QO 11/09/23 au Ministre Henry : le refus de permis sur la cyclostrade entre Wavre et Louvain-La-Neuve
-
Question (Nicolas Janssen). – Le récent développement concernant le projet de cyclostrade entre Wavre et Louvain-la-Neuve démontre que ce projet ne pourra pas être réalisé dans son intégralité, car l’un des quatre tronçons prévus a vu son permis refusé par le fonctionnaire délégué de la Région wallonne. Cette décision soulève des questions importantes quant aux conséquences de ce refus sur les délais, les coûts et la sécurité des cyclistes. Le tronçon de la N4 entre la caserne des pompiers et le rond-point du Decathlon a été jugé problématique en termes de sécurité pour les cyclistes. Plus de quinze « points de conflits » ont été identifiés sur une distance d’environ 800 mètres. Le fonctionnaire délégué a identifié ces problèmes de sécurité. Il a également suggéré l’idée d’aménager une cyclostrade en site propre au centre de la chaussée comme alternative. Par ailleurs, il est important de noter qu’il existe déjà des pistes cyclables unidirectionnelles de chaque côté de la N4 à cet endroit, qui pourraient potentiellement être connectées aux portions de cyclostrade pour lesquelles le permis a été accordé. Comment votre administration a-t-elle pu passer à côté de ces problèmes de sécurité dans le montage du dossier ? Quelle suite comptez-vous donner au refus du permis ? Quelle est votre réponse à la suggestion du fonctionnaire délégué de connecter les pistes cyclables existantes de chaque côté de la N4 aux portions de cyclostrade approuvées ? Ou à la suggestion d’une cyclostrade au milieu de la chaussée ? Sachant que ces quatre tronçons font partie du projet de cyclostrade E 411-N 4 entre Overijse et Louvain-la-Neuve qui bénéficie d’un budget de 11,5 millions € financé par le Plan national pour la reprise et la résilience (PNRR), garantissez-vous l’investissement de ce budget ? Dans la négative, quelles en seront les conséquences ?
M. Philippe Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures. – Messieurs les Députés, le développement des modes actifs me tient particulièrement à cœur. C’est une des priorités de cette législature avec, pour la première fois, un budget conséquent de 250 millions d’euros consacrés aux pistes cyclables et aux cyclostrades dans un plan d’investissement wallon. Des budgets supplémentaires sont aussi disponibles au travers du PRW. Je répondrai d’abord à vos questions concernant la cyclostrade entre Wavre et Louvain-la-Neuve. Le permis d’urbanisme relatif à la phase 1 de la cyclostrade E411-N4 a été partiellement délivré le 8 août dernier. Sur les quatre parties, une seule n’a pas été approuvée. Le fonctionnaire délégué a retiré de son permis le tronçon de 800 mètres situé entre la caserne des pompiers de Wavre et le rond-point du Decathlon, sur l’ensemble des 3,8 kilomètres de la phase 1, en invoquant un problème de sécurité routière. Le SPW Mobilité et Infrastructures et mon cabinet ne comprennent pas cette décision, car l’option choisie est celle qui a été retenue par la cellule provinciale de sécurité routière, rassemblant toutes les parties prenantes : les communes, la police, l’OTW, mon cabinet, le SPW Mobilité et Infrastructures, et cetera. Après avoir analysé les différents scenarii possibles, l’option préconisée par le fonctionnaire délégué – une cyclostrade au centre de la chaussée – a été rejetée par la CPSR pour des raisons techniques de mobilité et d’impact sur les activités économiques et d’une moindre accessibilité cyclable locale. Par conséquent, le SPW Mobilité et Infrastructure a décidé d’introduire un recours. En attendant, le marché de travaux a été attribué et le chantier pour les autres phases démarrera avant la fin de cette année. Pour la suite des travaux en direction de Bruxelles, nous sommes tenus par des échéances liées au financement PNRR. À l’heure actuelle, rien ne laisse présager d’un retard dans le déroulement du projet. L’enveloppe initialement prévue sera dépassée pour différentes raisons : la hausse du prix des matériaux, la présence d’ouvrages d’art, et cetera. Cependant, ce dépassement sera financé par un transfert de budget d’autres projets au sein du PNRR, en sous-consommation budgétaire. Concernant la cyclostrade entre Louvain-la-Neuve et Namur, l’étude de mobilité a identifié un scénario privilégié et localement des scenarii alternatifs pour l’aménagement de la cyclostrade. Les invitations aux communes concernées et les représentants des cyclistes du GRACQ pour une rencontre de présentation de l’étude de mobilité partiront très prochainement de mon cabinet. Ensuite, les études d’avant-projet vont démarrer dans les prochains mois pour certains tronçons qui peuvent être mis en œuvre en priorité. Un marché de travaux devrait être engagé en 2024. Par ailleurs, la traversée de Corbais est inscrite au PIMPT géolocalisé. Les études vont démarrer dans quelques mois et intégreront le passage de la cyclostrade. Quant aux estimations financières, ce n’est pas dans les missions de l’étude de mobilité d’apporter ces chiffres. Ce sont les études d’avant-projet qui permettront d’en savoir plus. Les récentes augmentations de prix dans le domaine de la construction sont prises en compte et les estimations pourront s’appuyer sur les projets réalisés les plus récents : cyclostrade de la N275, RAVeL, et cetera. Concernant les aménagements cyclables sur la nationale 4 à Wavre, entre la caserne des pompiers et le passage à niveau, la traversée de Wavre par la nationale 4, qui n’est pas comprise dans le projet de cyclostrade, fait l’objet de plusieurs projets au PIMPT ou dans l’enveloppe additionnelle Modes actifs avec le concours de la SOFICO : réaménagement du carrefour du Fin Bec, amélioration de la piste cyclable entre la caserne des pompiers et le carrefour du Fin Bec, réhabilitation du revêtement, y compris les aménagements cyclopiétons sur l’avenue des Princes et aménagement d’une bande de bus a priori ouverte aux cyclistes dans le bas de la chaussée de Bruxelles. En conclusion, j’entends bien les demandes, besoins et aspirations pour les cyclostrades en Wallonie. Je les partage également. Les cyclostrades sont clairement un élément très important de l’avenir de notre mobilité, où chaque augmentation du nombre de cyclistes nous rapproche d’une mobilité plus durable et donc plus globalement d’un monde plus durable. Cela ne se concrétise pas en un coup de baguette magique, mais ces travaux sont désormais progressivement planifiés dans les prochains mois et dans les prochaines années.