QO 12/09/23 au Ministre Borsus : l’objectif annuel de sensibilisation de 100 000 jeunes à l’esprit d’entreprendre par le dispositif « Générations entreprenantes »
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Question (Nicolas Janssen). – Monsieur le Ministre, chers collègues, « Générations entreprenantes » est le dispositif pédagogique du groupe Wallonie Entreprendre qui coordonne les initiatives visant à développer l’esprit d’entreprendre chez les jeunes en Wallonie. En 2021, 53 000 jeunes ont été sensibilisés ; ils étaient près de 70 000 cette dernière année académique. Sous votre impulsion, Wallonie Entreprendre via « Générations entreprenantes » a fixé de nouveaux objectifs ambitieux : 100 000 jeunes sensibilisés à l’entrepreneuriat par an d’ici 2025, et un doublement des établissements du secondaire inscrits à ce programme. En tant que membre effectif de la Commission éducation à la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’ai eu l’occasion de rencontrer des responsables du dispositif « Générations entreprenantes » qui offre une réelle opportunité aux jeunes. Je souhaiterais souligner dans ce cadre combien ces nouveaux objectifs répondent à une réelle nécessité et à une demande du terrain. Pouvez-vous apporter certains éclaircissements quant à la mise en place de ces nouveaux objectifs ambitieux ? Par quels canaux ces objectifs seront-ils développés ? « Générations entreprenantes » gèrent-il aussi bien la coordination que les actions dans les écoles ou certaines activités sont-elles déléguées ? Pouvez-vous clarifier cet écosystème ? Par ailleurs, des échanges de vues entre Wallonie Entreprendre et la Fédération Wallonie-Bruxelles, et plus particulièrement la ministre Désir, ont-ils eu lieu quant aux nouveaux objectifs définis ? Un guide du type EVRAS, dont on a beaucoup parlé récemment, sur l’esprit d’entreprendre, à destination des enseignants, est-il prévu afin de les accompagner dans l’atteinte de ces objectifs ? Enfin, vu la difficulté des entreprises à recruter des profils verts tels que les « nouveaux métiers de la durabilité », cette thématique particulière de l’esprit d’entreprendre pour les nouveaux métiers occupe-t-elle une place particulière dans ce programme ?
M. Borsus, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences. – Messieurs les Députés, « Générations entreprenantes » est le dispositif pédagogique de Wallonie Entreprendre qui coordonne toutes les initiatives visant à développer l’esprit d’entreprendre chez nos jeunes en Wallonie. Le développement de l’emploi et la prospérité économique de notre Région sont des priorités. Pour inscrire cette dynamique de déploiement de l’esprit d’entreprise, les actions portées ou coordonnées par « Générations entreprenantes » me semblent essentielles au quotidien. Au quotidien, avec ses partenaires, notamment les jeunes entreprises, Wallonie Entreprendre lance, renforce et pérennise un certain nombre d’initiatives et d’activités, aidant ainsi à créer de la valeur. C’est autant d’entrepreneurs accompagnés, depuis leur création jusqu’à leur transmission. C’est un public qui, grosso modo, est un public depuis une dizaine d’années, jusqu’aux étudiants-entrepreneurs dans l’enseignement supérieur. L’ensemble des actions ici portées, coordonnées ou financées par Wallonie Entreprendre, reprennent en même temps les actions liées aux mini-entreprises, les actions portées par les jeunes entreprises, les actions de sensibilisation que les détachés pédagogiques de Wallonie Entreprendre mènent dans les écoles et les actions alors plus importantes concernant des écoles qui ont une convention avec Wallonie Entreprendre pour développer un programme spécifique plus important lié à l’esprit d’entreprise ou bien, à l’autre bout de l’échelle, pour citer les initiatives les plus importantes, l’accompagnement et le soutien aux structures, aux labs qui accompagnent des étudiants-entrepreneurs – de type VentureLab, pour ne citer que l’exemple liégeois. Voilà, en résumé, l’ensemble de la pyramide et des intervenants qui, avec Wallonie Entreprendre, sont mobilisés. Je les remercie vraiment très chaleureusement pour leur action. C’est la raison pour laquelle, mesurant aussi – et je l’illustrerai dans quelques instants – l’impact de ce type d’actions, j’ai souhaité non seulement maintenir, mais aussi renforcer les missions de Wallonie Entreprendre en la matière. Parmi celles-ci : sensibiliser, informer, former et accompagner. En ce qui concerne l’esprit d’entreprendre et la création d’activités, on le voit, cet esprit doit aussi concourir à la création d’un certain nombre de PME, de situations en tant qu’indépendant et faire croître la part de l’emploi privé, qui reste proportionnellement, en Wallonie, inférieure à ce que l’on rencontre dans les autres Régions de notre pays. Vous conviendrez que la Wallonie dispose d’un grand nombre de talents, dans certains cas, de talents émergents, de talents qu’il convient de faire éclore et croître. Il est évident qu’encourager les projets qu’ils portent est bien une priorité, un levier majeur de la croissance future pour notre Région, mais aussi, plus largement, de l’émancipation des jeunes et de la formation de ceux-ci. J’ai été frappé de constater que, lorsque l’on évoque des statistiques en termes de réussite du parcours universitaire ou d’enseignement supérieur des gens qui se sont lancés dans une activité de type étudiant-entrepreneur, ces chiffres sont positifs au-delà des statistiques globales. Il est question de statistiques également dans le chiffre de 68 000 jeunes qui représente le nombre de jeunes sensibilisés durant la dernière année scolaire ou de l’enseignement supérieur à travers une des actions. Le public des jeunes Wallons de 10 à 24 ans est de l’ordre de 650 000. Il y a un espace de progrès important. C’est la raison pour laquelle on a fixé à 100 000 le nombre de jeunes à sensibiliser dès 2025, l’objectif étant de déployer et d’accroître encore les actions de sensibilisation. Ces moyens supplémentaires permettront d’élargir le nombre de conventions spécifiques que j’évoquais il y a quelques instants dans les établissements d’enseignement dans le supérieur, en ce compris dans d’autres facultés ou d’autres établissements d’enseignement que ceux traditionnellement orientés vers l’économie ou la gestion. Le nombre d’établissements ou de participants aux formations dans les établissements secondaires sera également revu à la hausse. Par ailleurs, notre but est, avec le cabinet de ma consœur en charge de l’Enseignement avec laquelle nous avons un certain nombre d’échanges, de déployer un certain nombre d’actions complémentaires dans le cadre du chapitre « Créativité, engagement et esprit d’entreprendre » repris dans les trois domaines transversaux d’apprentissage définis par le Pacte pour un enseignement d’excellence. Je pense notamment au fait de systématiser, en tout cas élargir, la formation à l’esprit d’entreprendre dans un maximum de cursus scolaires. Par ailleurs, nous aimerions offrir des possibilités de stages bien plus importantes encore que celles existantes aujourd’hui dans le monde de l’entreprise, permettant à un grand nombre d’entre elles et d’entre eux de s’y former. Madame la Présidente, si vous m’y autorisez, je citerai quelques exemples d’entreprises issues des labs étudiants ayant connu un grand succès, comme Broptimize, créé en 2017, qui passe de deux à 80 équivalents temps plein en deux ans ; PW Sweet, créée en 2013, avec 400 engagements ; l’activité Deuse, créée en 2016, employant 35 équivalents temps plein. Parmi les jeunes qui sortent de nos incubateurs étudiants, un grand nombre d’entre eux deviennent entrepreneurs, aussi employeurs, créateurs de valeurs et d’emplois.
Réplique de N. Janssen. – Monsieur le Ministre, merci pour l’ensemble de ces précisions. Je crois que notre Région a bien besoin de cette ambition à laquelle vous travaillez. L’esprit d’entreprendre commence dès le plus jeune âge. Je me souviens de certaines statistiques relatives notamment à la peur de l’échec, et d’un tableau démontrant que notre pays se trouvait malheureusement souvent sur le podium des pays où cette peur est la plus importante. Cela montre à quel point cette peur est présente et démontre combien il est important d’y travailler le plus tôt possible. Je ne manquerai pas, concernant la question de la coordination avec la Fédération, d’interroger la ministre Désir sur les possibilités de décliner cela en lien avec le Pacte d’excellence.