QO 28/03/23 à la Ministre Désir : Recherche en pédagogie et en éducation
-
Question (Nicolas Janssen). – Madame la Ministre, chaque année, des recherches en éducation et en pédagogie sont menées par les universités et les hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ainsi, l’organisation et les pratiques liées à l’enseignement font l’objet d’analyses profondes afin de déceler des recommandations ou des outils à mettre en place dans les écoles. Il s’agit de politiques ou de stratégies éducatives, mais aussi de mesures liées au bien-être. Les résultats de ces recherches, ainsi que des articles de synthèse devraient par la suite être diffusés sur le site www.enseignement.be. Or, les dernières recherches disponibles sur le site datent de 2018. Pour quelles raisons le site n’est-il pas à jour ? Par ailleurs, quels sont les axes prioritaires et projets en cours en matière de recherche en pédagogie et en éducation ? Sont-ils en partie définis, et à quelle fréquence, par la Fédération Wallonie-Bruxelles ou émanent-ils directement des services académiques ? Combien de recherches sont-elles actuellement en cours ? Quel est le budget alloué pour les recherches en pédagogie et pour les recherches en éducation ? De nos jours, les questions majeures concernant notre société et son avenir, en matière d’enseignement, d’écologie, de santé mentale, sont vulgarisées auprès des publics afin d’offrir à chacun une plus large culture lui permettant de mieux exercer son esprit critique. Ce phénomène a notamment eu lieu durant la pandémie de Covid-19, lorsque les données et les résultats scientifiques ont fait l’objet d’une simplification pour atteindre un plus large public. Dans cette logique, les résultats et conclusions des recherches en pédagogie et en éducation sont-ils traduits en documents intelligibles et dans un format de lecture vulgarisé et accessible pour tous ? Comment l’information est-elle diffusée auprès des équipes de première ligne ? Enfin, lorsque ces recherches sont diffusées, avez-vous une possibilité d’évaluer si, et comment, elles contribuent à changer les pratiques le terrain ?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, les services du gouvernement mènent une réflexion pour que les recherches en éducation, en ce compris les enquêtes internationales, soient articulées les unes aux autres, en veillant à une planification globale. Dans le budget initial de 2023, la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit un montant de 516 000 euros pour la recherche en éducation. Deux enquêtes internationales sont actuellement financées à travers cet article budgétaire: l’enquête du Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS) et l’enquête TALIS («Teaching and Learning International Survey»). Deux autres recherches ont trait respectivement aux pratiques d’évaluation dans l’enseignement maternel et à la nutrition et à la durabilité dans l’enseignement primaire. D’autres travaux sont pris en charge à travers d’autres budgets comme celui du Pacte pour un enseignement d’excellence. C’est le cas de l’enquête internationale TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study), des recherches accompagnant les écoles en dispositifs d’ajustement et également des ressources «Consortium». L’enquête internationale du Programme international pour le suivi des acquis (PISA) est, quant à elle, prise en charge par les budgets relevant de mes collègues Pierre-Yves Jeholet et Valérie Glatigny. Les résultats de toutes ces recherches sont disponibles sur www.enseignement.be, y compris pour les recherches en éducation postérieures à 2019. Leur présentation et leur accessibilité pourraient certainement être améliorées, en vue d’unemeilleure visibilité et d’une meilleure diffusion. La nouvelle version du portail devrait résoudre le problème. En tout état de cause, les résultats sont diffusés sous différents formats : rapports de recherche exhaustifs, notes de synthèse, etc. D’autres ressources directement mobilisables par les enseignants sont disponibles sur la plateforme e-classe. Le magazine «PROF» et les réseaux sociaux sont également mobilisés dans ce cadre. Des représentants de l’Institut interréseaux de la formation professionnelle continue (IFPC), des fédérations de pouvoirs organisateurs et de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE), tous invités au comité d’accompagnement de ces recherches, constituent des relais précieux pour la dissémination des résultats. Enfin, l’évaluation du changement de pratiques liées à l’une ou l’autre recherche spécifique est difficile à réaliser. En effet, les outils produits par les équipes de chercheurs au départ de ces recherches sont mis à disposition des équipes pédagogiques, mais sans obligation de s’en saisir. L’objectif est de proposer des ressources éprouvées et validées. Elles représentent en ce sens un potentiel vecteur de changement. Les enquêtes internationales sont, quant à elles, plus propices à l’observation de tendances globales, mesurables et comparables d’un cycle à l’autre, notamment au regard de l’implémentation progressive du tronc commun.
Réplique de N. Janssen. – Madame la Ministre, je vous remercie pour l’ensemble de ces informations. Il est vrai que je n’ai pas trouvé d’information plus récente sur le site www.enseignement.be, mais, à la lumière de vos propos, je tenterai d’y voir plus clair.