QE 01/03/23 à la Ministre Tellier : les listes rouges régionales et les politiques de conservation

Question (Nicolas Janssen). – L’UICN a développé l’outil de la liste rouge qui permet d’identifier les espèces les plus susceptibles de disparaitre. Les listes rouges régionales ont toute leur importance, car elles identifient des espèces d’intérêt communautaire, qui peuvent être menacées au niveau local alors qu’elles ne le sont pas au niveau global, ou inversement. En Wallonie, des listes rouges ont été établies de 2005 à 2022 pour neuf groupes d’espèces étudiées. Les listes rouges des libellules, poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et chauves-souris ont fait l’objet d’une actualisation en 2021 ou 2022. Une actualisation des autres listes, à savoir celles relatives aux plantes vasculaires, aux carabidés et aux papillons de jour, est-elle en cours ? Les résultats démontrent que 34 % des espèces évaluées sont considérées comme menacées. Les priorités de conservation seront-elles redéfinies et les politiques de conservation de la nature adaptées en fonction des résultats ? Si oui, comment ? Dans le cadre de la Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, des engagements ciblant des espèces d’intérêt communautaire étaient en cours de définition en Wallonie. Ces engagements sont-ils à présent définis ?

Réponse de Mme Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Les groupes d’espèces que l’honorable membre mentionne (libellules, poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et chauves-souris) ont bien fait l’objet d’une actualisation de leur statut sur les listes rouges. Les listes sont encore en cours de révision pour les plantes vasculaires et papillons de jour. L’actualisation n’est pas à l’ordre du jour pour les coléoptères carabidés. Concernant les priorités de conservation, suite à un marché public, Natagora a réalisé une première sélection sur les vertébrés. Cette sélection doit encore faire l’objet d’une analyse complémentaire par mes services, tenant compte des autres groupes biologiques non pris en compte à ce stade. Cette analyse doit prendre place dans le cadre de la stratégie 360, notamment dans le cadre de l’objectif opérationnel « 1.1.2 Améliorer l’état de conservation d’au moins 30 % des habitats et des espèces menacés d’ici 2030 ». Mon administration tient évidemment compte des résultats de ces analyses pour adapter ou prioriser les actions de conservation de la nature. Ainsi, un marché de services est en préparation pour la réalisation de plans d’action visant certaines espèces prioritaires. L’élaboration du Belgium for biodiversity (B4B) a également tenu compte de ces résultats dans le choix des espèces prioritaires. De futurs projets Life pourraient aussi s’appuyer sur cette analyse. Concernant les espèces d’intérêt communautaire, des engagements ont été proposés par l’administration à mon Cabinet et sont en cours d’analyse.