QO 19/05/25 à la Ministre Glatigny : Réflexions sur l’accessibilité des activités extrascolaires après l’école et leur intégration dans la journée scolaire
-
Question (Nicolas Janssen). – Madame la Ministre, la réforme du rythme scolaire journalier, qui est un des chantiers de la DPC, passe notamment par une réflexion sur une meilleure intégration des activités extra-pédagogiques, notamment culturelles, sportives et numériques, encadrées par les acteurs de l’ATL, dans la journée scolaire. Renforcer la collaboration entre les équipes scolaires et les acteurs de l’ATL permet de réaffirmer l’école comme le premier acteur social de la société.
Intégrer des activités culturelles, sportives, numériques, dans la journée des enfants à l’école aura non seulement pour effet de contribuer à un enseignement plus égalitaire, mais également de prendre en compte la situation de nombreux parents qui travaillent et doivent assumer la charge logistique des trajets entre l’école et les activités extrascolaires, ce qui pose des difficultés, notamment en termes d’accessibilité pour tous et de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Dans l’attente d’une refonte de la journée scolaire, certaines communes, comme la commune de Chaumont-Gistoux, ont entamé une réflexion approfondie sur l’organisation du transport des enfants entre leurs établissements scolaires et les lieux où se déroulent leurs activités extrascolaires, telles les centres sportifs, les écoles de devoirs ou encore les clubs de judo.
Madame la Ministre, j’en viens à mes questions. Où en est la réflexion sur l’intégration des activités ATL dans la journée scolaire ? Dans l’attente d’une révision profonde de l’organisation de la journée scolaire pour intégrer des activités extrascolaires, existe-t-il une réflexion sur l’accessibilité des activités extrascolaires après l’école, notamment via l’organisation de services de transports en bus spécifiquement dédiés à permettre aux enfants de rejoindre leurs activités extrascolaires après l’école ? Avez-vous connaissance d’expériences menées dans des communes pour faciliter l’accès aux activités extrascolaires ?
Mme Valérie Glatigny, première vice-présidente et ministre de l’Éducation et de l’Enseignement de promotion sociale. – Monsieur le Député, je vous remercie pour cette question qui aborde une problématique très concrète qui touche directement à l’accessibilité des activités extrascolaires pour les élèves.
Comme vous le soulignez, ces activités, qu’il s’agisse de sports, d’aide aux devoirs ou d’activités culturelles, jouent un rôle essentiel dans le développement global de l’enfant. Favoriser leur accès constitue donc un impératif pour l’égalité et l’épanouissement. Cependant, la Fédération Wallonie-Bruxelles n’est pas compétente pour l’organisation concrète des transports, qu’ils soient scolaires, extrascolaires ou parascolaires. Cette compétence relève principalement des pouvoirs locaux, notamment des communes et des Régions responsables des transports publics. Certaines communes, à l’instar de Chaumont-Gistoux, développent des initiatives locales pour structurer cette mobilité en partenariat avec des acteurs associatifs ou des clubs ou grâce à des subventions communales ou provinciales. Ces dispositifs sont variables selon le territoire.
La Fédération Wallonie-Bruxelles soutient indirectement l’accès aux activités extrascolaires grâce à plusieurs leviers : les centres de dépaysement et de plein air (CDPA) qui organisent des transports groupés dans le cadre d’activités éducatives; le soutien aux écoles de devoirs (EDD) et organisations de jeunesse (OJ) qui peuvent inclure dans leurs projets des solutions de transports parfois en lien avec les communes; les appels à projet, notamment dans le cadre de la lutte contre les inégalités scolaires, qui permettent de financer des solutions de mobilité pour les jeunes.
Le caractère payant ou non de ces services de transport dépend du cadre dans lequel ils sont organisés. Comme il s’agit de services organisés par les communes ou des associations, une participation financière peut être demandée aux parents, mais elle est souvent modulée en fonction des revenus ou des situations particulières.
Par ailleurs, la mobilité est importante dans le cadre de la gratuité, puisque les transports augmentent souvent le coût des sorties scolaires. Dès lors, nous avons intégré ce point dans l’évaluation des dispositifs liés à la gratuité scolaire. Puisque la question est plus large et porte sur l’offre de transports vers les activités extrascolaires, un travail de réflexion est mené avec le cabinet du ministre wallon François Desquenes pour essayer de rapprocher les enfants de certaines écoles, en particulier les écoles spécialisées, où les trajets sont parfois extrêmement longs pour les enfants qui doivent rejoindre des structures situées loin de chez eux.
Réplique de N. Janssen. – Je vous remercie, Madame la Ministre, d’avoir partagé vos réflexions sur ce sujet et d’avoir fait le lien, notamment, avec l’offre de transport vers les écoles de l’enseignement spécialisé. C’est une réflexion que nous sommes plusieurs à mener.