QE 14/08/23 à la Ministre Désir : le rôle des délégués-référents numériques
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Question (Nicolas Janssen). – Comprendre le fonctionnement du numérique devient indispensable dans un monde de plus en plus façonné par les technologies. À cet égard, les écoles ont un rôle essentiel à jouer dans l’éducation au numérique des enfants. C’est pourquoi, au sein des établissements scolaires, un (ou plusieurs) délégué-référent numérique peut être nommé pour diffuser son expertise numérique et accompagner les autres enseignants dans l’intégration du numérique. La direction a donc champ libre pour accorder un nombre d’unités NTTP (selon les besoins) à un enseignant qui deviendra délégué-référent numérique au sein de son établissement. En pratique, le rôle du référent numérique s’avère exigeant pourtant, il n’existe pas de mandat ou de cahier des charges défini pour ce rôle; le terme de “délégué-référent numérique” est d’ailleurs assez flou, voire “fourre-tout”. Madame la Ministre, pouvez-vous préciser le rôle de ces référents numériques ? Existe-t-il des balises pour encadrer leurs missions ? A ma connaissance, la nomination d’un délégué-référent numérique est obligatoire dans les écoles secondaires, mais ne l’est pas dans les écoles primaires : ne serait-il pas opportun de généraliser cette disposition ? Le rôle des référents numériques est en effet déterminant dans divers contacts externes également. Les acteurs du numérique, tels que CodeNPlay, ont par exemple réellement besoin de ces référents pour avoir un relais dans les écoles et pouvoir accompagner la transition digitale des écoles. Or, selon les retours de terrains, ces relais sont difficiles à trouver. Comment faire pour améliorer la communication avec les écoles et leur donner envie de se lancer dans le numérique ? Enfin, ne serait-il envisageable de créer une certification ou un label des écoles prêtes à partager leur implication en la matière avec d’autres écoles mais également afin d’augmenter leur visibilité auprès des partenaires de l’école vers une transition numérique réussie ?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Il existe aujourd’hui de nombreuses personnes-ressources en matière de numérique présentes au sein des établissements – professeurs d’informatique, de mathématiques et/ ou ayant déjà mené des projets numériques dans leur établissement. Elles bénéficient de périodes spécifiques accordées le plus souvent pour une durée limitée en fonction du déploiement de projets d’équipements numériques spécifiques, sans que les écoles bénéficient d’un cadre structurel clair. Il m’importe toutefois de noter que le taux d’écoles attribuant des périodes à la mission DRN est en augmentation, passant de 22% à 30 % dans l’enseignement fondamental. Quant à l’enseignement secondaire, ce chiffre passe de 51% à 64%. Il n’est pour le moment pas question de rendre obligatoire cette mission dans l’enseignement primaire étant donné la prérogative pleine et entière du directeur qui apprécie en fonction des besoins des équipes quelles sont les missions à intégrer au sein de son établissement. Par ailleurs, concernant la question de la création d’un nouveau profil de fonction ou à tout le moins de l’identification de missions qui ne seraient pas actuellement remplies de façon satisfaisante, elle s’est amplifiée au moment du passage brusque à l’hybridation des apprentissages. Elle ne peut néanmoins se résoudre par la seule révision théorique d’un profil de fonction. Ainsi, plusieurs travaux ont été menés concernant un renforcement du soutien ICT. Différentes propositions ont été dégagées. Je suis actuellement en discussion avec mes collègues, le Ministre Daerden et le Ministre-Président Jeholet, afin d’atterrir sur une orientation efficiente en la matière. Aussi, un accord de coopération avec la Région wallonne, en matière de soutien technique notamment, est sur la table et devrait atterrir dans les mois qui viennent. Ce qui permettrait de coordonner nos différentes mesures en matière de numérique.