QE 14/6/22 à Mme Tellier: La nouvelle plateforme « youth-conservation.org » développée par l’Union Internationale de Conservation de la Nature
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Résumé:
Madame la Ministre a-t-elle entendu parler de la nouvelle plateforme « youth-conservation.org » développée par l’UICN ? Cet outil proposé par l’UICN répond aux objectifs de la DPR qui sont d’une part « d’assurer une large sensibilisation de la population aux enjeux liés à la préservation de la biodiversité » et, d’autre part, que « la Wallonie doit aussi pouvoir s’appuyer sur le déploiement de l’éducation relative à l’environnement (…) L’éducation relative à l’environnement doit ainsi s’inscrire de manière transversale dans les politiques wallonnes ». Madame la Ministre a-t-elle déjà engagé une campagne de communication pour encourager les élèves et les enseignants à se préoccuper de la conservation de la nature en particulier ? Cet outil, Youth-conservation, proposé par l’UICN pourrait-il s’inscrire dans ce programme ?
Mme Tellier: Ce type de plateforme numérique, où les jeunes se retrouvent face à un ordinateur que ce soit seul ou en groupe, est souvent moins efficace pour produire un changement durable de comportement, car les jeunes ne sont pas en contact direct avec la nature. C’est plutôt la pédagogie active, en contact avec la nature et le vivant que je promeus, notamment via les subventions octroyées aux ASBL de sensibilisation et d’éducation à l’environnement et à la nature et les divers appels à projets lancés ces derniers temps comme « l’école du dehors » ou « Ose le vert, recrée ta cour ».
À l’heure où les enfants sont de moins en moins souvent dehors et en contact avec l’environnement naturel, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme et pointent un nouveau syndrome ; celui du « manque de nature ». En effet, l’école du dehors et les activités réalisées sur le terrain, et non face à un écran d’ordinateur, permet de recréer du lien entre l’enfant et son environnement dans le cadre de sa scolarité, développant ainsi le sentiment d’appartenance et l’écocitoyenneté.
=> Compte-rendu intégral de l’échange sous l’image
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Compte-rendu intégral:
Madame la Ministre a-t-elle entendu parler de la toute nouvelle plateforme « youth-conservation.org » développée par l’UICN ? L’objectif de la plateforme youth-conservation.org est de susciter l’intérêt des jeunes, écoliers, élèves, étudiants, mais aussi des enseignants ou éducateurs, pour l’environnement en général et la conservation de la nature en particulier. C’est un outil simple, didactique et ludique. Youth-conservation, c’est aussi l’occasion d’aider les plus jeunes à agir concrètement pour qu’ils deviennent plus tard des adultes impliqués et proactifs. Cet outil proposé par l’UICN répond aux objectifs de la DPR qui sont d’une part « d’assurer une large sensibilisation de la population aux enjeux liés à la préservation de la biodiversité » et, d’autre part, que « la Wallonie doit aussi pouvoir s’appuyer sur le déploiement de l’éducation relative à l’environnement (…) L’éducation relative à l’environnement doit ainsi s’inscrire de manière transversale dans les politiques wallonnes ».
Madame la Ministre a-t-elle déjà engagé une campagne de communication pour encourager les élèves et les enseignants à se préoccuper de la conservation de la nature en particulier ? Cet outil, Youth-conservation, proposé par l’UICN pourrait-il s’inscrire dans ce programme ? Ou faire l’objet d’une campagne d’information propre ?
Mme Tellier: La plateforme numérique « youth-conservation.org » a été développée par le Programme aires protégées d’Afrique et Conservation de l’UICN, grâce à un financement de la Fondation MAVA. Elle comprend une série de modules d’animations expliquant la nature et la biodiversité et les enjeux actuels. Le parcours pédagogique renvoie vers une série de ressources en ligne, principalement des vidéos YouTube, réalisées par d’autres opérateurs sans nécessairement un traitement pédagogique adéquat selon les âges et le niveau scolaire (ce qui est un préalable à tout développement pédagogique). Les niveaux de vulgarisation sont très divers et non renseignés. La partie de mise en action est peu développée est constituée de quizz d’évaluation des connaissances. Ce type de plateforme numérique, où les jeunes se retrouvent face à un ordinateur que ce soit seul ou en groupe, est souvent moins efficace pour produire un changement durable de comportement, car les jeunes ne sont pas en contact direct avec la nature. C’est plutôt la pédagogie active, en contact avec la nature et le vivant que je promeus, notamment via les subventions octroyées aux ASBL de sensibilisation et d’éducation à l’environnement et à la nature et les divers appels à projets lancés ces derniers temps comme « l’école du dehors » ou « Ose le vert, recrée ta cour ».
À l’heure où les enfants sont de moins en moins souvent dehors et en contact avec l’environnement naturel, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme et pointent un nouveau syndrome ; celui du « manque de nature ». Ce manque a des effets délétères à la fois sur la santé des enfants (stress, obésité, troubles d’apprentissage…) mais aussi sur la relation entre l’individu et la nature, la compréhension de leur environnement et in fine, le respect de celui-ci. En effet, l’école du dehors et les activités réalisées sur le terrain, et non face à un écran d’ordinateur, permet de recréer du lien entre l’enfant et son environnement dans le cadre de sa scolarité, développant ainsi le sentiment d’appartenance et l’écocitoyenneté. Les bénéfices pour les enfants sont multiples : santé physique, capacités motrices, compétence sociale comme l’empathie, la solidarité, meilleure inclusion des élèves en difficulté. Autre aspect positif, cela permet que les enfants prennent conscience qu’ils font partie de la nature et ont donc davantage tendance à la protéger