit d’une opportunité manquée ? Ne serait-il pas nécessaire d’envisager une forme de coopération accrue entre les Régions dans ce domaine ? Un accord de coopération qui permettrait de remédier à cette situation est-il envisageable ?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Nous parlons souvent de mesures de lutte contre la pénurie d’enseignants en commission de l’Éducation et venons d’ailleurs d’en voter une série. Par ailleurs, en vue de promouvoir une réflexion structurelle à l’égard des demandeurs d’emploi qui souhaiteraient se réorienter vers une carrière dans l’enseignement, nous avons pris différents contacts visant à mettre en relation l’Administration générale de l’enseignement (AGE) et les services régionaux de l’emploi. Notre priorité est de répondre aux besoins immédiats de la Fédération Wallonie – Bruxelles, eu égard notamment à la pénurie actuelle. Celle-ci ne touche pas la Flandre dans la même mesure. En outre, nous devons relever un défi de taille: recruter un peu plus de 370 équivalents temps plein (ETP) pour enseigner les langues modernes dès l’année prochaine. Cette politique cible en général les enseignants de seconde carrière et c’est pourquoi nous collaborons avec le FOREM et Actiris. Des réunions ont déjà eu lieu dans ce cadre et nous poursuivrons sur cette voie. Monsieur le Député, j’en viens maintenant au point que vous soulevez avec la Flandre et le VDAB. Premièrement, M. Pierre-Yves Jeholet a pris une série de contacts avec son homologue flamand afin notamment de rédiger une note sur le sujet. À l’époque où ces contacts ont été pris, je n’ai pas souvenir qu’un problème spécifique de formation ait été mis en lumière, mais cela a pu m’échapper. Je reste évidemment totalement disponible pour mener une réflexion sur le sujet, bien qu’il relève davantage des compétences du FOREM et de la Région wallonne que des miennes. Quoi qu’il en soit, nous devons collaborer. J’ai d’ailleurs suggéré à mon administration d’élargir au VDAB le champ de ses contacts avec les services régionaux de l’emploi. En effet, nous devons recruter des enseignants en langues et il me semble qu’il s’agit d’une piste intéressante dans ce cadre. Je me tiens à votre disposition pour avancer dans ce dossier.
Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, je vous remercie d’avoir rappelé l’ensemble des démarches que vous entreprenez pour faire face à cette problématique et aux besoins immédiats de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Merci aussi d’avoir rappelé qu’il en va d’une priorité pour le ministre-président et l’ensemble du gouvernement. Cependant, il me paraît important que vous vous assuriez que le nécessaire est fait pour endiguer le chômage et solutionner la pénurie d’enseignants.