QO 07/02/23 à la Ministre Désir : Initiatives impliquant activement les élèves en réponse aux objectifs définis des plans de pilotage
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Question (Nicolas Janssen). – Madame la Ministre, dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence et des plans de pilotage, chaque école fixe des objectifs concrets à atteindre au bout de six ans et peut privilégier trois à cinq des quinze objectifs demandés par le gouvernement. Nous constatons que le bien-être à l’école devient une priorité pour un nombre croissant d’établissements scolaires: les notions de qualité de vie et de bonheur occupent une place centrale dans les discours des parents et des élèves, mais aussi dans les objectifs des enseignants et des directions. Dans ce contexte, quel est le pourcentage d’écoles ayant choisi le climat scolaire comme objectif dans leur plan de pilotage ? En particulier, combien d’écoles proposent des cercles de parole comme action pour un climat scolaire positif et harmonieux ? Quelles autres actions sont privilégiées dans les écoles, dont notamment celles qui mobilisent directement les élèves ? En effet, lors des auditions l’an dernier sur la santé mentale des jeunes, la création de cercles de parole dans les écoles a probablement été la recommandation le plus souvent mise en avant par les intervenants, et de façon plus large, leur implication dans la vie de l’école. Or, lors d’une récente rencontre avec les représentants de centres PMS, ceux-ci ont exprimé avec regret que, dans les faits, très peu d’écoles établissent des cercles de parole. Confirmez-vous cette affirmation ? Si oui, ne pourrions-nous pas encourager les écoles à le faire ? Comment pourrions-nous procéder ?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, sur les 2 222 écoles qui ont actuellement un contrat d’objectifs, 1 695 d’entre elles, à savoir 76 %, ont un objectif spécifique lié au bien-être à l’école et au climat scolaire. Parmi ces 1 695, un peu plus de 200 prévoient explicitement la création d’un cercle ou d’un groupe de parole dans leurs actions à poursuivre ou relativement aux objectifs. Les cercles de parole peuvent apporter des améliorations significatives au climat de la classe et de l’établissement. C’est la raison pour laquelle il est prévu d’en faire une action minimale obligatoire dans le cadre des programmes de prévention du harcèlement et d’amélioration du climat scolaire. Les écoles seront toutes encouragées, qu’elles participent ou non au programme, à développer ce type de pratique en formant les enseignants et en intégrant de manière structurelle un temps consacré à ces échanges. D’autres pratiques peuvent bien entendu être développées. Nous en avons fait un sujet à part entière, lors d’un forum d’échanges sur les pratiques de bien-être qui s’est tenu au mois d’octobre dernier. Il donne un aperçu de la vivacité des actions menées en la matière sur le terrain. Ce forum avait pour ambition de permettre aux enseignants et, plus largement, aux professionnels de l’enseignement de rencontrer des collègues et des services extérieurs qui ont développé des pratiques et des dispositifs visant à renforcer le bien-être des élèves, en classe et à l’école. Quinze ateliers présentant des expériences concrètes, qui sont une source d’inspiration pour nourrir leur propre pratique, ont été proposés. Les actions valorisées dans le cadre du forum sont autant d’outils et d’expériences pour aider les élèves ou les équipes éducatives à : communiquer efficacement et à gérer les petits conflits, aider l’enfant à exprimer et à gérer son ressenti, travailler l’estime de soi, apprendre à mieux se connaître et à prendre la place dans un groupe, apaiser le climat de la classe par le droit à l’erreur, réinventer l’environnement de classe afin d’augmenter l’autonomie et le travail, favoriser les relations pacifiées à l’école et enfin développer les compétences socioémotionnelles. Elles constituent désormais une ressource, toujours disponible sur le site www.anousdejouer.be, pour poursuivre la diffusion de ces pratiques.
Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, je note que 200 écoles ont prévu un objectif incluant des cercles de parole. Dans le cadre des programmes de prévention du harcèlement, il est donc prévu d’en faire une action obligatoire ?
Réplique de C. Désir. – Les cercles de parole font partie des actions minimales obligatoirement proposées par les écoles qui rentreront dans le programme-cadre du plan structurel de lutte contre le harcèlement, que nous voterons d’ici le mois prochain.
Réplique de N. Janssen. – Il s’agit d’une bonne nouvelle et vous en avez rappelé certains bienfaits. Je me réjouis de voter très prochainement le plan dont il est question et de continuer le travail en ce sens.