QO 13/06/23 à la Ministre Tellier : Les variations de valeurs des paramètres composant l’eau de distribution
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Question (Nicolas Janssen). – Madame la Ministre, en avril dernier, nous avons adopté un projet de décret visant à améliorer la qualité de l’eau de consommation. Il s’agit d’un texte qui transpose la directive européenne relative à la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine. Vous le rappeliez, ce projet de décret a pour but, notamment, d’améliorer la protection des consommateurs et de tenir compte des polluants émergents. Certaines dispositions ont été prises en ce sens, ce dont mon groupe se réjouit. Des variations de valeur des paramètres composant l’eau de consommation peuvent toutefois survenir d’une année à l’autre. À titre d’exemple, en comparant les relevés des deux dernières années d’un habitant du Brabant wallon, de Wavre, il est apparu que la valeur pour le nitrate a été multipliée par trois, passant de 13 à 33,5 microgrammes par litre, et celle des pesticides a été multipliée par neuf, passant de 0,028 à 0,24 microgramme par litre. Ces augmentations peuvent paraître préoccupantes, même si elles demeurent en dessous des seuils maximums autorisés, respectivement 0,5 et 50 microgrammes par litre. Est-ce normal qu’il y ait des variations de valeur des différents paramètres analysés dans l’eau de consommation au cours d’une année ? Comment l’expliquez-vous ? Quelles sont les raisons de ces variations, plus particulièrement concernant les nitrates et les pesticides ? Qu’en est-il des normes définies par la Région wallonne ? Sont-elles adaptées en fonction des analyses ? De nouveaux outils d’analyse de la qualité de l’eau de consommation sont-ils régulièrement mis en place ?
Mme Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Monsieur le Député, il est normal d’observer des variations de valeurs des paramètres mesurés dans l’eau de distribution, notamment pour les nitrates et les pesticides. Ces variations sont plus marquées dans les eaux de surface et superficielles que dans les eaux souterraines, où les temps de transfert sont généralement plus longs. D’autres causes de ces variations peuvent être liées :
- à la profondeur de la nappe ;
- au type de géologie ;
- à une variation dans l’alimentation de la zone de distribution, par exemple la modification du mélange entre plusieurs prises d’eau ;
- à la performance du traitement d’eau : taux de saturation du charbon actif pour les pesticides ou la résine échangeuse d’ions pour les nitrates.
Depuis quelques années, l’administration a mis en place une base de données en ligne permettant d’assurer un meilleur suivi qualitatif de l’eau de distribution. Celle-ci permet notamment de signaler les zones de distribution présentant de fortes variations en nitrates, à savoir celles supérieures à 15 milligrammes par litre. Dans ce cas, le distributeur est invité à justifier ces variations. La directive impose le système d’accréditation des laboratoires à la norme ISO 17025. Pour assurer la justesse et la précision de toutes les analyses, elle fixe aussi une limite à l’incertitude de la mesure pour chaque paramètre. La Wallonie est pionnière en la matière puisque les laboratoires de nos fournisseurs d’eau sont soumis à ce système d’assurance qualité depuis le décret précédent de 2002.
Réplique de N. Janssen. – Je vous remercie, Madame la Ministre, pour les éléments de réponse que vous venez de donner, plus particulièrement concernant certaines des causes de ces variations. Je retiens bien que ces variations sont « normales », plus particulièrement concernant les eaux de surface. Je ne manquerai pas de relayer ces informations aux habitants de Wavre, qui m’ont contacté et qui étaient particulièrement soucieux, et on les comprend, concernant la qualité de l’eau qu’ils consomment. Je pense qu’il est important de suffisamment informer et répondre aux questions tout à fait légitimes des citoyens en la matière.