QO 02/03/21 à Mme Tellier : La végétalisation urbaine et les micro-forêts
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Résumé
Dans divers centres urbains, on envisage des forêts urbaines, généralement caractérisées par une densité et une diversité des plantations plus importantes que dans les parcs. Leur surface est limitée, mais elles contribuent à lutter contre le réchauffement, en régénérant les sols et en augmentant la biodiversité. La méthode de plantation proposée par le botaniste japonais Miyawaki est la plus répandue. Elle consiste à planter des essences indigènes variées sur une petite superficie. Quelle est votre opinion à ce sujet ? Les subventions de la Région dédiées à la création d’espaces verts pourraient-elles servir des initiatives de ce genre ? Concernant les projets de végétalisation de manière générale, une cartographie de sites à réaménager est gérée par la DGO4. Ce cadastre relève de la compétence de M. le Ministre Borsus. Collaborez-vous avec son cabinet concernant ces sites et leur potentiel végétal ?
Mme Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Dans le cadre de projets concrets de végétalisation du territoire, ce sont plutôt les communes – urbaines ou rurales – qui sont à la manœuvre pour proposer des sites à végétaliser. En ce qui concerne la note de cadrage relative à la « Politique intégrée de la Ville » portée par mon collègue M. le Ministre Collignon, à plusieurs reprises, des contacts ont été pris entre nos deux cabinets pour s’assurer que l’aspect « végétalisation » des villes présenté dans la note de cadrage relative à la « Politique intégrée de la Ville » soit bien développé en cohérence avec la réflexion menée dans le cadre des appels à projets concernant la végétalisation des centres que nous menons avec mon collègue en charge du climat, en particulier pour ce qui concerne les milieux urbanisés dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques. Les microforêts, aussi appelées forêts urbaines, ont en effet le vent en poupe. Les services écosystémiques rendus sont indéniables, comme d’ailleurs pour toute plantation massive d’arbres ou de haies. Il faut toutefois rester prudent par rapport aux allégations de développement rapide de ces « forêts ». La méthode en question a principalement été éprouvée en climat tempéré chaud et en climat tropical. L’inconvénient de cette approche relève aussi de son coût.
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N. Janssen (MR). – Madame la Ministre, la végétalisation est un levier majeur pour renforcer la résilience de notre territoire. Dans divers centres urbains, on envisage à cette fin des forêts urbaines, généralement caractérisées par une densité et une diversité des plantations plus importantes que dans les parcs. Leur surface est limitée, mais elles contribuent à lutter contre le réchauffement, en régénérant les sols et en augmentant la biodiversité. Les micro-forêts en sont des exemples. La méthode de plantation proposée par le botaniste japonais Miyawaki, qui a reçu le Prix Blue Planet, est la plus répandue. Elle consiste à planter des essences indigènes variées sur une petite superficie. Les arbres poussent serrés les uns contre les autres, ce qui favorise leur croissance. Une telle forêt peut atteindre sa taille adulte en 20 ans, au lieu d’un siècle dans la nature. C’est ce que l’on peut lire sur la présentation de ce type de forêt. Cette méthode a fait ses preuves à de nombreux endroits de la planète. Vous avez déjà eu l’occasion de découvrir cette méthode d’après ce que j’ai pu lire. Quelle est votre opinion à ce sujet ? Les subventions de la Région dédiées à la création d’espaces verts pourraient-elles servir des initiatives de ce genre ? Concernant les projets de végétalisation de manière générale, une cartographie de sites à réaménager est gérée par la DGO4. Ce cadastre relève de la compétence de M. le Ministre Borsus. Collaborez-vous avec son cabinet concernant ces sites et leur potentiel végétal ? Des microforêts pourraient-elles y trouver leur place ?
Mme Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal. – Dans le cadre des appels à projets de végétalisation en milieu urbanisé qui vont être lancés très bientôt, une attention particulière est en effet portée sur les SAR – site à réaménager – qui offrent en général des espaces vides, ou des dents creuses, dans les milieux relativement urbanisés et donc de formidables opportunités d’amélioration du cadre de vie des habitants. Dans le cadre de projets concrets de végétalisation du territoire, ce sont plutôt les communes – urbaines ou rurales – qui sont à la manœuvre pour proposer des sites à végétaliser. En ce qui concerne la note de cadrage relative à la « Politique intégrée de la Ville » portée par mon collègue M. le Ministre Collignon, à plusieurs reprises, des contacts ont été pris entre nos deux cabinets pour s’assurer que l’aspect « végétalisation » des villes présenté dans la note de cadrage relative à la « Politique intégrée de la Ville » soit bien développé en cohérence avec la réflexion menée dans le cadre des appels à projets concernant la végétalisation des centres que nous menons avec mon collègue en charge du climat, en particulier pour ce qui concerne les milieux urbanisés dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques. Les actions qui pourront être mises en œuvre dans le cadre de la « Politique intégrée de la Ville » vont certainement venir compléter et renforcer l’arsenal de mesures que nous proposons, bien que celles-ci concerneront probablement un nombre de communes plus limité et, a fortiori, plus urbain. Je terminerai par quelques mots au sujet de la méthode que vous citez. J’ai eu l’occasion de découvrir la méthode de Miyawaki pour créer des microforêts lors d’une visite de terrain. Les microforêts, aussi appelées forêts urbaines, ont en effet le vent en poupe. Les services écosystémiques rendus sont indéniables, comme d’ailleurs pour toute plantation massive d’arbres ou de haies. L’approche participative de la méthode est un des points positifs, car elle permet une sensibilisation du public et une appropriation du lieu planté, et donc de son maintien et de son entretien par les citoyens ou, en tout cas, de son respect. Il faut toutefois rester prudent par rapport aux allégations de développement rapide de ces « forêts ». La méthode en question a principalement été éprouvée en climat tempéré chaud et en climat tropical. L’inconvénient de cette approche relève aussi de son coût. Je me réjouis en tout cas de l’engouement provoqué par les questions de végétalisation, que ce soit au niveau des acteurs locaux que de mes collègues du Gouvernement