QO 17/3/22 à Mme Désir: Sens et coût du redoublement | Nicolas Janssen
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QO 17/3/22 à Mme Désir: Sens et coût du redoublement

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  • Résumé

    M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, selon les indicateurs de l’enseignement en 2020, l’échec scolaire a produit un surcoût de 391 millions pour l’enseignement ordinaire de plein exercice. Le redoublement coûterait annuellement à la Fédération Wallonie-Bruxelles un pourcentage non négligeable de son budget de l’enseignement. Quels sont les chiffres actuels du redoublement ainsi que leur impact budgétaire? Bien entendu, au-delà de l’aspect budgétaire, c’est surtout sur les dimensions humaines et pédagogiques qu’il faut s’attarder.

    Un rapport récent du Groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation, l’éducation et la formation (GIRSEF) sur le sujet, rappelle qu’une cause majeure du redoublement est l’absence au cours, surtout dans l’enseignement professionnalisant. Disposez-vous de chiffres représentatifs de la corrélation entre décrochage scolaire et redoublement?
    Un autre constat du rapport particulièrement intéressant concerne la voie du redoublement. Si celle-ci est privilégiée, il est essentiel de lui donner du sens afin que l’élève puisse en comprendre les causes et les bienfaits. Pourrait-il être envisagé de consacrer certains moments à cet accompagnement des élèves à risque de redoublement, par exemple lors des jours blancs? Les élèves pourraient bénéficier d’un encadrement plus adapté, tout en développant une relation privilégiée et de confiance avec le professeur ou l’éducateur?

    Le rapport explique: «Formaliser ce ressenti enseignant au sein d’un processus d’accompagnement d’un redoublement (en amont et en aval), dont on comprend mieux maintenant la dimension temporelle, permettrait de s’assurer que tous les élèves s’impliquent, comprennent, acceptent mieux cette décision ou puissent la contester sur des bases éclairées. À ce titre, l’éducateur pourrait jouer un rôle dans ce travail relationnel, puisqu’il est présent aux conseils de classe et suit les élèves et leurs familles par ailleurs.» Le texte souligne également le fait que «le redoublement paraît insatisfaisant aux enseignants lorsqu’ils éprouvent des difficultés à en prédire les conséquences ». Les enseignants sont-ils suffisamment outillés pour détecter les causes sous-jacentes du redoublement, affiner leur «pari» sur l’influence que la décision aura pour l’avenir du jeune et agir en conséquence?  Enfin, le rapport interroge l’affirmation selon laquelle la décision de faire redoubler un élève se prendrait à la légère en Fédération Wallonie-Bruxelles. Madame la Ministre, qu’en pensez-vous? La pandémie aura-t-elle contribué à faire évoluer les pratiques et les convictions en ce sens?

    Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, l’utilité du redoublement, outre son coût, a toujours fait l’objet de nombreux débats. Je suis heureuse de lire que, selon l’étude du GIRSEF, le redoublement n’est jamais pris à la légère dans les écoles observées. Toutefois, pour différentes raisons, le système scolaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est le champion du monde du redoublement.
    Pour l’année académique 2019-2020, le redoublement a coûté près de 390 millions d’euros. La mise en œuvre du tronc commun, et sa philosophie qui vise à laisser l’élève progresser tout au long du cursus de manière plus continue, tout en garantissant des dispositifs spécifiques complémentaires de différenciation et d’accompagnement personnalisé dès le démarrage du tronc commun, doit contribuer à opérer un changement de paradigme pour aboutir à une diminution systémique du redoublement.

    Réduire le redoublement est également un des objectifs d’amélioration dans le cadre du pilotage du système éducatif. En fonction de leurs réalités, des écoles sont donc amenées à s’en saisir spécifiquement et à prévoir des actions particulières lors de l’élaboration de leur plan de pilotage.
    Enfin, il est à noter que la crise sanitaire que nous avons traversée a eu des conséquences majeures sur l’organisation des apprentissages, notamment en ce qui concerne le redoublement. Les élèves sont nettement plus nombreux à être passés dans l’année d’étude supérieure. Cette diminution inédite est manifestement imputable à la crise sanitaire. Je conclurai en disant que nous n’avons pas encore tiré toutes les conclusions de cela.

    Retrouvez question et réponse dans leur intégralité ci-dessous après l’image

  • Compte-rendu intégral:

    M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, selon les indicateurs de l’enseignement en 2020, l’échec scolaire a produit un surcoût de 391 millions pour l’enseignement ordinaire de plein exercice. Le redoublement coûterait annuellement à la Fédération Wallonie-Bruxelles un pourcentage non négligeable de son budget de l’enseignement. Quels sont les chiffres actuels du redoublement ainsi que leur impact budgétaire? Bien entendu, au-delà de l’aspect budgétaire, c’est surtout sur les dimensions humaines et pédagogiques qu’il faut s’attarder.

    Un rapport récent du Groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation, l’éducation et la formation (GIRSEF) sur le sujet, intitulé «L’enseignant et le redoublement: au-delà des idées reçues», rappelle qu’une cause majeure du redoublement est l’absence au cours, surtout dans l’enseignement professionnalisant. En effet, dans les établissements où l’absentéisme est très répandu, «le redoublement devient nécessaire pour justifier les exigences (parfois minimales) des enseignants: rendre des travaux, même bâclés, être suffisamment présent, c’est-à-dire rendre tangible l’effort à fournir pour obtenir un diplôme». Disposez-vous de chiffres représentatifs de la corrélation entre décrochage scolaire et redoublement?
    Un autre constat du rapport particulièrement intéressant concerne la voie du redoublement. Si celle-ci est privilégiée, il est essentiel de lui donner du sens afin que l’élève puisse en comprendre les causes et les bienfaits. De cette manière, il pourra accepter le redoublement. En effet, un «mauvais redoublement» ne génère que peu de bénéfices. Selon le rapport, «l’intuition qu’il existerait des “bons” et des “mauvais” redoublements pourrait d’ailleurs être mise en relation avec l’existence d’un tel accompagnement de l’élève et, avec ce dernier, d’un travail de sens en amont et en aval par les équipes éducatives dans l’optique de lui permettre de comprendre et d’accepter les raisons de son redoublement». Ce dialogue devrait donc être instauré suffisamment tôt avec l’élève, «autant pour le préparer à cette éventualité que pour l’amener à infléchir son comportement en classe». Pourrait-il être envisagé de consacrer certains moments à cet accompagnement des élèves à risque de redoublement, par exemple lors des jours blancs? Les élèves pourraient bénéficier d’un encadrement plus adapté, tout en développant une relation privilégiée et de confiance avec le professeur ou l’éducateur?

    Le rapport explique: «Formaliser ce ressenti enseignant au sein d’un processus d’accompagnement d’un redoublement (en amont et en aval), dont on comprend mieux maintenant la dimension temporelle, permettrait de s’assurer que tous les élèves s’impliquent, comprennent, acceptent mieux cette décision ou puissent la contester sur des bases éclairées. À ce titre, l’éducateur pourrait jouer un rôle dans ce travail relationnel, puisqu’il est présent aux conseils de classe et suit les élèves et leurs familles par ailleurs.» Le texte souligne également le fait que «le redoublement paraît insatisfaisant aux enseignants lorsqu’ils éprouvent des difficultés à en prédire les conséquences ». «Ça peut être positif, ça peut être négatif; ça dépend de comment on le vit», disent certains. Les enseignants sont-ils suffisamment outillés pour détecter les causes sous-jacentes du redoublement, affiner leur «pari» sur l’influence que la décision aura pour l’avenir du jeune et agir en conséquence? Sinon, comment pouvons-nous les aider à cette fin? Enfin, le rapport interroge l’affirmation selon laquelle la décision de faire redoubler un élève se prendrait à la légère en Fédération Wallonie-Bruxelles et conteste des analyses récentes indiquant que la culture de l’échec semble particulièrement vivace en Fédération Wallonie-Bruxelles. Madame la Ministre, qu’en pensez-vous? La pandémie aura-t-elle contribué à faire évoluer les pratiques et les convictions en ce sens?

    Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, l’utilité du redoublement, outre son coût, a toujours fait l’objet de nombreux débats. Je suis heureuse de lire que, selon l’étude du GIRSEF, le redoublement n’est jamais pris à la légère dans les écoles observées. Je suis convaincue que c’est le cas dans de très nombreuses écoles. En effet, les équipes éducatives pèsent le pour et le contre, doutent et se montrent souvent lucides quant aux conséquences de leurs décisions, compte tenu de l’incertitude qui accompagne tout redoublement. Toutefois, pour différentes raisons, le système scolaire de la Fédération WallonieBruxelles est le champion du monde du redoublement, alors que, dans la plupart des cas, l’efficacité du redoublement comme moyen de remédiation des lacunes est moindre que les dispositifs de soutien qui accompagnent un élève dans l’année supérieure.
    Pour l’année académique 2019-2020, le redoublement a coûté près de 390 millions d’euros. Ce montant démontre à quel point il est un facteur d’inefficience dans l’organisation de notre enseignement. Il s’agit là d’un des constats fondateurs du Pacte pour un enseignement d’excellence, dont l’une des ambitions est de réduire de moitié le redoublement à l’horizon 2030. La mise en œuvre du tronc commun, et sa philosophie qui vise à laisser l’élève progresser tout au long du cursus de manière plus continue, tout en garantissant des dispositifs spécifiques complémentaires de différenciation et d’accompagnement personnalisé dès le démarrage du tronc commun, doit contribuer à opérer un changement de paradigme pour aboutir à une diminution systémique du redoublement.
    Il ne s’agira plus uniquement d’attribuer au travail de l’élève une valeur quantifiable qui permette de le comparer aux autres, mais de dialoguer avec lui pour qu’il se situe dans son cheminement d’apprentissage. Il ne doit donc pas s’agir d’un discours sur l’élève et son travail, mais d’un discours à l’élève. En résumé, il s’agit d’une évaluation au service des apprentissages et au bénéfice de l’élève. Réduire le redoublement est également un des objectifs d’amélioration dans le cadre du pilotage du système éducatif. En fonction de leurs réalités, des écoles sont donc amenées à s’en saisir spécifiquement et à prévoir des actions particulières lors de l’élaboration de leur plan de pilotage. D’autres mesures pourraient être évoquées comme le FLA (français langue d’apprentissage) ou même la réforme de l’orientation et de la formation professionnelle continue, tant l’approche de la problématique est systémique, mais je vous en ferai l’économie.
    Enfin, il est à noter que la crise sanitaire que nous avons traversée a eu des conséquences majeures sur l’organisation des apprentissages, notamment en ce qui concerne le redoublement. En effet, comme le précisent les indicateurs de l’enseignement pour l’année 2020-2021 dans l’enseignement secondaire de plein exercice, le taux de redoublants oscillait chaque année autour de 14 % entre 2017-2018 et 2019-2020. Entre 2019-2020 et 2020-2021, par contre, le taux de redoublants a diminué de moitié en passant de 13,7 % à 6,2 %. Les élèves sont nettement plus nombreux à être passés dans l’année d’étude supérieure. Cette diminution inédite est manifestement imputable à la crise sanitaire. Je conclurai en disant que nous n’avons pas encore tiré toutes les conclusions de cela.

    M. Nicolas Janssen (MR). – Merci, Madame la Ministre, pour ces informations et pour ces convictions que vous avez partagées qui vont dans le sens des conclusions du rapport du GIRSEF. Vous avez rappelé que cette décision n’est pas prise à la légère, que notre système est malheureusement le champion du monde du redoublement et qu’il est important de dialoguer avec les jeunes et de mener cette réflexion suffisamment en amont. Concrètement, j’aurais aussi voulu mieux comprendre les choses qui pourraient être faites et qui pourraient faire avancer le dialogue que vous avez initié. Merci également pour les chiffres et les informations que vous avez rappelés quant à la diminution significative du taux de redoublants ces dernières années.

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