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Résumé:
M. Nicolas Janssen (MR). – Le temps de midi est un moment important du rythme journalier de l’enfant. Il peut aussi bien être source de stress que de quiétude pour les élèves. Lors du colloque participatif «Ensemble, levons le voile sur l’encadrement du temps de midi dans les écoles» qui s’est tenu le 3 mai dernier en collaboration avec le Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE), le bien-être des élèves et le climat scolaire du temps de midi ont été identifiés comme l’une des composantes centrales de cette thématique.
À ce sujet, le site statistiques.cfwb.be reprend les résultats d’une analyse sur le bien-être de l’enfant durant le temps de midi. Il en ressort que le sentiment de bien-être que les enfants éprouvent durant le temps de midi occupe une place importante et a tendance à augmenter avec l’âge.
Madame la Ministre, disposez-vous de chiffres concernant le bien-être durant le temps de midi directement lié aux activités, donc hors des repas? Dans ce cadre, se posent notamment la question des conflits récurrents ainsi que celle de l’origine de ces conflits. On parle de désœuvrement, de manque de matériel, d’infrastructures et d’organisation, mais peu des activités développant réellement les liens et les relations entre les jeunes hors de la classe. Or, il y a une demande récurrente pour l’organisation d’activités durant le temps de midi, d’où, par exemple, le succès des cours aménagés en plusieurs espaces et qui contribuent au bien-être des élèves à l’occasion de ces moments hors repas. Un autre élément qui ressort de l’analyse des difficultés liées à ces temps de midi est le manque de personnel surveillant qualifié. Comme évoqué dans les recommandations sur la santé mentale des jeunes, ne pourrions-nous pas envisager d’ouvrir l’école à des acteurs extérieurs?
Dans le cadre des plans de pilotage, quel pourcentage de responsables d’établissements scolaires ont-ils décidé d’améliorer le climat scolaire et le bien-être à l’école, plus précisément durant ce temps de midi? Avez-vous déjà pris connaissance de pratiques efficaces que vous souhaitez mettre en avant à ce sujet? À l’occasion des discussions relatives au rythme journalier des élèves, quelles dispositions concernant l’amélioration du bien-être pendant le temps de midi ont-elles été prévues?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, le temps de midi se tient au beau milieu de la journée scolaire. Légalement, il ne relève pas du temps scolaire, raison pour laquelle j’ai toujours plaidé pour une approche transversale de la question. J’y vois un enjeu d’articulation entre les politiques éducatives et de l’accueil temps libre (ATL).
Je ne dispose pas des informations que vous demandez relativement au bien-être lié aux activités organisées durant ce temps de midi. Il y a plusieurs mois, la ministre Bénédicte Linard et moi-même avons chargé les services de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) d’établir, en collaboration et dans le respect de ses prérogatives respectives, un état des lieux de l’organisation et des coûts demandés par les écoles durant ce temps extrascolaire.
Dans le cadre de la note d’orientation en matière de prévention du harcèlement scolaire et de climat scolaire, des projets d’aménagement des cours de récréation pourraient tout à fait être intégrés au programme d’action d’une école. À plus court terme, je travaille également sur un projet spécifique consacré à cette thématique. J’espère pouvoir vous en détailler les contours sous peu.
En réponse à votre question sur les plans de pilotage, aujourd’hui, sur les 1 702 écoles qui disposent désormais d’un contrat d’objectifs, 1 321 ont un objectif spécifique qui vise directement l’amélioration du système éducatif relatif au bien-être et au climat scolaire. S’agissant de la possibilité pour les écoles de faire venir des intervenants extérieurs, c’est déjà tout à fait possible actuellement. Cela dépend de la volonté du pouvoir organisateur. En l’occurrence, la Fondation Roi Baudouin a mené l’an dernier une étude sur la question, en partant d’expériences existantes dans les écoles et en investiguant notamment sur la pause méridienne. Ce rapport a fait l’objet d’une présentation exhaustive aux acteurs de l’enseignement à l’occasion d’une réunion d’un comité de concertation. Dans la continuité de ce rapport, il est prévu de lancer un appel à projets conjoint entre mon cabinet et celui de ma collègue Bénédicte Linard. Cet appel sera destiné aux responsables d’écoles ainsi qu’aux opérateurs externes de l’ATL et opérateurs culturels ou sportifs. L’objectif serait d’organiser des actions en faveur d’une réorganisation de la journée scolaire pour que celle-ci soit mieux adaptée aux besoins des élèves en termes de chronobiologie.M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, je vous remercie pour l’ensemble de ces informations que j’examinerai au cours des semaines à venir.
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Compte-rendu intégral:
M. Nicolas Janssen (MR). – Le temps de midi est un moment important du rythme journalier de l’enfant. Il peut aussi bien être source de stress que de quiétude pour les élèves. Lors du colloque participatif «Ensemble, levons le voile sur l’encadrement du temps de midi dans les écoles» qui s’est tenu le 3 mai dernier en collaboration avec le Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE), le bien-être des élèves et le climat scolaire du temps de midi ont été identifiés comme l’une des composantes centrales de cette thématique.
À ce sujet, le site statistiques.cfwb.be reprend les résultats d’une analyse sur le bien-être de l’enfant durant le temps de midi. Il en ressort notamment que le sentiment de bien-être que les enfants éprouvent durant le temps de midi occupe une place importante et a tendance à augmenter avec l’âge. Ce sentiment de bienêtre peut être séparé en deux volets: celui lié aux repas et celui lié aux activités hors des repas. Les statistiques évoquées ici ne concernent que le volet relatif au bien-être pendant les repas.
Madame la Ministre, disposez-vous de chiffres concernant le bien-être durant le temps de midi directement lié aux activités, donc hors des repas? Dans ce cadre, se posent notamment la question des conflits récurrents ainsi que celle de l’origine de ces conflits. On parle de désœuvrement, de manque de matériel, d’infrastructures et d’organisation, mais peu des activités développant réellement les liens et les relations entre les jeunes hors de la classe. Or, il y a une demande récurrente pour l’organisation d’activités durant le temps de midi, d’où, par exemple, le succès des cours aménagés en plusieurs espaces et qui contribuent au bien-être des élèves à l’occasion de ces moments hors repas. Un autre élément qui ressort de l’analyse des difficultés liées à ces temps de midi est le manque de personnel surveillant qualifié. Comme évoqué dans les recommandations sur la santé mentale des jeunes, ne pourrions-nous pas envisager d’ouvrir l’école à des acteurs extérieurs? Cela permettrait aux enseignants de souffler, mais aussi aux élèves de participer à des activités de leur choix et de se détendre en faisant appel à des personnes compétentes, spécialisées dans certains domaines.
Dans le cadre des plans de pilotage, quel pourcentage de responsables d’établissements scolaires ont-ils décidé d’améliorer le climat scolaire et le bien-être à l’école, plus précisément durant ce temps de midi? Avez-vous déjà pris connaissance de pratiques efficaces que vous souhaitez mettre en avant à ce sujet? À l’occasion des discussions relatives au rythme journalier des élèves, quelles dispositions concernant l’amélioration du bien-être pendant le temps de midi ont-elles été prévues?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, le temps de midi se tient au beau milieu de la journée scolaire. Pour autant, il n’est pas intégré à la grille horaire telle que définie par le Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire. Légalement, il ne relève donc pas du temps scolaire, raison pour laquelle j’ai toujours plaidé pour une approche transversale de la question. J’y vois un enjeu d’articulation entre les politiques éducatives et de l’accueil temps libre (ATL).
Je ne dispose pas des informations que vous demandez relativement au bien-être lié aux activités organisées durant ce temps de midi. En effet, mon administration n’est pas habilitée à interroger les responsables d’écoles sur ces questions. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il y a plusieurs mois, la ministre Bénédicte Linard et moi-même avons chargé les services de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) d’établir, en collaboration et dans le respect de ses prérogatives respectives, un état des lieux de l’organisation et des coûts demandés par les écoles durant ce temps extrascolaire. À ce jour, aucune information ne nous est parvenue.
Dans le cadre de la note d’orientation en matière de prévention du harcèlement scolaire et de climat scolaire, des projets d’aménagement des cours de récréation pourraient tout à fait être intégrés au programme d’action d’une école. De même, dans le cadre du chantier relatif aux bâtiments scolaires, ces espaces communs occupent un champ d’investigation et de perspectives à part entière qui apporteront, à long terme, des changements structurels dans nos écoles. À plus court terme, je travaille également sur un projet spécifique consacré à cette thématique. J’espère pouvoir vous en détailler les contours sous peu.
En réponse à votre question sur les plans de pilotage, aujourd’hui, sur les 1 702 écoles qui disposent désormais d’un contrat d’objectifs, 1 321 ont un objectif spécifique qui vise directement l’amélioration du système éducatif relatif au bien-être et au climat scolaire. Parmi ces écoles, je ne suis malheureusement pas en mesure de vous dire lesquelles ont ciblé précisément le bien-être durant le temps de midi. S’agissant de la possibilité pour les écoles de faire venir des intervenants extérieurs, c’est déjà tout à fait possible actuellement. Cela dépend de la volonté du pouvoir organisateur. Certaines écoles ont déjà inscrit leur projet au cœur d’une collaboration forte avec une équipe d’ATL. À cet égard, la question des bonnes pratiques mérite d’être posée. En l’occurrence, la Fondation Roi Baudouin a mené l’an dernier une étude sur la question, en partant d’expériences existantes dans les écoles et en investiguant notamment sur la pause méridienne. Ce rapport a fait l’objet d’une présentation exhaustive aux acteurs de l’enseignement à l’occasion d’une réunion d’un comité de concertation. Dans la continuité de ce rapport, il est prévu de lancer un appel à projets conjoint entre mon cabinet et celui de ma collègue Bénédicte Linard. Cet appel sera destiné aux responsables d’écoles ainsi qu’aux opérateurs externes de l’ATL et opérateurs culturels ou sportifs. L’objectif serait d’organiser des actions en faveur d’une réorganisation de la journée scolaire pour que celle-ci soit mieux adaptée aux besoins des élèves en termes de chronobiologie. Des mesures prises en ce sens garantiraient de meilleures conditions d’apprentissage et un climat scolaire plus harmonieux.M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, je vous remercie pour l’ensemble de ces informations que j’examinerai au cours des semaines à venir.