QO 14/07/25 à la Ministre Glatigny : Concertation au tour de l’organisation des épreuves certificatives externes pour les élèves à besoins spécifiques
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Question (Nicolas Janssen). – Aujourd’hui, les épreuves certificatives externes – certificat d’études de base (CEB), certificat d’études du premier degré de l’enseignement secondaire (CE1D) et certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS) – sont disponibles en plusieurs formats : papier adapté, braille, version numérique. Cette diversification est un progrès notable en matière d’inclusion scolaire.
Cependant, certaines informations remontant du terrain font état de difficultés lors de l’organisation de ces épreuves pour les élèves à besoins spécifiques, situation qui peut générer du stress. Si les circulaires précisent chaque année les aménagements acceptés et permettent également d’en solliciter d’autres auprès de la Fédération Wallonie-Bruxelles, leur élaboration semble encore se faire sans une concertation systématique avec les opérateurs de terrain, notamment les associations spécialisées ou les fédérations de parents.
Par exemple, experte reconnue en outils numériques compensatoires, l’Association belge de parents et professionnels pour les enfants en difficulté d’apprentissage (APEDA) a récemment exprimé son souhait de collaborer avec la Fédération Wallonie-Bruxelles afin d’améliorer l’adéquation des supports numériques proposés.
Madame la Ministre, envisagez-vous la possibilité de créer un groupe de travail associant ces opérateurs spécialisés afin de coconstruire les adaptations des épreuves certificatives ? Ne serait-il pas opportun de plus s’appuyer sur les expertises disponibles pour garantir que les outils numériques soient pleinement adaptés et inclusifs pour tous les élèves concernés ?
Mme Valérie Glatigny, première vice-présidente et ministre de l’Éducation et de l’Enseignement de promotion sociale. – Depuis plus de dix ans, les épreuves externes certificatives font l’objet d’adaptations spécifiques, qu’il s’agisse de versions papier adaptées, de supports en braille ou d’épreuves informatisées. Ces formats diversifiés sont élaborés en concertation avec des professionnels du handicap et des troubles d’apprentissage, qui accompagnent quotidiennement les élèves sur le terrain. Le retour concret sur des aspects tels que la mise en page, la présentation visuelle ou la lisibilité, nourrit directement les adaptations mises en œuvre.
Une version PDF informatisée des épreuves est systématiquement proposée et son usage peut être préparé par les élèves qui peuvent consulter l’épreuve de l’année précédente, disponible à des fins d’entraînement. Une version papier reste néanmoins toujours accessible, en complément, pour éviter toute difficulté technique le jour de l’examen.
La circulaire annuelle relative aux épreuves est systématiquement soumise pour relecture concertée par mon administration aux représentants d’associations de parents et à Unia, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances. Ces échanges permettent chaque année d’affiner les consignes, d’identifier les aménagements raisonnables qui peuvent être généralisés et de mieux encadrer les demandes de dérogation individuelle.
Monsieur le Député, je prends bonne note de votre proposition visant à renforcer la concertation. Je rappelle que des échanges ont déjà eu lieu entre mon administration, les représentants des pôles, les associations de parents et les opérateurs spécialisés. Ces échanges permettent d’être à l’écoute des demandes du terrain, d’améliorer chaque année la circulaire dans la standardisation de certains aménagements et de répondre au mieux aux demandes de dérogation individuelle que nous recevons des parents et des directions, le tout en respectant l’évaluation des compétences visées.
Il me semble essentiel de rappeler que les épreuves externes certificatives visent à vérifier l’acquisition d’un socle commun de compétences attendues par tous les élèves en fin de cycle. Les aménagements raisonnables ont précisément pour fonction de compenser les obstacles liés au handicap ou aux troubles d’apprentissage, sans pour autant remettre en cause les exigences de fond attachées à la certification. Et c’est à ce fragile équilibre que nous devons veiller. D’un côté, garantir l’équité et l’accessibilité et, de l’autre, préserver la valeur du certificat et la comparabilité des épreuves pour l’ensemble des élèves.
Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, je vous remercie pour votre ouverture à envisager certaines formes de concertation.