QO 10/11/25 à la Ministre Lescrenier : la dégradation du site de Walzin

Question (Nicolas Janssen). – Madame la Ministre, le site du Gué de Walzin, situé sur la Lesse, au pied du château classé patrimoine exceptionnel de Wallonie et en zone Natura 2000, fait face à une dégradation alarmante liée à une fréquentation touristique incontrôlée. Vous êtes bien placée pour savoir que ce cas n’est malheureusement pas isolé. Il y en a bien d’autres le long de la Lesse et ailleurs.

Depuis plusieurs étés, et de manière accrue au cours de l’été dernier, de nombreuses atteintes à l’environnement et au cadre naturel y sont constatées : camping sauvage ; installation de tentes et de véhicules jusque dans le lit de la rivière ; organisation de barbecues ; dépôts de déchets ; lavage de véhicules dans la Lesse – vous entendez bien – ; arrachage ou dégradation des panneaux d’interdiction ; troubles à l’ordre public – comportements agressifs, nuisances, occupation nocturne du site. On se souvient des images choquantes relayées par les médias à ce sujet à la fin de l’été.

Ces comportements, régulièrement documentés, portent atteinte à l’environnement, à la faune, à l’image touristique des différents sites et au respect du classement Natura 2000.

Malgré les interventions de la police, des agents du Département de la nature et des forêts et des stewards touristiques, les mesures actuelles sont jugées insuffisamment dissuasives. Des solutions avaient été envisagées par le passé comme l’interdiction d’accès à la voie menant au gué, l’installation de barrières ou le renforcement des contrôles, sans qu’une réponse véritablement durable n’ait pu être mise en œuvre.

Envisagez-vous de mettre en place des mesures pérennes afin d’assurer la protection effective de ce site classé ? Un renforcement des dispositifs de surveillance, de sanction ou de sensibilisation est-il prévu pour la prochaine saison touristique ?

Des mesures plus spécifiques, telles des quotas d’accès, des barrières contrôlées ou l’extension du dispositif de stewards, pourraient-elles être étudiées dans le cadre d’une gestion durable des sites touristiques sensibles comme Walzin ?

Mme Valérie Lescrenier, Ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Petite Enfance. – Monsieur le Député, la situation préoccupante au gué de Walzin est bien réelle et documentée. Néanmoins, si le site est classé comme patrimoine exceptionnel de Wallonie, la régulation de l’accès et des usages sur les terrains concernés incombe en premier lieu aux propriétaires, dans le respect des cadres légaux en vigueur.

Il convient de rappeler que les autorisations d’événements ou d’activités sur ce type de site sont encadrées par le Code wallon du patrimoine, le Code de l’environnement, le Code du développement territorial, ainsi que par les dispositions spécifiques relatives à la pratique du kayak sur la Lesse. Ces textes prévoient des mécanismes de contrôle et de sanction, mais leur mise en œuvre effective dépend d’une coordination entre les différents acteurs concernés : les propriétaires, les autorités locales, les services de police, le DNF et les opérateurs touristiques.

Dans cette optique, des mesures pérennes pourraient effectivement être envisagées, mais elles doivent s’inscrire dans une gestion concertée et durable du site. Cela pourrait inclure :

• un renforcement des dispositifs de surveillance – présence accrue de stewards, patrouilles coordonnées ;
• une campagne de sensibilisation ciblée en amont de la saison touristique, ou encore ;
• l’étude de mesures spécifiques comme l’instauration de quotas d’accès, l’installation de barrières contrôlées ou la régulation des flux via des outils numériques.

Toutefois, la mise en œuvre de telles mesures nécessite une implication active des propriétaires fonciers, ainsi qu’un partenariat étroit avec la commune et les opérateurs touristiques concernés.

Réplique de N. Janssen. – J’ai bien entendu ce que vous avez relevé quant aux responsabilités du propriétaire, mais également pour l’ensemble des acteurs concernés. Les mesures pérennes envisagées et les mesures spécifiques mériteraient un travail concerté et une forme de coordination de l’ensemble des acteurs.

Vous avez évoqué la possibilité de mettre en œuvre des formes de contrôle et de sanction. En effet, c’est indispensable pour que ce type de situation ne puisse pas se représenter. Il n’est pas normal de laisser la nature et la faune pâtir de ce type de comportement.