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Résumé:
M. Nicolas Janssen (MR). – Pour assurer la continuité pédagogique en confinement, les enseignants ont majoritairement été contraints de recourir au numérique. Dorénavant, ces derniers devront faire un usage croissant des contenus pédagogiques numériques. Les logiciels libres permettent de mieux partager et réutiliser ces contenus. Ce besoin est mentionné dans la Déclaration de politique communautaire (DPC) selon laquelle le gouvernement s’engage notamment à «promouvoir l’utilisation des logiciels libres au sein des écoles et à renforcer la formation initiale et continue des enseignants en la matière». Adopter ceux-ci pourrait notamment permettre au secteur de l’enseignement de faire autant d’économies que possible, mais aussi favoriser des gains d’efficience grâce à une meilleure interopérabilité des outils.
Se basant sur le modèle français, la Fédération Wallonie-Bruxelles a souhaité donner la possibilité à chaque Belge francophone de cultiver ses compétences numériques tout au long de sa vie. C’est dans ce cadre que fut signée, au mois de décembre dernier, une convention pluriannuelle de partenariat avec Pix pour déployer largement la plateforme auprès des citoyens francophones, des administrations et du système éducatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Madame la Ministre, disposeriez-vous de données chiffrées ou de projections tendancielles concernant l’usage des logiciels libres au sein des établissements scolaires de l’enseignement obligatoire? Qu’est-il aujourd’hui prévu pour donner suite aux objectifs portés par la DPC?
Il est aussi important que des outils adaptés soient mis à disposition. C’est notamment le cas de la plateforme Happi (hybridation des apprentissages interactifs) qui repose sur la solution ouverte Moodle. Qu’en est-il des éventuels autres projets portés ou commandés par vos services sur la base d’un logiciel libre?
J’en reviens à l’utilisation de l’outil Pix et, plus particulièrement, à son utilisation par l’ensemble des directeurs et enseignants de la Fédération WallonieBruxelles. Un accompagnement de ce processus est-il envisagé? Quel pourrait être le lien avec la formation en cours de carrière des personnels de l’enseignement? Au début du mois de février, vous mentionniez la présentation d’un cadastre de la situation actuelle en termes de soutien, d’accompagnement et de besoins concrets exprimés par le personnel enseignant dans le domaine du numérique. Que ressort-il de ce cadastre? Quelles actions sont-elles envisagées en termes d’accompagnement?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Je ne dispose malheureusement pas de données chiffrées, ni même de projections tendancielles sur l’usage des logiciels libres. En effet, les enseignants bénéficient d’une liberté pédagogique qui leur permet de recourir aux outils de leur choix. Le Service général du numérique éducatif (SGNE) publie de nombreuses ressources concernant la sécurité et la protection des données à caractère personnel, mais également le recours aux outils open source. Le but est d’aider les enseignants à réaliser des choix éclairés dans ce domaine.
En ce qui concerne l’outil Pix, notons que le Conseil stratégique du numérique et de l’informatique (Costranum) a récemment lancé un groupe de travail visant à développer et valoriser les compétences numériques par le biais du projet Pix. Ce groupe de travail est responsable du pilotage du projet Pix au sein de la Fédération Wallonie Bruxelles.
Enfin, nous avons d’abord prévu l’instauration d’un cadre de coordination des acteurs de soutien dans le domaine du numérique. À cet égard, un premier exercice a été réalisé, à savoir la cartographie des acteurs chargés du soutien et de l’accompagnement, ainsi que de leurs missions. Ce thème a d’ailleurs fait l’objet des premiers travaux menés par le Comité interréseaux du numérique éducatif (CINE) au mois de décembre 2021. Les analyses portant sur l’articulation des rôles de conseiller techno-pédagogique, de délégué référent numérique et de soutien technique dans les écoles, sont en cours.
En ce qui concerne la formation, une réforme menée dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence est actuellement mise en œuvre.Retrouvez question et réponse dans leur intégralité ci-dessous après l’image
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Compte-rendu intégral:
M. Nicolas Janssen (MR). – Pour assurer la continuité pédagogique en confinement, les enseignants ont majoritairement été contraints de recourir au numérique. Dorénavant, ces derniers devront faire un usage croissant des contenus pédagogiques numériques. Les logiciels libres permettent de mieux partager et réutiliser ces contenus. Ce besoin est mentionné dans la Déclaration de politique communautaire (DPC) selon laquelle le gouvernement s’engage notamment à «promouvoir l’utilisation des logiciels libres au sein des écoles et à renforcer la formation initiale et continue des enseignants en la matière». Au mois de novembre 2018, la Commission européenne avait établi un document sur sa stratégie numérique qui mentionnait explicitement une préférence pour les logiciels libres. Adopter ceux-ci pourrait notamment permettre au secteur de l’enseignement de faire autant d’économies que possible, mais aussi favoriser des gains d’efficience grâce à une meilleure interopérabilité des outils. Se basant sur le modèle français, la Fédération Wallonie-Bruxelles a souhaité donner la possibilité àchaque Belge francophone de cultiver ses compétences numériques tout au long de sa vie. C’est dans ce cadre que fut signée, au mois de décembre dernier, une convention pluriannuelle de partenariat avec Pix pour déployer largement la plateforme auprès des citoyens francophones, des administrations et du système éducatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Madame la Ministre, disposeriez-vous de données chiffrées ou de projections tendancielles concernant l’usage des logiciels libres au sein des établissements scolaires de l’enseignement obligatoire? Partant, auriez-vous des estimations sur la place occupée par ces outils libres de droits, et ce, par comparaison aux logiciels sous licences privées? Nonobstant la liberté pédagogique quant au choix des systèmes d’exploitation et des programmes retenus au sein des communautés scolaires, qu’est-il aujourd’hui prévu pour donner suite aux objectifs portés par la DPC? Quelle est l’action menée à ce sujet par le Service général du numérique éducatif (SGNE)?
Outre la sensibilisation à l’importance du choix d’un logiciel en tenant compte des besoins spécifiques pour le projet pédagogique, mais aussi de l’impact que pourrait avoir un type de licence plutôt qu’autre, il est aussi important que des outils adaptés soient mis à disposition. C’est notamment le cas de la plateforme Happi (hybridation des apprentissages interactifs) qui repose sur la solution ouverte Moodle. Qu’en est-il des éventuels autres projets portés ou commandés par vos services sur la base d’un logiciel libre?
J’en reviens à l’utilisation de l’outil Pix et, plus particulièrement, à son utilisation par l’ensemble des directeurs et enseignants de la Fédération WallonieBruxelles. Un accompagnement de ce processus est-il envisagé? Quel pourrait être le lien avec la formation en cours de carrière des personnels de l’enseignement? Serait-elle assurée par l’Institut de la formation en cours de carrière (IFC) ou plutôt par les fédérations de pouvoirs organisateurs (PO)? Au début du mois de février, vous mentionniez la présentation d’un cadastre de la situation actuelle en termes de soutien, d’accompagnement et de besoins concrets exprimés par le personnel enseignant dans le domaine du numérique. Que ressort-il de ce cadastre? Quelles actions sont-elles envisagées en termes d’accompagnement? Quelle place est-elle accordée aux logiciels libres dans ce cadastre? Quelles mesures seront-elles prises d’ici la fin de la législature? De façon plus générale, quelles sont les activités de promotion, de sensibilisation et de formation organisées dans les écoles et auprès des réseaux d’enseignement?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Je ne dispose malheureusement pas de données chiffrées, ni même de projections tendancielles sur l’usage des logiciels libres. En effet, les enseignants bénéficient d’une liberté pédagogique qui leur permet de recourir aux outils de leur choix. En tant que pouvoir régulateur, notre rôle n’est pas de nous immiscer dans les usages quotidiens des outils, mais bien d’outiller de manière subsidiaire la communauté éducative avec des ressources open source. Les plateformes que nous avons mises à disposition vont dans ce sens, en ce qu’elles ont été créées sur la base de l’application Moodle dont les usages sont laissés à l’appréciation des utilisateurs. En parallèle, le Service général du numérique éducatif (SGNE) publie de nombreuses ressources concernant la sécurité et la protection des données à caractère personnel, mais également le recours aux outils open source. Le but est d’aider les enseignants à réaliser des choix éclairés dans ce domaine. Ces publications répertorient et comparent des outils numériques, dont les logiciels libres, sur la base de critères factuels tels que la gratuité, le respect des données à caractère personnel, etc.
En ce qui concerne l’outil Pix, notons que le Conseil stratégique du numérique et de l’informatique (Costranum) a récemment lancé un groupe de travail visant à développer et valoriser les compétences numériques par le biais du projet Pix. Ce groupe de travail est responsable du pilotage du projet Pix au sein de la Fédération Wallonie Bruxelles, de sa vision, de sa feuille de route et de son budget, tous bénéficiaires confondus. Des travaux d’analyse sont effectivement en cours en vue de déployer Pix auprès des enseignants et des élèves selon le calendrier validé par le gouvernement. Les réflexions sont en cours et le SGNE collabore avec l’Institut interréseaux de la formation professionnelle continue (IFPC) en vue de rendre le projet opérationnel. À ce stade, les orientations ne peuvent pas encore être communiquées.
Enfin, concernant votre dernière question, nous avons d’abord prévu l’instauration d’un cadre de coordination des acteurs de soutien dans le domaine du numérique. À cet égard, un premier exercice a été réalisé, à savoir la cartographie des acteurs chargés du soutien et de l’accompagnement, ainsi que de leurs missions. Pour moi, il est indispensable de poursuivre la réflexion à ce sujet et de renforcer le développement d’initiatives coordonnées entre les différents niveaux de pouvoir et avec les acteurs de l’enseignement. Ce thème a d’ailleurs fait l’objet des premiers travaux menés par le Comité interréseaux du numérique éducatif (CINE) au mois de décembre 2021. Les analyses portant sur l’articulation des rôles de conseiller techno-pédagogique, de délégué référent numérique et de soutien technique dans les écoles, sont en cours.
En ce qui concerne la formation, une réforme menée dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence est actuellement mise en œuvre. Le numérique, en tant qu’objet et modalité d’apprentissage, y occupe une part importante, le but étant d’augmenter la qualité et la quantité de l’offre de formation continue dans ce domaine. Une nouvelle offre de formation sera proposée pour 2022-2023, à la fois par l’Institut de la formation professionnelle continue et par les organismes de formation des fédérations de PO et de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE).M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, j’entends bien que vous ne pouvez nous fournir de projections chiffrées ni tendancielles, et que vous ne souhaitez pas vous immiscer dans la gestion courante des écoles. Cela me paraît évident. J’ai bien pris note du cadre instauré et des nouvelles offres de formation prévues dès 2022.