QO 5/7/22 à Mme Glatigny: La conférence interministérielle (CIM) jeunesse et son volet santé mentale
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Résumé:
M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, la CIM Jeunesse s’est réunie à votre initiative le 28 juin dernier. Pouvez-vous nous en dire plus sur son déroulement ? A-t-elle répondu à vos attentes? Les sujets importants aux yeux des jeunes ont-ils bien été pris en compte?
Par ailleurs, nous ne pouvons plus évoquer le thème de la santé sans parler de la santé mentale et du bien-être. Dans son rapport sur les enfants et les jeunes concernés par la santé mentale en Belgique, paru le 21 juin 2022, UNICEF Belgique indique qu’un jeune sur six souffre de troubles mentaux sans forcément recevoir l’attention qu’il mérite ou en étant pris en charge trop tard. Cette dimension a-t-elle été évoquée lors de la réunion du 28 juin? Avez-vous dégagé des pistes pour continuer à investir en faveur de la santé mentale et du bien-être des jeunes?J’ai également interrogé madame la ministre Linard à ce sujet il y a deux semaines. À cette occasion, elle a rappelé certains éléments importants, comme l’attention avec laquelle l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) traite le bien-être, notamment lors des consultations pour enfants, ainsi que les mesures prises depuis le mois d’août 2021. Nous nous réjouissons de ces initiatives, mais ces éléments font-ils partie de la réflexion au sein de la CIM Jeunesse? Le cas échéant, sont-ils ensuite soumis pour discussion au Comité de concertation (Codeco)?
Mme Valérie Glatigny, ministre de la Jeunesse. – Les Régions sont première ligne pour apporter des solutions aux problèmes qui touchent la santé mentale. Toutefois, dans le cadre de ses compétences, la Fédération Wallonie-Bruxelles peut aussi contribuer au bien-être de chaque individu. J’ai eu la chance de présider la première réunion de la CIM Jeunesse ce 28 juin.
Outre la validation du règlement d’ordre intérieur, cette première séance a notamment permis aux représentants de la jeunesse de présenter l’état de la jeunesse belge et de ses priorités. Outre l’implication de la jeunesse dans la vie démocratique, la santé mentale, l’environnement et le climat, il a aussi été question de l’enseignement, de la justice sociale et de la lutte contre les emplois précaires. Dans ce cadre, plusieurs groupes de travail seront lancés dans les prochaines semaines. À mon initiative, un groupe de travail spécifique sera consacré à la santé mentale des jeunes. Celui-ci nécessitera l’implication des ministres régionaux de la Santé. Je vous tiendrai informés des thématiques qui y seront abordées.
Concernant l’aide à la jeunesse, qui est une aide complémentaire à l’aide de première ligne, je tiens à mettre en avant le travail effectué par nos services, en particulier les services d’aide en milieu ouvert (AMO), les maisons de l’adolescent (mado) et les services d’accrochage scolaire (SAS), qui participent aux efforts de prévention en offrant notamment des lieux de parole et d’écoute, comme recommandé dans le rapport de l’UNICEF. Je travaille aussi à l’amélioration des prises en charge intersectorielles: le développement des pratiques, des concertations et des formations intersectorielles sera profitable aux jeunes qui se trouvent à la croisée des secteurs. Cela permettra également de mieux outiller les professionnels de terrain.
L’accent est aussi mis sur la formation des futurs professionnels de la santé à travers des dispositifs pédagogiques innovants afin que chaque patient puisse être considéré dans sa singularité. Parmi les dispositifs innovants figurent notamment la pratique collaborative interprofessionnelle incluant le patient partenaire et lancée par l’École de santé publique de l’Université libre de Bruxelles (ULB) ainsi que le projet «Patientsformateurs» de la Ligue des usagers des services de santé (LUSS). L’objectif de ces échanges est de susciter une prise de conscience dans le chef des futurs soignants quant à la posture dont le patient a besoin pour se sentir en confiance et considéré comme un véritable partenaire de soin.
M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, je suivrai avec intérêt les groupes de travail, les pratiques collaboratives, la formation continue et l’actualisation des connaissances, qui sont autant de mesures nécessaires dans ces domaines.
=> Compte-rendu intégral sous l’image
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Compte-rendu intégral:
M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, la CIM Jeunesse s’est réunie à votre initiative le 28 juin dernier. Ce nouvel organe est particulièrement utile, étant donné l’aspect transversal des politiques liées à la jeunesse et la nécessité de rappeler aux jeunes qu’ils sont entendus, comme ce fut le cas lors des Assises de la jeunesse organisées l’été dernier. Les jeunes ont été fort touchés par les confinements successifs, mais il faut aussi souligner l’incroyable résilience dont ils ont fait preuve. Pouvez-vous nous en dire plus sur le déroulement de cette réunion de la CIM Jeunesse? A-t-elle répondu à vos attentes? Les sujets importants aux yeux des jeunes ont-ils bien été pris en compte?
Par ailleurs, nous ne pouvons plus évoquer le thème de la santé sans parler de la santé mentale et du bien-être. Dans son rapport sur les enfants et les jeunes concernés par la santé mentale en Belgique, paru le 21 juin 2022, UNICEF Belgique indique qu’un jeune sur six souffre de troubles mentaux sans forcément recevoir l’attention qu’il mérite ou en étant pris en charge trop tard. Cette dimension a-t-elle été évoquée lors de la réunion du 28 juin? En effet, il serait bon d’intégrer cette modification du paysage de la santé mentale au sein du cadre institutionnel. Pour être globale, collective et préventive, la politique visant la santé mentale nécessite une meilleure prise en charge transversale et coordonnée des enjeux qui y sont liés. Avez-vous dégagé des pistes pour continuer à investir en faveur de la santé mentale et du bien-être des jeunes?J’ai également interrogé madame la ministre Linard à ce sujet il y a deux semaines. À cette occasion, elle a rappelé certains éléments importants, comme l’attention avec laquelle l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) traite le bien-être, notamment lors des consultations pour enfants, ainsi que les mesures prises depuis le mois d’août 2021. Premièrement, l’ONE a instauré une cellule spécifique et transversale consacrée à la santé mentale. Deuxièmement, l’ONE, l’Agence pour une vie de qualité (AViQ) et l’Aide à la jeunesse ont conclu une convention-cadre en vue de continuer à déployer la nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents (NPSMEA). Troisièmement, il existe un groupe de travail intercabinets sur la santé mentale issu de la CIM Santé publique. Nous nous réjouissons de ces initiatives, mais ces éléments font-ils partie de la réflexion au sein de la CIM Jeunesse? Le cas échéant, sont-ils ensuite soumis pour discussion au Comité de concertation (Codeco)?
Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles. – Avant toute chose, je précise que la santé mentale relève des compétences régionales. Les Régions sont donc en première ligne pour apporter des solutions aux problèmes qui touchent ce domaine. Toutefois, dans le cadre de ses compétences, la Fédération Wallonie-Bruxelles peut aussi contribuer au bien-être de chaque individu, y compris nos jeunes et nos étudiants. J’ai eu la chance de présider la première réunion de la CIM Jeunesse ce 28 juin, à laquelle étaient présents les ministres flamand et germanophone Benjamin Dalle et Isabelle Weykmans, ainsi que le ministre bruxellois Alain Maron. Les autres ministres s’y sont tous fait représenter.
Outre la validation du règlement d’ordre intérieur, cette première séance a notamment permis aux représentants de la jeunesse de présenter l’état de la jeunesse belge et de ses priorités. Le Forum des jeunes pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Vlaamse Jeugdraad pour la Flandre et le Rat der deutschsprachigen Jugend (RDJ) pour la Communauté germanophone ont ainsi pu exprimer leurs attentes et objectifs. Outre l’implication de la jeunesse dans la vie démocratique, la santé mentale, l’environnement et le climat, il a aussi été question de l’enseignement, de la justice sociale et de la lutte contre les emplois précaires. Dans ce cadre, plusieurs groupes de travail seront lancés dans les prochaines semaines. À mon initiative, un groupe de travail spécifique sera consacré à la santé mentale des jeunes. Celui-ci nécessitera l’implication des ministres régionaux de la Santé. Je vous tiendrai informés des thématiques qui y seront abordées, mais je vous invite également à interroger les ministres compétents pour découvrir les thématiques et dossiers qu’ils pourront soumettre à la CIM Jeunesse et aux futurs groupes de travail. En effet, cette CIM compte parmi ses membres les ministres suivants: Christie Morreale, Alain Maron, Benjamin Dalle, Hilde Crevits, Bénédicte Linard et Caroline Désir. Nul doute que ceux-ci porteront la santé mentale au centre des débats de la CIM Jeunesse au cours des prochaines semaines, ce qui permettra de répondre à vos attentes.
Concernant l’aide à la jeunesse, qui est une aide complémentaire à l’aide de première ligne, je tiens à mettre en avant le travail effectué par nos services, en particulier les services d’aide en milieu ouvert (AMO), les maisons de l’adolescent (mado) et les services d’accrochage scolaire (SAS), qui participent aux efforts de prévention en offrant notamment des lieux de parole et d’écoute, comme recommandé dans le rapport de l’UNICEF. Je travaille aussi à l’amélioration des prises en charge intersectorielles: le développement des pratiques, des concertations et des formations intersectorielles sera profitable aux jeunes qui se trouvent à la croisée des secteurs. Cela permettra également de mieux outiller les professionnels de terrain.
À propos de formation continue, il existe un certificat en clinique psychothérapeutique avec une orientation infanto juvénile. Cette formation est conçue de manière à répondre aux attentes de professionnels déjà expérimentés qui souhaitent approfondir leurs connaissances et compétences dans le champ de la psychothérapie des enfants et des adolescents. Les hautes écoles organisent également des formations continues qui s’adressent à l’ensemble des professionnels, notamment des séminaires interdisciplinaires de pédiatrie. Ces séminaires permettent de créer un espace qui sert non seulement à actualiser les connaissances, mais aussi à échanger entre professionnels de disciplines différentes.Outre la formation continue, l’accent est aussi mis sur la formation des futurs professionnels de la santé à travers des dispositifs pédagogiques innovants afin que chaque patient puisse être considéré dans sa singularité. Selon le rapport d’UNICEF Belgique sur les enfants et les jeunes concernés par la santé mentale, plusieurs jeunes plaident pour que leur parole soit mieux prise en considération par les intervenants de première ligne que sont les médecins généralistes, les psychologues, pédopsychiatres et autres professionnels de la santé. La notion de soin est une finalité qui concerne toutes les formations des soignants. Parmi les dispositifs innovants figurent notamment la pratique collaborative interprofessionnelle incluant le patient partenaire et lancée par l’École de santé publique de l’Université libre de Bruxelles (ULB) ainsi que le projet «Patientsformateurs» de la Ligue des usagers des services de santé (LUSS). À travers ces dispositifs, les patients sont amenés à partager leur vécu et leur expérience de la maladie par le biais de modules de formation. L’objectif de ces échanges est de susciter une prise de conscience dans le chef des futurs soignants quant à la posture dont le patient a besoin pour se sentir en confiance et considéré comme un véritable partenaire de soin.
M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, je vous félicite d’avoir présidé cette première CIM Jeunesse. Je suivrai avec intérêt les groupes de travail, les pratiques collaboratives, la formation continue et l’actualisation des connaissances, qui sont autant de mesures nécessaires dans ces domaines.