QO 14/03/23 à la Ministre Désir : Dispositifs FLA (français langue d’apprentissage) et FLE (français langue étrangère) dans les écoles accueillant un nombre élevé d’élèves néerlandophones
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Question (Nicolas Janssen). – Chaque année, le nombre d’élèves inscrits dans l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles diminue. L’une des causes principales de ce phénomène est le départ de ces élèves vers l’enseignement néerlandophone. En effet, en 2020, le nombre d’élèves francophones inscrits dans des écoles néerlandophones avait augmenté de 7,8 %. À Bruxelles, le nombre de francophones inscrits dans l’enseignement flamand a augmenté de 40% entre 2010 et 2018, ce qui équivaut à une perte de revenus de 100 millions d’euros en huit années. À l’inverse, d’après les chiffres de l’Agentschap voor Onderwijsdiensten, soit l’agence flamande pour les services d’enseignement, environ 17 000 élèves flamands étaient scolarisés dans une école francophone en 2017. Cette donnée est favorable à la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais il semble difficile de trouver des chiffres plus récents. En effet, dans le cadre du calcul de la «clé élèves», l’accent est souvent mis sur le nombre d’élèves francophones qui étudient en néerlandais, et non l’inverse. Madame la Ministre, quel est le pourcentage d’élèves néerlandophones scolarisés dans une école francophone ? Constate-t-on une évolution positive ou négative depuis 2017 ? Par ailleurs, la direction d’une école francophone qui accueille 50 % d’élèves néerlandophones m’a récemment indiqué que la disparition des dispositifs FLA (français langue d’apprentissage) et FLE (français langue étrangère) avait de sérieuses répercussions pour son équipe éducative. Ainsi, à l’avenir, l’école ne pourra probablement plus offrir un enseignement aussi qualitatif aux jeunes néerlandophones. Que faut-il envisager pour ces écoles qui accueillent plus d’un tiers d’élèves issus d’un autre régime linguistique ? Enfin, combien d’élèves germanophones sont-ils inscrits dans une école de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, mes services ne disposent pas du nombre d’élèves néerlandophones et germanophones inscrits dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En effet, si nous disposons du nombre d’élèves venant de Flandre et des communes germanophones, il ne nous est pas permis de recenser la langue maternelle ou usuelle des élèves, car il n’existe pas de sous-nationalités en Belgique. Par ailleurs, concernant le dispositif FLA, les conditions d’octroi d’un encadrement sont toujours liées aux résultats des élèves à des tests de maîtrise du français comme langue de scolarisation, sans tenir compte de la langue maternelle ou usuelle des élèves. Les adaptations successives qui sont réalisées progressivement toutefois limitent le bénéfice du dispositif aux élèves de la troisième année maternelle à la deuxième année primaire ayant obtenu le score C aux outils d’évaluation dédiés.
Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, je vous remercie pour ces précisions. Je comprends mieux les préoccupations de la direction d’école qui m’a interpellée. Il me semblait important de rappeler que nos établissements scolaires attirent également des élèves néerlandophones et germanophones. Je regrette de ne pas avoir obtenu de chiffres plus précis, même si je comprends pourquoi ils ne sont pas disponibles.