QE 24/10/23 au Ministre Henry : la valorisation multi-énergétique des surfaces gérées par la SOFICO

Question (Nicolas Janssen). – La valorisation multi-énergétique est une priorité dans la quête d’une transition énergétique durable. Une opportunité émerge dans des endroits souvent négligés, comme les aires de stationnement autoroutières gérées par la SOFICO en Wallonie. Ces vastes espaces offrent un potentiel considérable pour l’installation d’éoliennes de grande taille, capables de produire une quantité significative d’énergie renouvelable. Ces éoliennes peuvent fournir de l’électricité propre pour alimenter les besoins des autoroutes, mais aussi contribuer à l’approvisionnement énergétique de la région environnante. D’ailleurs depuis ce mois de septembre 2023, une éolienne installée sur le site de l’aire de repos d’Aische-en-Refail le long de l’E411/A4 est opérationnelle. C’est la première éolienne officiellement inaugurée sur une aire autoroutière gérée par la SOFICO. Il a fallu 10 ans depuis la décision gouvernementale wallonne de favoriser les éoliennes le long des autoroutes pour voir émerger cette éolienne. Il a également fallu 6 ans depuis la première désignation d’un projet éolien sur une aire de repos en 2017 pour que cela se concrétise. Bien que de nombreux parcs éoliens aient émergé près des autoroutes wallonnes, jusqu’à présent, aucun n’avait été installé sur une aire de repos gérée par la Sofico. Au total, la Sofico a concédé 25 sites pour un total de 40 éoliennes, mais en raison du développement du projet, on parle maintenant de 22 éoliennes prévues sur 17 sites. Cependant, pour concrétiser cette vision, il est impératif d’avoir un aperçu détaillé de la politique actuelle de la SOFICO en matière de valorisation multi-énergétique, y compris le développement de l’énergie éolienne. Cela permettrait d’évaluer les opportunités existantes, les contraintes potentielles et les avantages pour l’environnement et l’économie régionale. Un état des lieux de la politique actuelle aiderait à définir une feuille de route pour exploiter pleinement ce potentiel et à contribuer à la réalisation des objectifs environnementaux et énergétiques de la région. Le projet multi-énergies de la SOFICO a vu le jour en 2016. Comment expliquer autant de temps entre la naissance du projet et l’inauguration de la première éolienne ? Quelles ont été et sont encore les barrières auxquelles la SOFICO est confrontée et que propose-elle pour les lever ? Pouvez-vous nous fournir des informations actualisées sur l’état d’avancement du projet d’éolienne concernant l’aire de repos de Nil-Saint-Vincent dont la désignation initiale a été déposée en 2017 ? Il s’agit de la seule aire du Brabant wallon concernée par le projet grand éolien de la SOFICO. Quels sont les développements récents de ce projet et quel est le calendrier prévu pour sa mise en œuvre ?

M. Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures. – Pour rappel utile, les délais de concrétisation dans l’éolien oscillent entre 5 et 7 ans compte tenu des difficultés d’obtention des permis qui sont introduits par nos concessionnaires. Au total, 25 permis ont été introduits par les 4 concessionnaires désignés par la SOFICO, ce qui correspond à tous les projets. Cependant, aucun permis n’a été attribué, à l’exception de l’aire de Bastogne. Les concessionnaires ont décidé d’introduire des recours au Conseil d’État. La SOFICO est donc en attente sur ce sujet. Par ailleurs, dans certains cas, les concessionnaires envisagent, ultimement, d’introduire un nouveau permis moyennant l’accord de la SOFICO, et, dans d’autres cas de renoncer à leur projet si la procédure introduite au conseil d’état n’aboutit pas positivement. Actuellement, 3 permis (d’un pied chacun) ont été accordés, dont 1 contesté au Conseil d’État. Il s’agit du dossier de l’aire de Bastogne. Une éolienne est déjà construite à Aische-en-Refail, ainsi qu’une à Froyennes. 5 concessions sont abandonnées par les concessionnaires, au regard des difficultés rencontrées. Pour le solde, soit 17 cas, il s’agir de dossiers de permis refusés avec recours introduit par les concessionnaires auprès du Conseil d’État. A ce stade et selon les retours de la SOFICO, 5 sites, parmi ceux faisant l’objet d’un recours au Conseil d’État, pourraient être définitivement abandonnés par les concessionnaires. Le site de Nil-Saint-Vincent a dû être abandonné en raison des contraintes aéronautiques liées à la présence de la base aérienne de Beauvechain. Il s’agissait, en effet, de l’unique site en Brabant wallon du marché « SOF Eole 16 » qui s’était vu octroyer une concession. Comme vous le voyez le dossier est loin d’être « en dormance », mais les contraintes dans le secteur éolien sont très, voire trop, importantes, comme nous le savons tous. Enfin, par ailleurs, dans le cadre d’un autre appel, une éolienne est en construction dans l’échangeur de Courcelles sur foncier SOFICO.