QO 22/2/22 à la Ministre Désir: Prise en charge des cas de refus scolaire anxieux
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Résumé
M. Nicolas Janssen (MR). – Les experts et acteurs de terrain observent un nombre croissant de cas de phobie scolaire. Cette pathologie se caractérise par la peur irrationnelle de l’école, entre autres causée par l’angoisse de la propagation du virus. Toujours d’après les experts, certains signes annonciateurs surgissent dans les mois, voire les années qui précèdent l’apparition de la phobie elle-même, tels que maux de ventre et de tête et insomnies qui ne trouvent aucune origine sur le plan somatique. Quelques institutions spécialisées proposent un accueil spécifique pour les jeunes concernés par ce type d’anxiété, tels que Les Ados de Robert Dubois à Bruxelles ou l’École Léopold Mottet à Liège. En parallèle, ces jeunes peuvent également être pris en charge par des services d’accrochage scolaire (SAS) ou des associations comme L’Anatole à Bruxelles. Mais ces institutions sont souvent déjà complètes et comptent une longue liste d’attente. Madame la Ministre, les acteurs de terrain sont-ils suffisamment outillés pour reconnaître les signaux annonciateurs d’une phobie scolaire et diriger l’enfant vers une personne aidante? Les centres PMS sont-ils eux aussi outillés pour aider les parents et les jeunes déjà sujets à cette forme de décrochage scolaire? La Fédération Wallonie-Bruxelles soutient-elle suffisamment de lieux d’accueil spécifiques pour de tels cas?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Sur le terrain, force est de constater un phénomène accru de refus scolaire anxieux chez les élèves. À cet égard, la Fédération Wallonie-Bruxelles compte d’ores et déjà des dispositifs internes de prise en charge pérenne: les structures scolaires d’aide à la socialisation ou resocialisation et les SAS.
Dans les écoles, les équipes éducatives ont la possibilité d’enrichir et d’aiguiser leur approche de la souffrance des élèves grâce à des modules de sensibilisation dans la formation professionnelle continue. Les éducateurs sont des professionnels qui peuvent détecter les signes révélateurs ou avant-coureurs d’un jeune en difficulté dont le comportement a changé. Par leur profession et leur fonction, les membres des centres PMS sont également en mesure de repérer les difficultés, d’écouter, d’aiguiller et d’accompagner les élèves souffrant de phobie scolaire ainsi que leurs parents, les enseignants et les directions d’écoles. Les enseignants sont aussi mieux outillés grâce à la formation continuée. Dans la pratique, en fonction de la sévérité de la problématique, ils sont au centre d’un réseautage qui les amène à collaborer avec des partenaires et structures périscolaires plus ou moins spécialisées: services de santé mentale, unités pédopsychiatriques, psychomotriciens, maisons de jeunes, services d’aide en milieu ouvert (AMO).M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, je vous remercie pour toutes ces précisions sur le rôle des éducateurs et des centres PMS. Si la thérapie n’entre pas dans leurs missions, il s’agit pour eux d’orienter et de guider.
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Compte rendu intégral
M. Nicolas Janssen (MR). – Les experts et acteurs de terrain observent un nombre croissant de cas de phobie scolaire. Cette pathologie se caractérise par la peur irrationnelle de l’école, entre autres causée par l’angoisse de la propagation du virus. À titre d’exemple, Céline Stassart, psychologue clinicienne de l’Université de Liège (ULiège), a vu les cas de phobie scolaire doubler depuis le début de la pandémie. La phobie scolaire se traduit par des crises de larmes, nausées, difficultés respiratoires, évanouissements, etc. Pourtant, les jeunes concernés par un refus scolaire anxieux expriment un réel désir de se rendre à l’école et sont nombreux à avoir une véritable soif d’apprendre. Toujours d’après les experts, certains signes annonciateurs surgissent dans les mois, voire les années qui précèdent l’apparition de la phobie elle-même, tels que maux de ventre et de tête et insomnies qui ne trouvent aucune origine sur le plan somatique. Quelques institutions spécialisées proposent un accueil spécifique pour les jeunes concernés par ce type d’anxiété, tels que Les Ados de Robert Dubois à Bruxelles ou l’École Léopold Mottet à Liège. En parallèle, ces jeunes peuvent également être pris en charge par des services d’accrochage scolaire (SAS) ou des associations comme L’Anatole à Bruxelles. Mais ces institutions sont souvent déjà complètes et comptent une longue liste d’attente.
Madame la Ministre, les acteurs de terrain sont-ils suffisamment outillés pour reconnaître les signaux annonciateurs d’une phobie scolaire et diriger l’enfant vers une personne aidante? Les centres PMS sont-ils eux aussi outillés pour aider les parents et les jeunes déjà sujets à cette forme de décrochage scolaire? La Fédération Wallonie-Bruxelles soutient-elle suffisamment de lieux d’accueil spécifiques pour de tels cas?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Sur le terrain, force est de constater un phénomène accru de refus scolaire anxieux chez les élèves. Il compte parmi les différentes expressions du mal-être vécu par les jeunes, et ce, d’autant plus en cette période de crise sanitaire. À cet égard, la Fédération Wallonie-Bruxelles compte d’ores et déjà des dispositifs internes de prise en charge pérenne: les structures scolaires d’aide à la socialisation ou resocialisation et les SAS.
Dans les écoles, les équipes éducatives ont la possibilité d’enrichir et d’aiguiser leur approche de la souffrance des élèves grâce à des modules de sensibilisation dans la formation professionnelle continue. Les éducateurs sont des professionnels qui peuvent détecter les signes révélateurs ou avant-coureurs d’un jeune en difficulté dont le comportement a changé. Par leur profession et leur fonction, les membres des centres PMS sont également en mesure de repérer les difficultés, d’écouter, d’aiguiller et d’accompagner les élèves souffrant de phobie scolaire ainsi que leurs parents, les enseignants et les directions d’écoles. Les enseignants sont aussi mieux outillés grâce à la formation continuée. J’aimerais cependant insister sur le fait que la thérapie n’entre pas dans les missions des éducateurs et des enseignants. Dans la pratique, en fonction de la sévérité de la problématique, ils sont au centre d’un réseautage qui les amène à collaborer avec des partenaires et structures périscolaires plus ou moins spécialisées: services de santé mentale, unités pédopsychiatriques, psychomotriciens, maisons de jeunes, services d’aide en milieu ouvert (AMO). La volonté est d’offrir aux élèves et à leurs familles la guidance la plus adaptée possible.
Enfin, je tiens à souligner que l’amélioration du climat scolaire et du bien-être des élèves – éléments primordiaux dans leur évolution psycho-affective – constitue un des cinq axes essentiels du Pacte pour un enseignement d’excellence. Dans le cadre du nouveau pilotage du système éducatif, les écoles se sont souvent fixé un objectif d’amélioration du climat scolaire et du bien-être.M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, je vous remercie pour toutes ces précisions sur le rôle des éducateurs et des centres PMS. Si la thérapie n’entre pas dans leurs missions, il s’agit pour eux d’orienter et de guider. Merci d’avoir rappelé les éléments du Pacte à ce sujet.