QO 10/5/22 à Mme Désir: « Appel à projets relatif à une alimentation saine dans les cantines (suite)»
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Résumé :
Nicolas Janssen (MR). – Selon certaines études, quatre personnes sur dix aimeraient consommer moins de viande à l’avenir. Par ailleurs, le Forum des jeunes a mis en avant sa volonté de progresser vers une alimentation parfois végétarienne dans les cantines scolaires. En France, une option végétarienne sera obligatoire à partir de 2023 dans les cantines scolaires de toutes les institutions gérées par l’État. Madame la Ministre, le 8 février dernier, vous m’aviez dit que l’évaluation de l’appel à projets relatif à une alimentation saine en milieu scolaire avait débuté. Pouvez-vous nous en communiquer les résultats? Des études de satisfaction ont-elles été menées? Avez-vous pu définir la temporalité de ces projets? Leurs modes d’organisation sont-ils réellement plus efficaces pour garantir une alimentation saine dans les écoles? Comment y contribuer? Enfin, pensez-vous que la Fédération Wallonie-Bruxelles, voire la Belgique, avance moins vite sur cet enjeu que d’autres pays? Si oui, pour quelles raisons?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Du fait de la crise sanitaire, la mise en place des projets relatifs à une alimentation saine et durable en 2020 et en 2021 a été fort mise à mal. Une prolongation jusqu’au 15 novembre a d’ailleurs été accordée aux établissements scolaires et aux opérateurs afin de leur permettre d’organiser autant que possible les activités prévues. Ils devaient ensuite transmettre un rapport d’activité afin d’informer l’administration du nombre d’élèves concernés, du type d’activités organisées, des obstacles rencontrés et des leviers utilisés. Au vu de la situation sanitaire, il a également été permis aux écoles candidates de l’année scolaire 2020-2021 de poursuivre leurs projets en 2021-2022. Malheureusement, les restrictions sanitaires ont empêché le déploiement de plusieurs projets.
Cependant, les écoles qui ont pu tester l’instauration d’une cantine durable ont constaté une stagnation, voire une diminution de la fréquentation des élèves. Plusieurs d’entre elles ont aussi relevé une augmentation de la quantité de déchets alimentaires due à la modification du contenu des assiettes. Ces éléments montrent que des changements trop rapides ne sont pas immédiatement bénéfiques. Il faut donc poursuivre les efforts de sensibilisation. Parallèlement, les échanges avec les associations partenaires et les réunions du groupe de travail «Alimentation», ont permis d’améliorer la coordination entre la Communauté française, la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale. Ces premiers éléments d’évaluation doivent être prolongés, ce qui ne sera possible que sur la base des résultats de l’année scolaire en cours. Ceux-ci devraient nous apporter des constats plus objectifs, plus diversifiés et correspondant mieux à la situation habituelle des écoles. L’administration prévoit également de se rendre dans quelques établissements afin d’avoir un contact direct pour compléter ainsi les informations extraites des rapports.
Nicolas Janssen (MR). – J’imagine évidemment bien à quel point ces projets ont pu être ralentis. La diminution de la fréquentation des cantines scolaires ayant opéré certains de ces changements me surprend. Je serais intéressé d’en savoir plus et je vais donc me renseigner à ce sujet. Je comprends d’autant mieux, Madame la Ministre, votre insistance sur la nécessité de prendre le temps d’opérer ces changements de manière suffisamment qualitative et de travailler avec l’ensemble des parties prenantes pour que tout le monde soit convaincu du bien-fondé d’une alimentation saine. Nous ne devons pas nous décourager et nous devons continuer de progresser dans la bonne direction, en prenant le temps nécessaire pour bien faire les choses.
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Compte-rendu intégral :
Nicolas Janssen (MR). – Selon certaines études, quatre personnes sur dix aimeraient consommer moins de viande à l’avenir. Ces chiffres démontrent l’intérêt des citoyens pour un régime plus respectueux de l’environnement et plus adapté à leur volonté de progresser vers un monde durable. Je ne veux pas faire le procès de la consommation de la viande. Par ailleurs, le Forum des jeunes a mis en avant, dans son mémorandum, sa volonté de progresser vers une alimentation parfois végétarienne dans les cantines scolaires qui complèterait une alimentation carnée à d’autres moments. Les jeunes sont donc bien concernés par l’alimentation durable dans les cantines scolaires. En France, une option végétarienne sera obligatoire à partir de 2023 dans les cantines scolaires de toutes les institutions gérées par l’État. D’autres États ont également fait ce choix. Madame la Ministre, lors de notre réunion de commission du 8 février dernier, vous m’aviez dit que l’évaluation de l’appel à projets relatif à une alimentation saine en milieu scolaire avait débuté. Pouvez-vous nous en communiquer les résultats? Des études de satisfaction ont-elles été menées auprès des écoles et des élèves participant à ces projets? Avez-vous pu définir la temporalité de ces projets? Leurs modes d’organisation sont-ils réellement plus efficaces pour garantir une alimentation saine dans les écoles? Comment y contribuer? Nous savons que ce n’est pas une transformation qui pourra être réalisée en un claquement de doigts. Enfin, pensez-vous que la Fédération Wallonie-Bruxelles, voire la Belgique, avance moins vite sur cet enjeu que d’autres pays? Si oui, pour quelles raisons?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Du fait de la crise sanitaire, la mise en place des projets relatifs à une alimentation saine et durable en 2020 et en 2021 a été fort mise à mal. Une prolongation jusqu’au 15 novembre a d’ailleurs été accordée aux établissements scolaires et aux opérateurs afin de leur permettre d’organiser autant que possible les activités prévues. Ils devaient ensuite transmettre un rapport d’activité afin d’informer l’administration du nombre d’élèves concernés, du type d’activités organisées, des obstacles rencontrés et des leviers utilisés. Au vu de la situation sanitaire, il a également été permis aux écoles candidates de l’année scolaire 2020-2021 de poursuivre leurs projets en 2021-2022. Malheureusement, les restrictions sanitaires ont empêché le déploiement de plusieurs projets, les cantines scolaires étaient fermées, certaines écoles ont choisi de ne pas accepter d’animateurs extérieurs. Les livraisons de matériel ont pris du retard, les collations collectives ont été supprimées, les visites de maraîchages ont été reportées, les directions étaient surchargées… Cependant, les écoles qui ont pu tester l’instauration d’une cantine durable ont constaté une stagnation, voire une diminution de la fréquentation des élèves. Plusieurs d’entre elles ont aussi relevé une augmentation de la quantité de déchets alimentaires due à la modification du contenu des assiettes. Ces éléments montrent que des changements trop rapides ne sont pas immédiatement bénéfiques. La modification des usages prend du temps. Pour que des habitudes saines prennent place, les changements doivent être instaurés progressivement afin d’être intégrés, tant par les enfants que par les adultes. Il faut donc poursuivre les efforts de sensibilisation des enfants et des parents, mais aussi du personnel de cuisine. Parallèlement, les échanges avec les associations partenaires et les réunions du groupe de travail «Alimentation», créé dans le cadre de l’accord de coopération entre la Communauté française, la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale relatif à l’éducation à l’environnement, à la nature et au développement durable, ont permis d’améliorer la coordination des appels à projets et d’autres outils entre ces trois entités, assurant ainsi une meilleure information et une meilleure articulation dans la temporalité des projets proposés aux écoles. Ces premiers éléments d’évaluation doivent être prolongés, ce qui ne sera possible que sur la base des résultats de l’année scolaire en cours. Ceux-ci devraient nous apporter des constats plus objectifs, plus diversifiés et correspondant mieux à la situation habituelle des écoles. L’administration prévoit également de se rendre dans quelques établissements afin d’avoir un contact direct, notamment avec les directions et les cuisiniers, pour compléter ainsi les informations qui seront extraites des rapports.
M. Nicolas Janssen (MR). – J’imagine évidemment bien à quel point ces projets ont pu être ralentis. La diminution de la fréquentation des cantines scolaires ayant opéré certains de ces changements me surprend. Je serais intéressé d’en savoir plus et je vais donc me renseigner à ce sujet. Je comprends d’autant mieux, Madame la Ministre, votre insistance sur la nécessité de prendre le temps d’opérer ces changements de manière suffisamment qualitative et de travailler avec l’ensemble des parties prenantes pour que tout le monde soit convaincu du bien-fondé d’une alimentation saine. Nous ne devons pas nous décourager et nous devons continuer de progresser dans la bonne direction, en prenant le temps nécessaire pour bien faire les choses.