QO 24/11/25 à la Ministre Dalcq : la lutte contre les inondations en Brabant wallon
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Question (Nicolas Janssen). – Madame la Ministre, en juillet 2021, le Brabant wallon a également été fortement touché par les inondations. Ce sont 18 communes sur 27 qui ont été touchées par les inondations provoquées par la montée des eaux de la Dyle et de ses affluents tels la Thyle, l’Orne ou encore le Train.
De ces 18 communes, les municipalités de Court-Saint-Étienne, Ottignies, Mont-Saint-Guibert et Wavre ont été particulièrement touchées, avec de très nombreux dégâts matériels. Lors de ce triste épisode, il y eut pas moins de 1 200 interventions des pompiers.
À la suite de ces événements qui ont impacté toute la Wallonie, deux programmes du Plan de relance de la Wallonie ont été rapidement mis en œuvre, à savoir les plans 319 et 99. Ces programmes ont pour priorité la reconstruction résiliente des berges, la modélisation hydraulique, l’acquisition pour les communes ou encore la création de zones d’immersion temporaire et de reméandrations des cours d’eau.
Il y a quelques jours, vous vous êtes rendue dans le centre du Brabant wallon à la rencontre de nombreux acteurs liés à la lutte contre les inondations : les communes via les bourgmestres et échevins, la Province, ou encore le contrat de rivière Dyle-Gette.
Plusieurs sujets ont été abordés : les délais de réalisation de certains ouvrages, les études, la réalisation de plans, l’acquisition des terrains et les permis pour les zones d’immersion temporaire, ainsi que les délais de validité des subsides.
Madame la Ministre, comment évolue la lutte contre les inondations en Brabant wallon, plus précisément par rapport aux programmes prévus dans le PRW ? Quelles actions sont en cours ou déjà terminées ? Les élus locaux sont-ils satisfaits de l’avancement du dossier ? Quels messages vous ont-ils fait passer ?
Enfin, l’outil de modélisation hydraulique et hydrographique MODREC sera-t-il utilisé sur le territoire du Brabant wallon ou est-il uniquement destiné à la vallée de la Vesdre ?
Mme Anne-Catherine Dalcq, Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité. Monsieur le Député, les outils de modélisation et la méthodologie développés pour le bassin de la Vesdre seront transposés au bassin-versant de la Dyle. Sur le volet hydrologique, une convention de recherche a récemment été conclue avec l’Université de Liège. Cette convention, intitulée Hydroland, dotée d’un budget de 727 950 euros, vise à étendre les travaux réalisés sur la Vesdre à d’autres bassins-versants, dont celui de la Dyle.
Elle s’inscrit dans une démarche intégrée et résiliente, adaptée aux évolutions climatiques, afin de mieux appréhender l’hydrologie à l’échelle des bassins-versants. Le projet permettra d’identifier et d’évaluer des aménagements et des modes de gestion du territoire destinés à réduire le risque d’inondation en aval.
Concernant la Dyle et ses affluents, une étude hydraulique de l’Orne est en cours afin de modéliser l’ensemble de son linéaire en première catégorie. Le laboratoire d’hydraulique de l’Université de Liège, adjudicataire du marché public, analysera notamment le projet d’aménagement des Jardins de l’Orne, où un tronçon actuellement canalisé sur 250 mètres sera remis à ciel ouvert.
En amont de ces études, la DCENN réalise depuis 2023 des levés topographiques sur une dizaine de kilomètres de tronçons de l’Orne et de la Thyle. Ces levés sont en voie d’achèvement.
Dès 2026, des études hydrauliques seront engagées sur la Dyle et, dans un second temps, sur la Thyle. Elles conduiront à la mise en œuvre d’aménagements résilients, inspirés des solutions fondées sur la nature, qui visent à la réduction des risques d’inondation. À terme, les modélisations permettront d’élaborer une cartographie précise et exhaustive de l’aléa d’inondation le long de l’Orne, de la Dyle et de la Thyle.
Cette table ronde a été l’occasion de rappeler l’importance et l’enjeu de la supracommunalité dans la prévention des inondations et la prise en compte des actions sur l’ensemble du tracé des cours d’eau dans la logique de bassin-versant. Cette visite m’a également permis d’entendre la réalité de terrain des communes et de mieux identifier leurs besoins.
Comme je l’ai annoncé lors de la table ronde, je reviendrai vers les communes d’ici deux mois afin d’apporter des réponses aux points qui m’ont été relayés.
En ce qui concerne le rôle des contrats de rivière dans la prévention des inondations, j’ai prolongé la convention relative à la culture du risque d’inondation jusqu’au 31 décembre 2025.
Un monitoring régulier des actions a été assuré via les rapports d’activité 2024 et 2025. Les principaux constats sont :
- la satisfaction des parties prenantes, notamment des autorités locales ;
- le renforcement des compétences des contrats de rivière de Wallonie et une mutualisation des moyens ;
- un impact positif sur la sensibilisation et la résilience du territoire.
Ces résultats confirment la pertinence de la mission et l’importance du renforcement de la culture du risque comme levier de prévention contre les inondations. J’ai dès lors décidé de poursuivre cette collaboration avec les contrats de rivière dans le cadre d’une nouvelle convention pluriannuelle jusqu’en 2030, afin de répondre aux enjeux liés aux inondations et aux recommandations issues des événements de 2021.
Réplique de N. Janssen. – Merci beaucoup, Madame la Ministre, pour ces éléments de réponse concernant l’outil de modélisation MODREC et, plus globalement, concernant la satisfaction des parties prenantes, le message de responsabilisation qui a été porté ainsi que les réflexions autour de l’importance de la supracommunalité et du rôle des contrats de rivière – qui jouent en effet un rôle déterminant.
Je vous remercie également pour les précisions que vous avez données concernant les différentes études en cours, notamment avec l’Université de Liège, ainsi que celles qui concernent le timing des aménagements et des travaux prévus.