QO 02/03/21 à M. Borsus : La filière wallonne de protéines végétales
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Résumé:
La SOGEPA et la SRIW ont lancé récemment un projet de filière de protéines végétales en Wallonie. L’objectif est de créer une nouvelle chaîne de valeur régionale et de créer à terme plus de 300 emplois, ce qui permettra d’entamer un protéine shift en Wallonie. Le projet se concentrera sur le développement et la production de substituts à la viande et doit voir le jour dès le deuxième trimestre de cette année en Wallonie. Cette nouvelle filière n’entend absolument pas se substituer à une autre, productrice de protéine animale par exemple, mais simplement venir compléter au bénéfice des acteurs divers et notamment le monde agricole et une filière industrielle. Le Plan wallon de développement des protéines végétales qui est à la base de ce projet doit permettre à la Wallonie d’atteindre un niveau d’emblavement en cultures protéagineuses de 15 000 hectares d’ici 2030. Cependant, ce plan wallon souligne quelques difficultés parmi lesquelles notamment un rendement économique relativement faible et peu attractif pour les producteurs agricoles comparé à d’autres cultures. Monsieur le Ministre, comment comptez-vous inciter les acteurs du secteur à mettre en place une telle filière durable génératrice d’emplois et de revenus justes malgré ces freins ?
M. Borsus, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences. – En Wallonie, la production de légumineuses à graines ne représente qu’un peu plus de 3 000 hectares et la vision portée par le plan stratégique du Collège des producteurs est d’atteindre une augmentation de 15 000 hectares d’emblavement annuel de cultures protéagineuses à l’horizon 2030, soit l’équivalent de 22 500 tonnes de protéines par an. Il y a clairement, je l’indiquais, un déficit de production de protéines végétales en Wallonie. La situation est d’ailleurs identique ou largement comparable à l’échelle européenne. Dans le cadre de la mise en place d’une filière durable, génératrice de revenus et d’emplois dans le secteur des protéines végétales en Région wallonne, l’adhésion des acteurs, en amont de la chaîne de valeurs, est un élément essentiel dans la réussite du projet qui favorise un ancrage local. L’approvisionnement est aussi un enjeu pour les industriels qui doivent pouvoir bénéficier d’un approvisionnement en quantité et en qualité suffisamment stables. Pratiquement, les mesures que nous envisageons de soutenir pour lever les freins que vous avez rappelés sont les suivantes. Premièrement, renforcer les moyens de la recherche scientifique et de l’encadrement sur les facteurs techniques prioritaires qui affectent la production, la transformation et la rentabilité de la filière protéines végétales. Deuxièmement, assurer un dispositif de partage du risque au travers de la PAC via des mécanismes de soutiens financiers actuellement à l’étude dans le cadre de l’élaboration du plan stratégique visant la période de la PAC à venir. Troisièmement, nous voulons mettre à disposition les services de facilitation des relations de filières entre les producteurs et les transformateurs au travers du Collège des producteurs et de WagrAlim. Le plan d’action nécessite la mobilisation d’investissements publics dont la trajectoire budgétaire sur 10 ans est estimée à 15,3 millions d’euros. Avec la SRIW, nous allons lancer un appel à projets avec des partenaires visant à créer une new co, une structure dans laquelle nos partenaires industriels et économiques wallons pourront mettre leur expertise alliée à la dynamique régionale pour créer cette filière qui correspond aujourd’hui à une partie de la demande de nos concitoyens. Je pense en effet qu’il est préférable de pouvoir aussi se doter de cette filière chez nous plutôt que de subir les importations venant de l’étranger, sans avoir aucun retour par exemple en termes culturaux pour les agriculteurs, ou d’emplois pour la transformation et la valorisation.
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M. Janssen (MR). – Monsieur le Ministre, la SOGEPA et la SRIW ont lancé récemment un projet de filière de protéines végétales en Wallonie. L’objectif est de créer une nouvelle chaîne de valeur régionale et de créer à terme plus de 300 emplois, ce qui permettra d’entamer un protéine shift en Wallonie, comme le suggérait par exemple M. Barret à l’occasion des auditions sur la PAC. Le projet se concentrera sur le développement et la production de substituts à la viande et doit voir le jour dès le deuxième trimestre de cette année en Wallonie. Cette nouvelle filière n’entend absolument pas se substituer à une autre, productrice de protéine animale par exemple, mais simplement venir compléter au bénéfice des acteurs divers et notamment le monde agricole et une filière industrielle. La production de protéines végétales ne recouvre d’ailleurs pas seulement l’alimentation destinée aux humains, mais aussi des farines animales qui pourraient aussi bénéficier de cet ancrage local fort. WagrAlim assurera la mise en relation entre les acteurs, mais aussi le développement d’un écosystème, au travers de son expertise sur le voile et les innovations agricoles et technologiques implémentées, l’analyse du marché consommateur ainsi que la réflexion plus stratégique du projet. Le Plan wallon de développement des protéines végétales qui est à la base de ce projet doit permettre à la Wallonie d’atteindre un niveau d’emblavement en cultures protéagineuses de 15 000 hectares d’ici 2030. Cependant, ce plan wallon souligne quelques difficultés parmi lesquelles notamment un rendement économique relativement faible et peu attractif pour les producteurs agricoles comparé à d’autres cultures. Une grande variabilité des rendements, une PAC faiblement incitative, a-t-on pu lire également. Par ailleurs, une forte concurrence au niveau mondial dont les prix bas du soja. Monsieur le Ministre, comment comptez-vous inciter les acteurs du secteur à mettre en place une telle filière durable génératrice d’emplois et de revenus justes malgré ces freins ?
M.Borsus, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences. – Monsieur le Député, je voudrais commencer par rappeler que grâce à la configuration de nos prairies, grâce aussi à notre mode d’exploitation, le niveau d’autonomie protéique global de la Wallonie reste élevé. Il est supérieur à 75 %, la Flandre est à 40 % à titre de comparaison. Toutefois, il subsiste un véritable enjeu important et croissant pour les approvisionnements liés à l’alimentation animale d’une part, et, d’autre part, à la filière des aliments humains, pour lesquels les matières premières sont en trop grande partie aujourd’hui encore importées. En Wallonie, la production de légumineuses à graines ne représente qu’un peu plus de 3 000 hectares et la vision portée par le plan stratégique du Collège des producteurs est d’atteindre une augmentation de 15 000 hectares d’emblavement annuel de cultures protéagineuses à l’horizon 2030, soit l’équivalent de 22 500 tonnes de protéines par an. Il y a clairement, je l’indiquais, un déficit de production de protéines végétales en Wallonie. La situation est d’ailleurs identique ou largement comparable à l’échelle européenne. Si l’approche européenne tend vers l’indépendance protéique à l’échelle de l’exploitation agricole, la Région wallonne, comme les autres régions européennes, peut apporter sa contribution, que ce soit concernant la filière de l’alimentation animale, ou de l’alimentation humaine. Dans le cadre de la mise en place d’une filière durable, génératrice de revenus et d’emplois dans le secteur des protéines végétales en Région wallonne, l’adhésion des acteurs, en amont de la chaîne de valeurs, est un élément essentiel dans la réussite du projet qui favorise un ancrage local. L’approvisionnement est aussi un enjeu pour les industriels qui doivent pouvoir bénéficier d’un approvisionnement en quantité et en qualité suffisamment stables. C’est donc pour nous une opportunité pour l’agriculture en ce qui concerne notre Région. Pratiquement, les mesures que nous envisageons de soutenir pour lever les freins que vous avez rappelés sont les suivantes. Premièrement, renforcer les moyens de la recherche scientifique et de l’encadrement sur les facteurs techniques prioritaires qui affectent la production, la transformation et la rentabilité de la filière protéines végétales. Il s’agit donc de positionner stratégiquement l’offre wallonne par rapport à une concurrence étrangère qui dispose, en outre, en général, de surfaces agricoles beaucoup plus vastes. Deuxièmement, assurer un dispositif de partage du risque au travers de la PAC via des mécanismes de soutiens financiers actuellement à l’étude dans le cadre de l’élaboration du plan stratégique visant la période de la PAC à venir. On estime que les rendements doivent être stabilisés pour pouvoir être suffisamment attractifs pour nos agriculteurs. Au stade d’avancement actuel, une partie des parties prenantes considère qu’il est préférable de prévoir une aide couplée aux protéagineux plutôt qu’un écorégime spécifique en raison des contraintes additionnelles d’utilisation des intrants et/ou des insecticides. Ces discussions sont toujours actuellement en cours. Troisièmement, nous voulons mettre à disposition les services de facilitation des relations de filières entre les producteurs et les transformateurs au travers du Collège des producteurs et de WagrAlim. Vous avez cité ces organismes. De plus, la recherche de synergies avec la filière animale qui a besoin également de sources d’approvisionnement local et européen permettra de consolider cette filière. Le plan d’action nécessite la mobilisation d’investissements publics dont la trajectoire budgétaire sur 10 ans est estimée à 15,3 millions d’euros. Par ailleurs, notons le programme de recherche de l’année 2021 du Centre pilote wallon des céréales et des oléoprotéagineux qui reprend plusieurs fiches sur les nouvelles cultures, les cultures associées, l’évaluation des différentes légumineuses, afin de lever certains freins et de permettre une augmentation des rendements. Par ailleurs, avec la SRIW, nous allons lancer un appel à projets avec des partenaires visant à créer une new co, une structure dans laquelle nos partenaires industriels et économiques wallons pourront mettre leur expertise alliée à la dynamique régionale pour créer cette filière qui correspond aujourd’hui à une partie de la demande de nos concitoyens. Je pense en effet qu’il est préférable de pouvoir aussi se doter de cette filière chez nous plutôt que de subir les importations venant de l’étranger, sans avoir aucun retour par exemple en termes culturaux pour les agriculteurs, ou d’emplois pour la transformation et la valorisation.
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