QO 13/11/23 au Ministre Henry : Les incitants à la végétalisation des toitures comme isolant naturel
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Question (Nicolas Janssen). – Monsieur le Ministre, la DPR prévoit que le Gouvernement s’engage à faire de la rénovation des bâtiments et de l’efficacité énergétique une priorité régionale majeure, notamment au niveau des toitures. Dans ce cadre, l’alliance emploi-environnement-rénovation doit stimuler entre autres les entreprises du secteur des isolants naturels et le développement des compétences nécessaires. Les toitures vertes, en agissant comme de véritables climatiseurs naturels, représentent en effet une solution complémentaire efficace en matière d’isolation. À titre d’exemple, la Région bruxelloise offre des primes pour les toitures végétales. En Flandre, c’est la responsabilité des communes. Dans notre Région, il n’y a actuellement pas de subvention en tant que telle pour une toiture végétalisée. L’exemplarité des pouvoirs publics est également une solution, comme l’illustre la future gare de Rixensart. Ce nouveau bâtiment en ossature bois s’inscrit dans la logique des gares fonctionnelles et durables. Elle consomme quasiment zéro énergie, est équipée de panneaux solaires et d’un système de récupération des eaux de pluie, ainsi que d’une toiture végétale. Concernant les primes énergie, envisagez-vous, Monsieur le Ministre, d’inclure la végétalisation des toits parmi les mesures encouragées ? Quelles actions concrètes avez-vous entreprises pour encourager la végétalisation comme isolant naturel, en particulier dans les grands centres urbains ? Quelles incitations financières ou politiques avez-vous mises en place pour encourager les propriétaires de bâtiments tant publics que privés à investir dans la végétalisation de leurs toits ? La DPR prévoit aussi que « les règles d’urbanisme seront adaptées pour faciliter les rénovations énergétiques ». Elles ne semblent pas l’être suffisamment concernant les isolants naturels, une adaptation est elle prévue ?
M. Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures. – La Wallonie dispose d’un service de primes très complet pour les travaux économiseurs d’énergie et de salubrité, et ce depuis de nombreuses années. Ces dernières années, j’ai sensiblement augmenté les montants des primes et ai créé des primes simplifiées. Le système connaît un succès important et nous ne pouvons que nous en réjouir. Cela signifie en effet qu’un nombre grandissant de Wallonnes et de Wallons voient leur qualité de vie directement améliorée grâce au soutien et à l’accompagnement massif à la rénovation qui est au cœur de mes politiques. Avec celles-ci, le Gouvernement wallon permet à nos concitoyens d’habiter dans un logement confortable et sain et de réduire sensiblement leur facture d’énergie. (…) Pour la thématique évoquée par M. Janssen, je vous confirme que les toitures vertes sont bénéfiques et apparaissent comme une solution complémentaire à l’isolation dite classique, outre leurs autres intérêts sur le plan environnemental. Maintenant, vous citez l’exemple bruxellois dont le contexte est tout autre que celui de la Wallonie. Notre Région dispose encore de nombreux espaces verts, publics ou privés, et l’intérêt des toits plats végétalisables n’a pas la même portée qu’en Région bruxelloise. En tout cas, le système de primes Logement actuel ne concerne pas les toitures végétales. Le défi d’isolation du parc immobilier wallon est tel que nous avons décidé de nous concentrer sur les travaux d’isolation essentiels. À l’heure actuelle, il n’y a pas d’action concrète spécifique ni d’incitation financière prévue pour encourager les propriétaires à végétaliser leur toiture. Concernant votre deuxième thématique, à savoir l’adaptation des règles d’urbanisme pour faciliter les rénovations énergétiques, un des groupes de travail de l’ACER se penche spécifiquement sur cette question complexe. Le travail d’identification des quick wins en la matière est en cours au sein de ce groupe de travail qui devrait certainement déboucher sur des pistes d’amélioration ou de décision pour faciliter ces différentes mises en œuvre.
Réplique de N. Janssen. – Merci, Monsieur le Ministre, pour les réponses que vous avez apportées. Je comprends que la portée des toitures végétales n’est pas nécessairement la même qu’à Bruxelles, vu que c’est l’exemple que vous donniez. Il me semble toutefois que beaucoup de centres urbains et de bâtiments offrent des potentialités. Je suis surpris quand vous dites que vous estimez que ce n’est pas essentiel d’aller dans cette direction-là et de les considérer comme un isolant naturel ayant un certain potentiel. Concernant les règles d’urbanisme, je serai attentif aux travaux du groupe de travail de l’ACER sur les pistes d’amélioration possibles.