QO 10/5/22 à Mme Glatigny: Attractivité des filières scientifiques, technologiques et numériques dans l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles
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Résumé:
N. Janssen: Selon une étude récente du FOREM, près d’un métier sur trois en pénurie relève du secteur technologique. D’après les statistiques de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES), la Belgique détenait en 2017 l’un des taux les plus bas en Europe du nombre d’étudiants inscrits dans les filières science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM): 15,6 % pour notre Fédération contre une moyenne avoisinant les 26 % pour les pays européens.
En Wallonie, le taux de jeunes diplômés dans les filières scientifiques et techniques demeure un des plus faibles d’Europe: 14 diplômés âgés de vingt à vingt-neuf ans pour 1 000 habitants en 2018, contre 19,6 pour la moyenne européenne. Madame la Ministre, ces chiffres récents reprenant le pourcentage d’inscriptions dans ces filières ont-ils été actualisés? La tendance serait-elle en train de s’inverser? Selon Digital Wallonia, en plus de promouvoir les filières STIM, il convient d’une part de davantage miser sur les initiatives de formation afin de mieux outiller les enseignants et, d’autre part, d’encourager des initiatives telles que le Printemps des sciences.
Par ailleurs, la Déclaration de politique communautaire (DPC) va également dans ce sens puisque ses auteurs entendent promouvoir l’utilisation des logiciels libres au sein des écoles, renforcer la formation initiale et continue des enseignants en la matière et revaloriser les STIM. On peut également y lire qu’il est indispensable de mettre l’accent sur une orientation positive de ces filières et d’adopter des mesures rapides et concrètes pour en améliorer l’attractivité. Concernant la promotion des filières STIM, pouvez-vous nous indiquer quelles avancées ont été réalisées depuis le début de la législature? Comment augmenter leur attractivité?V. Glatigny: Sensibiliser aux STIM, et plus particulièrement au numérique, est indispensable. La sensibilisation exige d’agir à différents niveaux qui ne relèvent pas tous de mes compétences. Pour rappel, dans le cadre Fonds social européen (FSE), un portefeuille de projets sur la thématique de la sensibilisation des élèves aux STIM est en cours de montage. Ce projet regroupe les acteurs principaux du domaine en Fédération Wallonie-Bruxelles et en Wallonie. Il a pour objectif de doubler le nombre d’actions de sensibilisation grâce au financement additionnel du FSE; de former concomitamment les enseignants pour qu’ils puissent utiliser les outils développés par les experts de la sensibilisation en toute autonomie et ainsi poursuivre le travail avec leurs classes; d’améliorer la couverture territoriale des actions et de partager les outils développés par chacun.
J’ai déjà eu l’occasion d’aborder d’autres initiatives que nous soutenons, telles que le Printemps des sciences. Je mentionnerai encore que, dans le cadre de l’examen des habilitations au sein de l’ARES, une attention particulière est portée à l’adéquation des habilitations aux besoins de formation sur la base de la réalité socioéconomique. Nous avons en effet des besoins importants dans le secteur des STIM.
Des actions communes ciblant les stéréotypes de genre dans les études liées au secteur du numérique seront prises dans le cadre de ce Plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre que vous évoquez. Il existe bien sûr un lien entre les stéréotypes de genre et les violences. Les actions visant à combattre ce phénomène se retrouveront plus particulièrement dans le Plan «Droits des femmes» et encore plus spécifiquement dans l’enseignement obligatoire.M. Nicolas Janssen (MR). – Je vous remercie, Madame la Ministre, d’avoir rappelé les axes de votre action et d’avoir précisé certaines de vos priorités, telles que la formation des enseignants et la nécessaire sensibilisation quant à l’intérêt de ces filières.
Retrouvez question et réponse dans leur intégralité ci-dessous après l’image
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Compte-rendu intégral:
N. Janssen: Selon une étude récente du FOREM, près d’un métier sur trois en pénurie relève du secteur technologique. D’après les statistiques de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES), la Belgique détenait en 2017 l’un des taux les plus bas en Europe du nombre d’étudiants inscrits dans les filières science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM): 15,6 % pour notre Fédération contre une moyenne avoisinant les 26 % pour les pays européens.
Ces chiffres sont également confirmés par les données d’Eurostat, l’Office statistique de l’Union européenne. Ce dernier nous informe notamment du fait qu’en Wallonie, le taux de jeunes diplômés dans les filières scientifiques et techniques demeure un des plus faibles d’Europe: 14 diplômés âgés de vingt à vingt-neuf ans pour 1 000 habitants en 2018, contre 19,6 pour la moyenne européenne. Madame la Ministre, ces chiffres récents reprenant le pourcentage d’inscriptions dans ces filières ont-ils été actualisés? La tendance serait-elle en train de s’inverser? Selon Digital Wallonia, en plus de promouvoir les filières STIM, il convient d’une part de davantage miser sur les initiatives de formation afin de mieux outiller les enseignants et d’en faire ainsi de meilleurs passeurs de savoirs et, d’autre part, d’encourager des initiatives telles que le Printemps des sciences.
Par ailleurs, la Déclaration de politique communautaire (DPC) va également dans ce sens puisque ses auteurs entendent promouvoir l’utilisation des logiciels libres au sein des écoles, renforcer la formation initiale et continue des enseignants en la matière et revaloriser les STIM. De nombreux passages de ce texte le confirment. On peut également y lire qu’il est indispensable de mettre l’accent sur une orientation positive de ces filières et d’adopter des mesures rapides et concrètes pour en améliorer l’attractivité. Concernant la promotion des filières STIM, pouvez-vous nous indiquer quelles avancées ont été réalisées depuis le début de la législature? Comment augmenter leur attractivité?V. Glatigny: Sensibiliser aux STIM, et plus particulièrement au numérique, est indispensable. Il est nécessaire de battre en brèche l’idée selon laquelle les métiers liés aux STIM sont inaccessibles; de vulgariser les résultats de la recherche; de former les futurs enseignants et ceux qui enseignent déjà; ou encore de briser les stéréotypes de genre.
La sensibilisation exige d’agir à différents niveaux qui ne relèvent pas tous de mes compétences. Toutefois, je serai évidemment en première ligne pour avancer sur ce dossier. Pour rappel, dans le cadre Fonds social européen (FSE), un portefeuille de projets sur la thématique de la sensibilisation des élèves aux STIM est en cours de montage. Ce projet regroupe les acteurs principaux du domaine en Fédération Wallonie-Bruxelles et en Wallonie. Il a pour objectif de doubler le nombre d’actions de sensibilisation grâce au financement additionnel du FSE; de former concomitamment les enseignants pour qu’ils puissent utiliser les outils développés par les experts de la sensibilisation en toute autonomie et ainsi poursuivre le travail avec leurs classes; d’améliorer la couverture territoriale des actions et de partager les outils développés par chacun. Si ce projet est retenu, je suis certaine qu’il permettra d’accélérer les choses. J’ai déjà eu l’occasion d’aborder d’autres initiatives que nous soutenons, telles que le Printemps des sciences. Je mentionnerai encore que, dans le cadre de l’examen des habilitations au sein de l’ARES, une attention particulière est portée, à ma demande, à l’adéquation des habilitations aux besoins de formation sur la base de la réalité socioéconomique. Nous avons en effet des besoins importants dans le secteur des STIM.
Des actions communes ciblant les stéréotypes de genre dans les études liées au secteur du numérique seront prises dans le cadre de ce Plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre que vous évoquez. Il existe bien sûr un lien entre les stéréotypes de genre et les violences. Les actions visant à combattre ce phénomène se retrouveront plus particulièrement dans le Plan «Droits des femmes» et encore plus spécifiquement dans l’enseignement obligatoire, à l’âge si sensible où les élèves font des choix d’orientation qui pourraient les mener vers les filières STIM. En ce qui concerne le harcèlement, je vous renvoie aux dernières discussions que nous avons eues en commission sur le sujet.M. Nicolas Janssen (MR). – Je vous remercie, Madame la Ministre, d’avoir rappelé les axes de votre action et d’avoir précisé certaines de vos priorités, telles que la formation des enseignants et la nécessaire sensibilisation quant à l’intérêt de ces filières.