QO 19/02/24 au Ministre Henry : La qualité de l’entretien des panneaux de signalisation sur le réseau autoroutier wallon
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Question (Nicolas Janssen). – Monsieur le Ministre, la sécurité routière constitue une préoccupation majeure sur nos autoroutes où des milliers de véhicules circulent chaque jour. Récemment, un incident survenu sur la E411 entre Louvain-la-Neuve et Corroy-le-Grand a mis en lumière les risques potentiels – mais parfois bien réels –, comme dans ce cas-ci, associés à la défaillance des panneaux de signalisation routière suspendus. En effet, un panneau s’est détaché de son support et est tombé sur un camion en circulation, provoquant des dommages matériels. Par chance, le conducteur a pu réagir rapidement en se rangeant sur la bande d’arrêt d’urgence, évitant ainsi des conséquences plus graves. Bien que personne n’ait été blessé, l’incident souligne l’importance de l’entretien régulier des infrastructures routières, en particulier des panneaux de signalisation, pour assurer la sécurité des usagers de la route. Cet incident rappelle la nécessité de mener, de manière générale et systématique, des inspections approfondies. Outre les risques d’incidents comme celui-ci, de nombreux panneaux sont par ailleurs illisibles et très sales, pouvant induire les conducteurs en erreur. Un exemple frappant est observé près de l’aéroport de Charleroi, une zone très fréquentée où l’état déplorable de certains panneaux nuit non seulement à la sécurité, mais aussi à l’image de l’entretien de nos routes. Monsieur le Ministre, ne devons-nous pas dès lors prendre des mesures urgentes pour remédier à cette situation et garantir la sécurité et le confort des usagers de la route ? Pour conclure, je m’interroge sur votre responsabilité ainsi que sur celle de la SOFICO dans cet événement. En effet, alors que sa trésorerie n’a jamais été aussi élevée et que des inspections ponctuelles sont en principe réalisées sur ce type d’infrastructure, comment un événement aussi grave a-t-il pu se produire ? Quelle politique menez-vous afin d’améliorer, de manière globale, l’entretien des panneaux de signalisation ? De plus, pourquoi faut-il attendre ce genre de drame pour qu’un programme d’inspection visuelle soit lancé ? Pourriez-vous nous fournir des informations sur le calendrier d’entretien de ce type de panneaux et sur celui actuellement en vigueur ? Enfin, concernant le nettoyage des panneaux, est-il envisageable de mettre en place des mesures plus régulières, plus systématiques et plus efficaces pour garantir leur lisibilité et ainsi assurer la sécurité des usagers de la route, sans pour autant engendrer des coûts prohibitifs pour la Région ?
M. Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures. – Dans le cadre de cet accident, contrairement à ce qui est évoqué, il ne s’agit pas d’un panneau qui s’est détaché de son support, mais bien de la rupture de la base d’un poteau de potence dans sa partie enterrée, qui a entraîné la chute de l’ensemble de la potence et de son panneau. Ce type d’incident est extrêmement rare. Fort heureusement, dans le cas présent, hormis des dégâts matériels, personne n’a été blessé. Il est arrivé, par le passé, que des panneaux se détachent à la suite du passage de véhicules poids lourds dépassant la hauteur maximale autorisée et accrochant la partie basse du panneau. Dans les circonstances actuelles, les services juridiques de la SOFICO et du SPW MI ne sont pas encore en mesure d’établir les responsabilités dont dépendra l’indemnisation du véhicule. En effet, la détermination de la cause de la chute du panneau sur la E411 est une tâche complexe, étant donné l’état dans lequel se trouvent ces éléments constitutifs à la suite de l’incident. Il n’est d’ailleurs pas improbable que la chute du panneau soit la conséquence d’un accrochage léger récent par un véhicule n’ayant pas été suffisamment franc pour entraîner le panneau ou l’endommager de manière visible. Ce choc potentiel est associé aux oscillations permanentes résultant du passage des véhicules ayant pu entraîner un phénomène de fatigue anormale de la potence. Il est à noter que ce type de potences, qui ont parfois plus de 30 ans, vont progressivement être supprimées et remplacées par des panneaux réfléchissants fixés sur des supports à sécurité passive. Pour ce qui est de l’entretien des panneaux lumineux tels que ceux présents sur les portiques, ils relèvent d’un entretien curatif, à savoir une intervention sur les éléments reconnus en panne, organisés périodiquement avec une période de six mois. Le prestataire intervient donc sur les panneaux en panne et inspecte par la même occasion le support. Cela comprend le contrôle des organes de fixation des supports et de leurs équipements, et le contrôle précis de l’état des supports. En ce qui concerne le nettoyage extérieur des panneaux lumineux tels que ceux présents sur les portiques, il relève quant à lui d’une prestation préventive systématique sur chaque panneau organisée périodiquement. Il est notamment demandé de nettoyer l’extérieur de tous les éléments visibles de l’installation, supports et coffrets. Le cahier de charges en cours précise par ailleurs que l’adjudicataire est également tenu de signaler immédiatement au pouvoir adjudicateur toute défectuosité rencontrée dans le cadre des prestations d’entretien périodique. Après avoir obtenu l’accord du pouvoir adjudicateur, il lui incombe de procéder à la réparation de ces défectuosités. Enfin, en 2020, une campagne de contrôle mécanique des portiques a été effectuée sur un marché spécifique de contrôle des supports dont le prestataire était l’entreprise Rei-Lux. Les portiques présentant des signes de vieillissement avaient été contrôlés au niveau de la stabilité de leur ancrage, leur stabilité structurelle et la fixation de leurs équipements. Les actions curatives nécessaires détectées suite à cette campagne ont été réalisées. Tout comme vous, la SOFICO et mon administration, j’accorde une importance cruciale à la sécurité des usagers de nos routes et autoroutes ; cela passe par l’entretien régulier des infrastructures routières dont font partie les panneaux de signalisation. Depuis 2022, chaque année, la SOFICO consacre plus de 5 millions d’euros à l’entretien, nettoyage ou remplacement des panneaux classiques de signalisation et des glissières de sécurité. Ce montant est également prévu pour cette année 2024.
Réplique de N. Janssen. – Merci, Monsieur le Ministre, pour ces éléments de réponse. On a l’impression que beaucoup d’éléments d’incertitude subsistent. Je comprends que vous n’ayez pas tous les éléments de réponse en la matière, mais je trouve que votre réponse n’est pas tout à fait rassurante. Vous avez notamment évoqué une potentielle fatigue de la ou des potences en général et évoqué la possibilité de prévoir des remplacements plus fréquents. Ne faudrait-il pas accélérer le rythme de ces évaluations et de ces remplacements ? J’espère que nous aurons rapidement des éléments de réponse qui pourront tout à fait nous rassurer sur la politique à mener en la matière pour que de tels événements ne puissent pas se répéter. Concernant le nettoyage des panneaux de signalisation, vous avez évoqué simplement l’élément préventif. Votre réponse donne l’impression que l’élément préventif n’était pas suffisamment présent.