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Résumé:
M. Nicolas Janssen (MR). – Les jeunes aidants proches, à savoir les jeunes qui apportent une aide de manière régulière à un membre de leur entourage, malade, handicapé ou dépendant, sont trop souvent contraints de s’absenter des cours. Dans les écoles secondaires, ils représentent en moyenne trois jeunes par classe – deux filles pour un garçon. Madame la Ministre, cette problématique est-elle également présente dans l’enseignement supérieur? Disposez-vous de chiffres à ce sujet?
Le décret du 7 novembre 2013 définissant le paysage de l’enseignement supérieur et l’organisation académique des études (décret «Paysage») permet d’octroyer aux étudiants du supérieur des allégements pour raisons sociales, ce qui permet de prendre en compte ce type de situation. Certains jeunes aidant leurs proches ne savent pas qu’ils pourraient avoir droit à ce type d’allégement. Est-il possible d’accorder une attention accrue à ces jeunes, que ce soit au niveau de la reconnaissance de la problématique, de la formation du personnel ou en termes de visibilité? Existe-t-il à l’heure actuelle une formation axée sur la sensibilisation du personnel de l’enseignement supérieur à ce sujet? Comment faire pour outiller les professionnels du supérieur afin d’approcher cette réalité? Ne serait-il pas opportun de mettre en lumière cette problématique par une campagne de sensibilisation à l’attention des jeunes de l’enseignement supérieur également?Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles. – Le décret «Paysage» permet en effet à un étudiant d’alléger ses études pour motifs sociaux. Ces motifs sont appréciés par l’établissement d’enseignement supérieur et visent, par exemple, les étudiants qui doivent venir en aide à un membre de leur famille. Cela inclut les jeunes aidants proches. Je ne dispose pas de données concernant le nombre d’étudiants qui pourrait être considéré comme «jeune aidant proche». Cependant, d’après l’ASBL Jeunes & Aidants proches, l’âge moyen des aidants est de 12 ans. Le public de l’enseignement supérieur est généralement mieux armé pour demander de l’aide. À cet égard, les services sociaux des établissements d’enseignement supérieur sont les premiers interlocuteurs de l’étudiant: ils peuvent l’informer sur les différentes mesures qui peuvent être prises en fonction de sa situation. Dans le cadre de la lutte contre la précarité étudiante, nous lancerons, pour la rentrée académique prochaine, une campagne d’informations sur les aides existantes.
M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, j’entends bien qu’il n’existe pas de données particulièrement précises. Cependant, l’âge moyen d’un jeune aidant proche est de 12 ans. Il est évident qu’un étudiant peut plus facilement solliciter les aides qu’un élève. Une enquête qui a été réalisée à l’échelle européenne met en évidence la problématique des jeunes aidants proches. Elle a eu lieu en Allemagne, en Espagne, en France, en Italie, aux Pays-Bas, en Suède, mais pas en Belgique. C’est regrettable puisque cette étude aurait pu donner des pistes de réflexion intéressantes pour la suite.
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Compte-rendu intégral
M. Nicolas Janssen (MR). – Les jeunes aidants proches, à savoir les jeunes qui apportent une aide de manière régulière à un membre de leur entourage, malade, handicapé ou dépendant, sont trop souvent contraints de s’absenter des cours. Dans les écoles secondaires, ils représentent en moyenne trois jeunes par classe – deux filles pour un garçon. Madame la Ministre, cette problématique est-elle également présente dans l’enseignement supérieur? Disposez-vous de chiffres à ce sujet?
Les jeunes aidants proches se retrouvent en difficulté, car ils ne peuvent pas gérer simultanément leurs études et l’aide quotidienne qu’ils doivent apporter à leur proche. À cette charge de travail s’ajoute l’état d’épuisement physique et mental, ce qui risque d’entraîner l’abandon des études. Le décret du 7 novembre 2013 définissant le paysage de l’enseignement supérieur et l’organisation académique des études (décret «Paysage») permet d’octroyer aux étudiants du supérieur des allégements pour raisons sociales, ce qui permet de prendre en compte ce type de situation. Cependant, la problématique ellemême semble méconnue. Certains jeunes aidant leurs proches ne savent pas qu’ils pourraient avoir droit à ce type d’allégement. Le syntagme «jeunes aidants proches» en lui-même reste encore peu connu, alors que cette problématique semble toucher un nombre important de jeunes. Est-il possible d’accorder une attention accrue à ces jeunes, que ce soit au niveau de la reconnaissance de la problématique, de la formation du personnel ou en termes de visibilité? Existe-t-il à l’heure actuelle une formation axée sur la sensibilisation du personnel de l’enseignement supérieur à ce sujet? Comment faire pour outiller les professionnels du supérieur afin d’approcher cette réalité? En effet, une telle formation leur permettrait de disposer des outils nécessaires pour écouter et soutenir les jeunes concernés. Ils seraient en mesure de les rediriger vers les structures adéquates. Ne serait-il pas opportun de mettre en lumière cette problématique par une campagne de sensibilisation à l’attention des jeunes de l’enseignement supérieur également? J’en ai parlé aussi à votre collègue, Mme Désir. Une campagne de sensibilisation conjointe pourrait-elle être envisagée?Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles. – Le décret «Paysage» permet en effet à un étudiant d’alléger ses études pour motifs sociaux. Ces motifs sont appréciés par l’établissement d’enseignement supérieur et visent, par exemple, les étudiants qui doivent venir en aide à un membre de leur famille. Cela inclut les jeunes aidants proches. Précédemment l’allégement pour motifs sociaux devait être demandé dès l’inscription, mais la réforme du décret «Paysage», récemment adoptée sur ma proposition, a tenu compte des accidents de la vie. Désormais, un étudiant peut demander un allégement pour motifs sociaux en cours d’année. Je ne dispose pas de données concernant le nombre d’étudiants qui pourrait être considéré comme «jeune aidant proche». Cependant, d’après l’ASBL Jeunes & Aidants proches, l’âge moyen des aidants est de 12 ans. Bien entendu, ce rôle ne s’arrête pas à un moment précis de la vie. Néanmoins, le public de l’enseignement supérieur est généralement mieux armé pour demander de l’aide. À cet égard, les services sociaux des établissements d’enseignement supérieur sont les premiers interlocuteurs de l’étudiant: ils peuvent l’informer sur les différentes mesures qui peuvent être prises en fonction de sa situation. Dans le cadre de la lutte contre la précarité étudiante, nous lancerons, pour la rentrée académique prochaine, une campagne d’informations sur les aides existantes. Nous souhaitons les rendre plus visibles; nous voulons également déstigmatiser le recours à ces aides par le biais de messages visuels permettant d’aller au-delà des préjugés. Cette campagne générale permettra de mieux faire connaître aux étudiants, dont les jeunes aidants proches, l’existence et l’utilité des services sociaux des établissements d’enseignement supérieur. Néanmoins, si une campagne de sensibilisation particulière relative aux jeunes aidants proches s’avère nécessaire pour mieux faire connaître l’ASBL Jeunes & Aidants proches auprès des étudiants, je serai à l’écoute des interlocuteurs qui souhaiteraient la mener. De cette manière, nous pourrions examiner ensemble la meilleure manière de procéder.
M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, vous avez rappelé les avancées prévues dans le décret «Paysage». J’entends bien qu’il n’existe pas de données particulièrement précises. Cependant, l’âge moyen d’un jeune aidant proche est de 12 ans. Il est évident qu’un étudiant peut plus facilement solliciter les aides qu’un élève. Je vous remercie d’avoir rappelé les messages visuels qui sont prévus pour la prochaine rentrée. Une enquête qui a été réalisée à l’échelle européenne met en évidence la problématique des jeunes aidants proches. Elle a eu lieu en Allemagne, en Espagne, en France, en Italie, aux Pays-Bas, en Suède, mais pas en Belgique. C’est regrettable puisque cette étude aurait pu donner des pistes de réflexion intéressantes pour la suite.