QO 13/11/23 au Ministre Henry : La fin des véhicules thermiques et le développement du rétrofit en Wallonie
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Question (Nicolas Janssen). – Monsieur le Ministre, l’introduction du rétrofit en Wallonie, en vigueur depuis le 1ᵉʳ juin dernier, a suscité un intérêt croissant en tant que solution potentielle pour réduire les émissions de CO2. Cette approche se présente comme une alternative moins lourde sur le plan environnemental que l’acquisition d’un nouveau véhicule électrique. Alors que la Belgique et l’Europe prévoient d’éliminer progressivement les moteurs thermiques traditionnels d’ici 2035, le rétrofit émerge comme une option pouvant prolonger la durée de vie des voitures, des camionnettes et camions existants en les transformant en véhicules électriques. Outre l’aspect écologique de la démarche qui contribue au recyclage et à la réduction des émissions de CO2, le rétrofit offre également une perspective économique intéressante. Monsieur le Ministre, comment la Wallonie favorise-t-elle concrètement le rétrofit des véhicules thermiques, en accord avec les orientations de la DPR, qui prévoit de promouvoir l’adoption de véhicules électriques et durables ? Pouvez-vous expliquer comment vous envisagez de promouvoir l’approche circulaire en encourageant le rétrofit des véhicules plutôt que leur mise à la casse ou leur vente à l’étranger ? Existe-t-il des plans ou des projets concrets visant à créer des incitations financières, des programmes de subventions ou d’autres formes de soutien pour encourager davantage les propriétaires à choisir le rétrofit plutôt que des alternatives moins durables ?
M. Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures. – Monsieur le Député, c’est un sujet que vous avez déjà évoqué il y a quelque temps, si je me rappelle bien. Vous êtes l’une des personnes qui suivent ce sujet du rétrofit, qui est, effectivement, une bonne idée en soi. Votre proposition revient à soutenir l’émergence d’une véritable filière industrielle nouvelle, avec, si possible des retombées en Wallonie. En soi, pourquoi pas ? Je n’imagine toutefois pas qu’une telle activité dans le vaste secteur automobile soit le fait d’une seule PME desservant un territoire limité. Cela s’inscrit dans quelque chose de plus large. C’est plutôt du ressort du ministre wallon de l’Économie, si l’on vise vraiment ce travail d’émergence d’une filière économique. Quant à la mise en place de subventions spécifiques pour ceux qui voudraient acquérir un véhicule ayant fait l’objet d’un rétrofit, elle est liée à la question précédente. À ce stade, il n’y a pas d’intention ni de travaux préparatoires pour aller dans cette direction, notamment parce que l’on ne sait pas clairement où se trouve l’offre pour ces différentes solutions. C’est une hypothèse théorique, mais qui, à ce stade, n’est pas vraiment concrétisé. Il en va aussi de la nécessité de concentrer les forces limitées de l’administration sur un nombre de dossiers prioritaires. À ce stade, ce n’est pas une thématique qui a été retenue comme prioritaire à mon niveau, mais elle pourrait tout à fait faire l’objet d’une analyse économique par le ministre de l’Économie et d’une activation en tant que filière économique via les outils dont il dispose dans la politique économique.
Réplique de N. Janssen. – J’entends bien la réponse de M. le Ministre. Je ne manquerai pas d’interroger le ministre de l’Économie et de revenir vers vous, le cas échéant.