QO 13/01/25 à la Ministre Dalcq : l’évaluation des besoins des centres de revalidation des espèces animales vivant à l’état sauvage (CREAVES)
-
Question (Nicolas Janssen). – Madame la Ministre, les centres de revalidation des espèces animales vivant à l’état sauvage, les CREAVES, jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des animaux sauvages en Wallonie. Cependant, ces centres, déjà sous pression face à la demande croissante, se voient confrontés à une réduction de leur budget en 2025 par rapport à l’estimation initiale de 2024. Cette diminution survient alors que la demande croît, que les capacités d’accueil sont limitées et que les CREAVES dépendent largement des bénévoles. Une telle situation soulève nombre d’inquiétudes quant à leur viabilité à long terme.
Afin de rassurer le secteur, Madame la Ministre, quant à son avenir, pourriez-vous définir votre vision à long terme du secteur ? Quels sont les principaux axes de soutien aux CREAVES que vous allez développer, notamment en matière de formation et d’emploi des bénévoles ? En effet, le Gouvernement wallon, par le biais de la DPR, a annoncé vouloir améliorer la gestion des CREAVES. Comment allez-vous implémenter cette décision ? Une évaluation préliminaire des besoins du secteur a-t-elle été réalisée en amont de la réduction budgétaire ? Si ce n’est pas le cas, une telle évaluation est-elle prévue ? En effet, cela permettrait non seulement d’aboutir à une vision plus précise des nécessités, mais également à l’encadrement des demandes actuelles et futures.
Madame la Ministre, vous avez évoqué la possibilité d’ajustements budgétaires en cours d’année. Ceux-ci pourraient-ils inclure une réévaluation des subventions afin d’assurer la viabilité des CREAVES à long terme ? Quels critères détermineraient cet ajustement des aides aux CREAVES ? Un arrêté de subventionnement des CREAVES avait été voté en septembre 2023. Sera-t-il revu ?
Mme Anne-Catherine Dalcq, Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité. – Monsieur le Député, je suis très sensible à la situation des CREAVES. D’ailleurs, en début de mandat, ma première réaction a été de faire les réallocations nécessaires pour que ceux-ci puissent bénéficier des subsides prévus par le nouvel arrêté du Gouvernement de 2023. Comme j’ai eu l’occasion de le rappeler lors des discussions autour du budget initial 2025, des réallocations seront réalisées afin de garantir les budgets nécessaires, notamment dans le cas des CREAVES. Les frais encourus par les CREAVES seront remboursés par la Région wallonne, comme le prévoit le cadre réglementaire en la matière. Une réunion aura d’ailleurs lieu entre mon administration et mon cabinet sur ce point d’ici la fin du mois.
Mon cabinet a également rencontré la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux à la fin de l’année dernière. Celle-ci assure une mission de coordination des CREAVES et a pu être rassurée sur ce point. Elle a également relayé cette information vers les CREAVES.
Je rappelle également que les budgets essentiels sont bien prévus à l’initial 2025 pour ce début d’année, les demandes de subvention arrivant classiquement au deuxième trimestre de l’année en cours.
Lors de la précédente législature, deux marchés de services ont été lancés pour appuyer le rôle fondamental joué par les CREAVES. Premièrement, un marché de services a été attribué à la Ligue royale belge de protection des oiseaux en mai 2023 et vient d’être renouvelé.
Cette mission a permis l’appui à la mise en place d’outils pour favoriser la communication entre les CREAVES, pour la valorisation de leurs actions et l’organisation de formations continues pour les gestionnaires de CREAVES. Plusieurs outils devraient être développés en 2025, dont la mise en place d’un système internet spécifique.
Deuxièmement, un second marché de services a également été passé avec l’ULg – l’Université de Liège – pour appuyer les CREAVES sur les aspects sanitaires. Ce marché prévoit la réalisation d’un bilan sanitaire personnalisé de chaque centre ainsi que leur application dans les journées de formation continue et la mise au point d’outils appuyant ces formations. L’arrêté voté en septembre 2023 se basait sur les chiffres transmis par les différents CREAVES.
Néanmoins, je reçois déjà quelques remarques provenant des acteurs et une évaluation des CREAVES et de leurs besoins a été réalisée par la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux dans le cadre du marché de services évoqué précédemment. Durant le premier trimestre, des rencontres sont prévues avec les acteurs. Je n’exclus donc pas la possibilité de revoir cet arrêté du Gouvernement wallon afin qu’il rencontre mieux la réalité de terrain des acteurs. Ma vision est bien de maintenir, voire améliorer le soutien aux animaux blessés et d’assurer les réallocations budgétaires nécessaires.
Réplique de N. Janssen. – Merci beaucoup, Madame la Ministre, pour ces éléments de réponse dont je me réjouis.
Une série des éléments que vous avez mentionnés sont réellement très encourageants, à commencer par la sensibilité et l’attachement pour les CREAVES ou encore la rencontre prévue avec l’administration à la fin de ce mois. Le fait qu’une évaluation des besoins des CREAVES a été effectuée et qu’une réunion a été organisée avec la LRBPO – la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux – sont d’autres points positifs.
Cependant, vous nous en dites à ce stade relativement peu sur le résultat de cette évaluation. Si c’est disponible, serait-il possible de pouvoir la consulter ou du moins de prendre connaissance des conclusions qui ont été faites à ce sujet ?
Madame la Ministre, les CREAVES sont gérés par des passionnés bénévoles qui ne disposent pas de grands moyens financiers. Sans subsides, certains CREAVES devront fermer, ce qui serait le cas si leur budget de fonctionnement n’est pas réajusté. Or, si je comprends bien, une partie de ce budget sera affectée via les subventions qui devraient arriver dans le courant du deuxième trimestre. Il serait peut-être utile pour l’année budgétaire prochaine de les prévoir en entièreté dans le budget initial.
Ne pourrait-on dès lors pas, afin de donner une vision à long terme au secteur, étudier la possibilité de convertir ces subventions en dépenses structurelles, en prenant en considération les efforts financiers que la Région doit faire à tous les échelons. Nous en sommes tous bien conscients.
Et plus globalement, le secteur reste inquiet quant à l’avenir des CREAVES eux-mêmes, indépendamment notamment de ces efforts de coordination qui sont envisagés. Je me permets d’attirer à nouveau votre attention sur ce point. Il s’agit souvent de petites structures familiales qui nécessitent une attention particulière, notamment vu les demandes croissantes auxquelles elles font face. J’ose réellement espérer que les subventions nécessaires leur seront octroyées et leur permettront de poursuivre le travail si nécessaire et de si grande qualité qui est fait sur le terrain. À nouveau, je me réjouis des réallocations que vous avez évoquées.
En conclusion, je sais toute l’importance que vous accordez au travail des CREAVES et votre réponse l’a bien démontré. Je ne doute dès lors pas que vous chercherez à accorder à ces structures tout le soutien qu’elles méritent en fonction de leur situation et du travail qu’elles font au quotidien. Je ne manquerai pas de revenir encore vers vous à ce sujet.