QO 07/11/23 à la Ministre Désir : Situation des centres PMS
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Question (Nicolas Janssen). – Il y a un an, dans une lettre ouverte, les centres PMS nous ont fait part de leur situation inquiétante. Aujourd’hui, rien n’a changé. Pour rappel, la crise de la Covid-19 a fait apparaître de nouveaux besoins pour lesquels le gouvernement a pris des mesures spécifiques, notamment en débloquant douze millions d’euros afin de renforcer ces centres. Ce montant a permis d’engager 250 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires, soit une augmentation de 15 % des effectifs. Cependant, Madame la Ministre, vous avez posé des choix en vue du conclave budgétaire de l’an dernier et, in fine, le gouvernement a dû renoncer à cette enveloppe. C’est regrettable, étant donné le travail indispensable que réalisent ces organismes, mais nous comprenons que les moyens financiers de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne sont pas extensibles. Néanmoins, certaines répercussions de la pandémie sont encore bien présentes. Malgré ces effets à retardement et les problèmes additionnels non anticipés qui en découlent, les centres PMS, faute de moyens, n’ont pas eu d’autre choix que de licencier une partie de leur personnel. La situation sur le terrain reste donc interpellante. C’est notamment le cas à Braine-l’Alleud, où le nombre de jeunes nécessitant un accompagnement ne diminue pas, tandis que le manque de personnel ne permet pas au centre PMS d’accompagner ceux qui en ont besoin. Ce sont donc leurs missions de base qui sont mises à mal. Madame la Ministre, quelles sont vos intentions face à cette situation ? Pouvez-vous faire le point ? Avez-vous récemment rencontré les représentants des centres PMS ? Quelles solutions concrètes envisagez-vous ? L’accompagnement des jeunes en détresse est évidemment prioritaire; il ne faut donc pas y ajouter la détresse du personnel de ces centres en ne leur permettant pas d’effectuer leurs missions. Par ailleurs, les normes d’encadrement des centres PMS, y compris le nombre d’ETP dont ils peuvent bénéficier, n’ont pas évolué depuis les années 1960. C’est pourquoi une réforme est nécessaire et a été envisagée, mais elle n’aura probablement pas lieu avant la prochaine législature, étant donné les chantiers en cours et les contraintes budgétaires. Toutefois, la préparation peut certainement se poursuivre. Où en est-elle aujourd’hui ? Vous avez notamment prévu de mener un travail en concertation avec les centres PMS. Qu’en est-il de l’agenda et de ce travail participatif ?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Les renforts dans centres PMS ont été engagés afin de faire face à la déferlante de mal-être chez nos jeunes pendant toute la durée de la crise sanitaire. Ils ont pu poursuivre leur travail durant l’année qui a suivi. Les représentants des centres ont été consultés au préalable, notamment avec l’objectif de souligner le côté temporaire des embauches. Chaque agent devait donc avoir reçu l’information dès l’appel à candidatures. Le gouvernement a décidé de ne pas poursuivre ce financement au vu de l’épuisement des moyens mis à disposition dans le cadre de la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR). Lors de la séance finale du dispositif participatif auquel des représentants des directions et des membres des équipes ont assisté le 18 octobre dernier, mon administration et moi-même avons pu les rencontrer à nouveau. Ce processus visait une réflexion sur l’évolution des centres PMS en lien avec celle de l’école. J’ai cerné les préoccupations, les messages et pris note des suggestions émises tout au long des réunions. Le chantier n° 15 du Pacte pour un enseignement d’excellence tiendra compte des recommandations transversales et des leviers dégagés pour avancer dans la réforme. J’ai également exprimé, au cours de cette rencontre, mon souhait de ne pas délier la réforme structurelle de celle centrée sur les missions et le pilotage, pour suivre sa feuille de route. Dans les prochains mois, des éléments mis en exergue par le dispositif participatif vont être approfondis avec le Comité de concertation du Pacte et, selon des sujets, en consultant le Conseil supérieur des centres PMS. Un nouvel exercice participatif sera également réalisé d’ici la fin de l’année scolaire sur le thème de la clarification des rôles et les relations avec les autres partenaires de l’école, en particulier les pôles territoriaux. L’objectif est d’aboutir à l’adoption d’une réforme des centres PMS au cours de la première année de la prochaine législature. Quant aux ressources allouées aux centres PMS, elles sont aujourd’hui calculées selon les normes définies dans la loi du 1er avril 1960 relative aux centres psycho-médico-sociaux. Or, évidemment, l’évolution sociétale, l’accélération de l’augmentation des problèmes de santé mentale chez les jeunes et celle des situations de décrochage scolaire amènent la nécessité de reconsidérer l’idée que la réforme des centres PMS prévue par le Pacte puisse être mise en œuvre sans s’interroger sur l’adéquation entre les moyens dont ils disposent et les missions qu’ils doivent assumer. Cette question devra donc être abordée par les négociateurs de la prochaine majorité gouvernementale. Je ferai part de ce point d’attention essentiel.
Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, à propos du côté temporaire des embauches, je pense que certains centres n’ont pas suffisamment dialogué avec les personnes concernées et que l’information n’a peut-être pas suffisamment percolé. Toutes les implications n’ont peut-être pas été perçues à ce sujet. Ensuite, je vous remercie d’avoir rappelé tant votre volonté de ne pas délier les différents pans de la réforme que les échéances relatives au travail de préparation de cette réforme que l’on entend mener le plus rapidement possible dès le début de la prochaine législature.
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