QO 15/09/25 à la Ministre Glatigny : Étude de l’Union francophone des associations de parents de l’enseignement catholique (UFAPEC) relative à l’éducation aux enjeux climatiques
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Question (Nicolas Janssen). – L’UFAPEC a récemment publié une étude qui nous interroge sur un sujet central : l’éducation aux questions climatiques est-elle suffisante et à la hauteur des défis climatiques ?
Parmi les résultats de l’étude, quelques chiffres méritent d’être soulignés : 52 % des parents interrogés estiment que l’école n’aide pas du tout ou pas assez leurs enfants à comprendre l’importance des questions climatiques, alors que 80,5 % d’entre eux jugent ce rôle de l’école « important », voire « très important ». Par ailleurs, 57,5 % des enseignants déclarent n’aborder le sujet du climat que rarement, et 10 % jamais. Cela peut s’expliquer par le fait que 62,5 % des enseignants disent ne pas avoir assez de formations et de ressources pour aborder ces sujets. Enfin, 38,5 % des parents disent ne pas savoir à quelle fréquence la question du climat est abordée en cours.
Selon le Réseau Idée, les nouveaux référentiels du tronc commun constituent une avancée, mais restent encore trop axés sur la transmission de savoirs, au détriment des compétences d’avenir. D’après l’UFAPEC, il est encore difficile de dire à ce stade si ces questions seront abordées après le tronc commun et, le cas échéant, de quelle manière.
Madame la Ministre, avez-vous eu des contacts avec l’UFAPEC à ce sujet ? Le 13 juin dernier, vous avez rencontré les équipes du ministre Coppieters pour faire le point sur l’alimentation durable en lien avec les travaux en cours. Quelles perspectives ont-elles vu le jour à l’issue de cette rencontre ?
Mme Valérie Glatigny, première vice-présidente et ministre de l’Éducation et de l’Enseignement de promotion sociale. – Vous m’interrogez sur le plan d’action relatif à l’éducation à l’environnement et au développement durable. Celui-ci a bien été présenté au début du mois de juillet aux différents cabinets réunis dans le cadre de l’accord de coopération. À la suite des remarques et orientations formulées, une version corrigée sera soumise au début du mois d’octobre. C’est cette version qui permettra la validation du plan d’action et sa mise en œuvre effective.
Vous m’interrogez également sur les rapports des panels consultatifs. Dans le cadre des travaux préparatoires à la révision des référentiels de l’enseignement secondaire supérieur visant à identifier les éléments essentiels du bagage du jeune à la fin de son cursus dans l’enseignement obligatoire, les questions concernant le climat et l’environnement ont bien été évoquées au sein du panel consultatif Jeune Et Citoyen. Leurs travaux se sont achevés en début d’année. Les thèmes liés à l’écologie, à l’environnement et aux changements climatiques ont été abordés, de même que la question des limites planétaires, de l’écologie scientifique et de l’éducation à l’environnement d’un point de vue individuel et sociétal.
Les éléments de contenu sont actuellement soumis à l’analyse des services de mon administration en vue de discerner ce qui devrait être entretenu et éventuellement amplifié dans les futurs référentiels de l’enseignement secondaire supérieur. Quant à l’éducation relative à l’environnement et au développement durable, cette dernière est déjà intégrée de manière transversale dans les différents référentiels du tronc commun. Une brochure thématique adoptée par notre gouvernement au début de l’année a été diffusée auprès des enseignants. Parallèlement, le Réseau Idée a conçu un outil pédagogique et didactique présentant des propositions par discipline et par thématique.
En termes de ressources, tous les outils dédiés à la transition socio-écologique sont rassemblés dans un dossier spécifique sur e-classe. Par ailleurs, les enseignants ont la possibilité de créer seuls ou à plusieurs de nouvelles ressources qui pourront être partagées avec la communauté éducative et enrichies par d’autres utilisateurs. En outre, la page dédiée à ces thématiques sur www.enseignement.be permet aux enseignants d’accéder directement aux ressources pédagogiques, aux offres d’accompagnement et aux appels à projets proposés par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Enfin, la nouvelle application mobile Libellule sera proposée dès le mois prochain, sur iOS et Android, aux enseignants des sections fondamentales qui souhaitent aborder de manière ludique la transition environnementale avec leurs élèves. L’objectif est d’encourager les élèves à se mettre en action en leur proposant de relever une série de défis liés à la transition socio-écologique. Chaque défi s’accompagne de consignes, de la liste du matériel nécessaire, de conseils, de contacts utiles, mais aussi de liens vers des ressources pédagogiques complémentaires.
Du côté de la formation professionnelle continue, je rappelle que le Conseil de la formation professionnelle continue (CoFoPro) a identifié 19 orientations prioritaires de formation, dont l’une est intitulée « Contribuer à la transition socio-écologique ». Dès lors, l’Institut interréseaux de la formation professionnelle continue (IFPC) et les instituts de formation continue de différents réseaux proposent désormais des formations portant sur cette orientation prioritaire.
Enfin, Monsieur Janssen, vous évoquez la rencontre du 13 juin dernier avec le cabinet du ministre Coppieters au sujet de l’alimentation durable. Cette réunion s’inscrivait dans la préparation de la future stratégie wallonne. Il a été convenu que nous collaborerions au sujet des repas scolaires en vue d’améliorer leur qualité, de favoriser l’intégration des circuits courts, et de lutter contre le gaspillage alimentaire. Les initiatives citées visent précisément à répondre aux constats transmis par l’UFAPEC. De même, le plan d’action 2025-2028 permettra le lancement d’une dynamique appelée à se poursuivre et à s’amplifier.
Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, je vous félicite pour le travail réalisé, y compris pour ce qui concerne les démarches entreprises dans le domaine de l’alimentation durable. À mon sens, l’éducation est fondamentale à cet égard. Il s’agit d’un des premiers pas à faire pour inciter les élèves à adopter une approche différente vis-à-vis du vivant. Nous nous inscrirons dans une logique qui nous permettra de répondre à l’ensemble des défis évoqués.