QO 14/12/21 à Mme Désir «Appui aux ASBL soutenant les élèves déscolarisés pour cause de maladie ou d’invalidité»
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Résumé:
Certaines associations mettent à la disposition d’enfants hospitalisés ou immobilisés pour une longue durée les moyens informatiques et humains nécessaires pour leur permettre de garder un lien avec leur classe et poursuivre leur scolarité. L’une de ces associations, ClassContact, soutient notamment un jeune élève qui, en raison de graves problèmes de santé, ne peut fréquenter son école en présentiel. Grâce à ClassContact, il a la possibilité de poursuivre sa scolarité depuis chez lui. Depuis la création de ClassContact, plus de 1 000 enfants, 14 hôpitaux et 415 écoles ont bénéficié des services de cette association reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Durant l’année 2019-2020, 120 enfants ont ainsi pu poursuivre leur scolarité, avec un taux de réussite de près de 90 %. Les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles absents pour une durée minimale de six semaines peuvent bénéficier gratuitement des services de cette association.
Cependant, il semblerait que la Flandre et notre Fédération ne traitent pas de la même manière un enfant «déscolarisé» pour cause de maladie. En Flandre, un décret oblige l’école à organiser la scolarité de l’enfant malade dès 21 jours d’absence, soit à la maison soit à l’aide d’outils numériques. Pour ce faire, le gouvernement flamand soutient financièrement des ASBL semblables à ClassContact. Cette obligation n’existe malheureusement pas du côté francophone. En outre, ClassContact reçoit des financements nettement inférieurs.Madame la Ministre, qu’en pensez-vous et quelles solutions éventuelles envisagez-vous? Étant donné le coût important du redoublement – environ 4 500 euros pour un enfant de l’enseignement primaire et 7 500 euros pour un enfant de l’enseignement secondaire – ainsi que le taux de réussite de près de 90 % pour les enfants suivis par ClassContact – taux similaire à celui des enfants aidés par Bednet –, allouer des dispositifs plus conséquents ne permettrait-il pas d’éviter de nombreux redoublements tout en améliorant considérablement la qualité de vie des enfants concernés? Quels sont les montants alloués à la scolarité des enfants malades pour longue durée, hors période de Covid-19? Envisagez-vous de rehausser ces montants?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Malheureusement, les budgets dont dispose le département de l’éducation pour soutenir financièrement ce type d’initiatives sont très limités.
En ce qui concerne la prise en charge des élèves malades, je me permets de vous rappeler qu’il existe une vingtaine d’écoles d’enseignement spécialisé de type 5, subventionnées ou organisées par la Fédération Wallonie Bruxelles et qui proposent des services spécifiques et adaptés au sein de plus de 60 services hospitaliers ou institutions répartis sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’enseignement de type 5 est proposé aux élèves atteints d’une affection corporelle ou souffrant d’un trouble psychique ou psychiatrique. Dans ce cadre, l’école à domicile fonctionne également et remplit sa fonction avec efficience.
Par ailleurs, les outils informatiques sont utilisés depuis longtemps pour ce type d’enseignement afin de permettre aux élèves d’être suivis par un enseignant, par exemple quand ils ne peuvent pas être en contact avec une tierce personne.Retrouvez question et réponse dans leur intégralité ci-dessous après l’image
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M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, récemment, un parent m’a parlé des difficultés rencontrées par les parents d’un enfant malade. Certaines associations mettent à la disposition d’enfants hospitalisés ou immobilisés pour une longue durée les moyens informatiques et humains nécessaires pour leur permettre de garder un lien avec leur classe et poursuivre leur scolarité. En début d’année, vous avez notamment effectué le déplacement afin de saluer l’une de ces associations, ClassContact, pour son soutien à un jeune élève qui, en raison de graves problèmes de santé, ne peut fréquenter son école en présentiel. Grâce à ClassContact, il a la possibilité de poursuivre sa scolarité depuis chez lui. Depuis la création de ClassContact, plus de 1 000 enfants, 14 hôpitaux et 415 écoles ont bénéficié des services de cette association reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Durant l’année 2019-2020, 120 enfants ont ainsi pu poursuivre leur scolarité, avec un taux de réussite de près de 90 %. Les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles absents pour une durée minimale de six semaines peuvent bénéficier gratuitement des services de cette association.
Cependant, il semblerait que la Flandre et notre Fédération ne traitent pas de la même manière un enfant «déscolarisé» pour cause de maladie. En Flandre, un décret oblige l’école à organiser la scolarité de l’enfant malade dès 21 jours d’absence, soit à la maison soit à l’aide d’outils numériques. Pour ce faire, le gouvernement flamand soutient financièrement des ASBL semblables à ClassContact. Je pense, par exemple, à Bednet, qui reçoit chaque année 2,3 millions d’euros. En 2020, cette ASBL a pu aider près de 1 200 enfants. Cette obligation n’existe malheureusement pas du côté francophone. En outre, ClassContact reçoit des financements nettement inférieurs. En 2020, elle a à peine reçu 5 000 euros, ce qui est peu. Leurs sources principales de financement sont ponctuelles et proviennent d’entreprises et d’acteurs privés. Au début de chaque année, l’association doit pratiquement repartir de zéro et consacrer du temps pour démarcher des organismes privés, ce qui lui laisse moins de temps pour sa mission principale, à savoir aider les enfants qui en ont besoin.
Madame la Ministre, qu’en pensez-vous et quelles solutions éventuelles envisagez-vous? Étant donné le coût important du redoublement – environ 4 500 euros pour un enfant de l’enseignement primaire et 7 500 euros pour un enfant de l’enseignement secondaire – ainsi que le taux de réussite de près de 90 % pour les enfants suivis par ClassContact – taux similaire à celui des enfants aidés par Bednet –, allouer des dispositifs plus conséquents ne permettrait-il pas d’éviter de nombreux redoublements tout en améliorant considérablement la qualité de vie des enfants concernés? Quels sont les montants alloués à la scolarité des enfants malades pour longue durée, hors période de Covid-19? Envisagez-vous de rehausser ces montants pour répondre aux besoins spécifiques de ces enfants?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, je connais bien le travail de l’ASBL ClassContact et j’ai effectivement pu mesurer son efficacité. Je suis également sollicitée par de nombreuses autres associations, qui effectuent un travail remarquable sur le terrain. Malheureusement, les budgets dont dispose le département de l’éducation pour soutenir financièrement ce type d’initiatives sont très limités.
En ce qui concerne la prise en charge des élèves malades, je me permets de vous rappeler qu’il existe une vingtaine d’écoles d’enseignement spécialisé de type 5, subventionnées ou organisées par la Fédération Wallonie Bruxelles et qui proposent des services spécifiques et adaptés au sein de plus de 60 services hospitaliers ou institutions répartis sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’enseignement de type 5 est proposé aux élèves atteints d’une affection corporelle ou souffrant d’un trouble psychique ou psychiatrique. Ces enfants sont pris en charge par une clinique, un hôpital ou une institution médico sociale reconnue par les pouvoirs publics. Les écoles d’enseignement spécialisé de type 5 rendent ainsi à ces enfants malades leur statut d’élèves en dispensant un enseignement adapté, quel que soit le lieu où séjournent les enfants durant leur maladie ou leur convalescence. Dans ce cadre, l’école à domicile fonctionne également et remplit sa fonction avec efficience.
Par ailleurs, les outils informatiques sont utilisés depuis longtemps pour ce type d’enseignement afin de permettre aux élèves d’être suivis par un enseignant, par exemple quand ils ne peuvent pas être en contact avec une tierce personne. Il est difficile de déterminer précisément le nombre d’élèves fréquentant cet enseignement, puisqu’il dépend du nombre d’enfants hospitalisés, qui fluctue encore plus qu’avant le début de la pandémie de Covid-19. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’encadrement est calculé sur la moyenne des présences de l’année scolaire précédente.