QO 19/04/22 à la Ministre Tellier: Les cantines durables et la coordination politique concernant l’alimentation saine
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Résumé:
N. Janssen (MR). – Selon une étude de l’ASBL EVA, en janvier dernier quatre Belges sur 10 aimeraient consommer moins de viande. Autre exemple, dans son mémorandum « Être jeune en 2021 », le forum des jeunes a fait connaître sa volonté de progresser vers une alimentation végétarienne dans les cantines scolaires. À l’étranger, des mesures fortes ont été prises ces dernières années. À Helsinki, par exemple, le repas végétarien est devenu obligatoire dans les cantines publiques, deux fois par semaine, depuis 2015. Au Portugal, cette option quotidienne fut introduite dès 2017 pour chaque repas dans la restauration publique. La restauration scolaire évolue en ce sens, en France, depuis 2018.
Chez nous, le collectif « Développement des cantines durables » participe au mouvement végéta+ pour éviter que l’étiquette végétarienne ne ferme la porte aux personnes qui ne s’y reconnaissent pas et ne savent pas comment l’interpréter, et par ailleurs pour mettre l’accent sur les plus et non sur les moins de cette alimentation. L’évaluation de l’appel à projets sur l’alimentation saine à l’école a commencé en début d’année, il y a quelques mois. Quelles actions ont été prises, Madame la Ministre, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, suite à cette évaluation ? Ces projets et une approche végéta+ s’avèrent-ils être efficace pour garantir une alimentation plus saine et plus végétale à l’école ? Vous disiez le 15 octobre dernier que des concertations avaient été prévues avec vos collègues des autres Régions pour coordonner au mieux les initiatives de transitions alimentaires. Qu’en est-il ressorti et comment s’inspirer des expériences portées à l’étranger tout en réduisant cette connotation, parfois négative, du terme végétarien ?
Mme Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – L’alimentation est à la croisée de différents enjeux. Des enjeux de santé, environnementaux, sociaux ou économiques encore. La transition de l’alimentation nécessite d’être alors abordée par différents angles d’approche, en coordonnant les politiques déployées en collaboration avec différents niveaux de pouvoirs. Depuis décembre 2017, un groupe de travail alimentation a été initié dans le cadre de l’accord de coopération entre la Région wallonne, la Région Bruxelles-Capitale et la Fédération Wallonie-Bruxelles, portant sur l’éducation hâtive à l’environnement et le développement durable. Des réunions de concertation très régulières sont organisées entre mon administration et celles d’autres niveaux de pouvoirs, comme Bruxelles Environnement ou la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces échanges permettent entre autres, une meilleure coordination des initiatives et stratégies respectives, une meilleure utilisation par une mutualisation des moyens et renforcement de la cohérence des messages par le croisement des expertises. Plus globalement, cette coordination permet d’aborder les différentes politiques régionales en matière d’alimentation durable et de s’informer des différentes initiatives portées par d’autres niveaux de pouvoirs ou d’autres pays. Je ne dispose pas, à ce stade, de retours sur l’appel à projets sur l’alimentation saine dans les écoles, qui a été mené par ma collègue la ministre Désir. Je vous invite à la contacter directement pour obtenir des éléments à ce propos.
L’alimentation végétarienne, comme vous le soulignez, ne fait pas encore pleinement partie de nos habitudes alimentaires et culturelles en Wallonie. Néanmoins, nombreuses sont les raisons qui nous poussent à soutenir et à développer l’offre d’alternatives végétariennes dans la restauration de collectivités. Dans le cadre du label Cantines Durables, plusieurs critères visent à promouvoir cette offre végétarienne, dès le premier niveau de labellisation. L’un d’eux porte spécifiquement sur l’offre régulière de repas végétariens à base de protéines végétales. L’objectif étant de végétaliser davantage l’assiette, de mieux diversifier les sources de protéines et de communiquer positivement sur cette assiette équilibrée. Par ailleurs, sachez que je soutiens également activement le développement d’une filière protéines végétales en Wallonie. D’une part, en finançant un projet porté par la Fédération wallonne de l’agriculture qui réalise actuellement une série d’essais pour identifier les meilleures variétés et les itinéraires techniques optimaux. D’autre part, cette filière est une des quatre filières identifiées dans le cadre du projet 198 du Plan de relance de la Wallonie et bénéficiera, à ce titre, d’une aide non négligeable pour ces structurations, ainsi que le financement d’infrastructures pour soutenir la production, la transformation et/ou la commercialisation de protéines végétales en Wallonie.
N. Janssen (MR). – Merci beaucoup, Madame la Ministre, pour ces éléments d’information sur ce rôle structurant de l’alimentation pour notre Région et merci d’avoir rappelé les éléments par lesquels vous contribuez à cette cohérence, cette coordination sur l’alimentation durable. Je me permettrai de revenir vers vous subséquemment, vu que vous n’aviez pas encore de retour quant à l’évaluation de l’appel à projets en question, ou à interroger Mme Désir.
Retrouvez question et réponse dans leur intégralité ci-dessous après l’image
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Compte-rendu intégral:
N. Janssen (MR). – Bonjour à tous et à l’assemblée très jeune qui est parmi nous. Très heureux de vous savoir parmi nous, sur un sujet qui va peut-être vous intéresser et qui vous concerne, car il s’agit de l’alimentation végétarienne, notamment en milieu scolaire. On sait bien qu’un nombre croissant de citoyens y sont sensibles.
Selon une étude de l’ASBL EVA, en janvier dernier quatre Belges sur 10 aimeraient consommer moins de viande. Autre exemple, dans son mémorandum « Être jeune en 2021 », le forum des jeunes a fait connaître sa volonté de progresser vers une alimentation végétarienne dans les cantines scolaires. À l’étranger, des mesures fortes ont été prises ces dernières années. À Helsinki, par exemple, le repas végétarien est devenu obligatoire dans les cantines publiques, deux fois par semaine, depuis 2015. Au Portugal, cette option quotidienne fut introduite dès 2017 pour chaque repas dans la restauration publique. La restauration scolaire évolue en ce sens, en France, depuis 2018.
Chez nous, le collectif « Développement des cantines durables » participe au mouvement végéta+ pour éviter que l’étiquette végétarienne ne ferme la porte aux personnes qui ne s’y reconnaissent pas et ne savent pas comment l’interpréter, et par ailleurs pour mettre l’accent sur les plus et non sur les moins de cette alimentation. Une personne estimant que la viande est la partie centrale de son assiette pourrait, par exemple, être séduite par une expérience gustativement concluante et nouvelle. L’évaluation de l’appel à projets sur l’alimentation saine à l’école a commencé en début d’année, il y a quelques mois. Quelles actions ont été prises, Madame la Ministre, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, suite à cette évaluation ? Ces projets et une approche végéta+ s’avèrent-ils être efficace pour garantir une alimentation plus saine et plus végétale à l’école ?
Vous disiez, par ailleurs, le 15 octobre dernier, en réponse à une de mes questions, que des concertations avaient été prévues avec vos collègues des autres Régions pour coordonner au mieux les initiatives de transitions alimentaires. Qu’en est-il ressorti et comment s’inspirer des expériences portées à l’étranger tout en réduisant cette connotation, parfois négative, du terme végétarien ?
Mme Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Merci, Monsieur le Président, je ne doute pas du fait que nos jeunes pourront aller voir la Suisse sur YouTube et augmenter ainsi les fréquentations de cette chaîne démocratique, mais peut-être encore trop méconnue. Merci, Monsieur le Député, pour votre question. L’alimentation est à la croisée de différents enjeux. Des enjeux de santé, environnementaux, sociaux ou économiques encore. Plus que jamais, elle est pointée comme un levier essentiel, pour tendre vers un monde plus durable et plus résilient, et cela de la production à la consommation.
La transition de l’alimentation nécessite d’être alors abordée par différents angles d’approche, en coordonnant les politiques déployées en collaboration avec différents niveaux de pouvoirs. Les collaborations avec les acteurs de l’alimentation durable de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région Bruxelles-Capitale ont débuté il y a déjà un certain temps. Depuis décembre 2017, un groupe de travail alimentation a été initié dans le cadre de l’accord de coopération entre la Région wallonne, la Région Bruxelles-Capitale et la Fédération Wallonie-Bruxelles, portant sur l’éducation hâtive à l’environnement et le développement durable. Des réunions de concertation très régulières sont organisées entre mon administration et celles d’autres niveaux de pouvoirs, comme Bruxelles Environnement ou la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces échanges permettent entre autres, une meilleure coordination des initiatives et stratégies respectives, une meilleure utilisation par une mutualisation des moyens et renforcement de la cohérence des messages par le croisement des expertises. Les propositions de cahiers des charges sont échangées, des critères ou des accompagnements sont alignés ou coordonnés, notamment en ce qui concerne le Green Deal Cantines Durables et la labellisation Cantines Durables. C’est également à l’occasion de ces échanges que se concrétisent les collaborations et renforcements entre projets, par exemple l’intervention majorée pour les cantines du Green Deal Cantines Durables et de Good Food Bruxelles, dans le cadre de l’appel à projets « repas gratuits » de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Plus globalement, cette coordination permet d’aborder les différentes politiques régionales en matière d’alimentation durable et de s’informer des différentes initiatives portées par d’autres niveaux de pouvoirs ou d’autres pays. Cela se fait tant au niveau de l’administration que des différents cabinets. Je ne dispose pas, à ce stade, de retours sur l’appel à projets sur l’alimentation saine dans les écoles, qui a été mené par ma collègue la ministre Désir. Je vous invite à la contacter directement pour obtenir des éléments à ce propos.
L’alimentation végétarienne, comme vous le soulignez, ne fait pas encore pleinement partie de nos habitudes alimentaires et culturelles en Wallonie. Néanmoins, nombreuses sont les raisons qui nous poussent à soutenir et à développer l’offre d’alternatives végétariennes dans la restauration de collectivités. Dans le cadre du label Cantines Durables, plusieurs critères visent à promouvoir cette offre végétarienne, dès le premier niveau de labellisation. Ces critères s’inscrivent dans l’objectif santé et bien-être, identifié dans le cadre du référentiel vers un système alimentaire durable en Wallonie. L’un d’eux porte spécifiquement sur l’offre régulière de repas végétariens à base de protéines végétales. De nombreux outils ont été développés pour soutenir ce changement et visent entre autres à aider les cantines dans le développement d’une offre de repas végétariens savoureux, variés, attractifs et tant que possible, peu transformés. L’objectif étant, comme le préconise le mouvement Végéta+, de végétaliser davantage l’assiette, de mieux diversifier les sources de protéines et de communiquer positivement sur cette assiette équilibrée. Par ailleurs, sachez que je soutiens également activement le développement d’une filière protéines végétales en Wallonie. D’une part, en finançant un projet porté par la Fédération wallonne de l’agriculture qui réalise actuellement une série d’essais pour identifier les meilleures variétés et les itinéraires techniques optimaux. D’autre part, cette filière est une des quatre filières identifiées dans le cadre du projet 198 du Plan de relance de la Wallonie et bénéficiera, à ce titre, d’une aide non négligeable pour ces structurations, ainsi que le financement d’infrastructures pour soutenir la production, la transformation et/ou la commercialisation de protéines végétales en Wallonie.
L’alimentation montre ainsi tout son rôle structurant pour notre Région. La démarche de transition entreprise nécessite un travail en amont, en soutenant la production et la transformation de produits locaux, mais aussi en sensibilisant et en promotionnant le consommateur en aval. Le tout nécessitant une importante collaboration qui, comme vous pouvez le constater, est effectivement bien en place.
N. Janssen (MR). – Merci beaucoup, Madame la Ministre, pour ces éléments d’information sur ce rôle structurant de l’alimentation pour notre Région et merci d’avoir rappelé les éléments par lesquels vous contribuez à cette cohérence, cette coordination sur l’alimentation durable. Je me permettrai de revenir vers vous subséquemment, vu que vous n’aviez pas encore de retour quant à l’évaluation de l’appel à projets en question, ou à interroger Mme Désir.