QO 8/2/22 à Mme Désir : «Soutien d’initiatives d’inclusion»
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Résumé
N. Janssen: Le 24 janvier dernier, le journal «Le Soir» consacrait un article à une initiative de l’ASBL Puzzzle, qui prévoit l’ouverture, au printemps prochain à Tubize, d’une école maternelle inclusive ouverte à tout type de handicap. Au sein de cette structure, tous les enfants apprendront dans le même environnement scolaire, avec des infrastructures, des méthodes, du matériel pédagogique et une politique adaptée à tous les élèves, qu’ils aient des besoins spécifiques ou non, qu’ils soient ordinaires ou extraordinaires. Outre l’école, le projet prévoit également une crèche inclusive, une plaine de jeux et un espace de formation sur l’inclusion, ouvert aussi aux parents et aux familles qui souhaitent parler de leur expérience ou simplement se sentir soutenus.
L’idée d’un espace pluriel vient de l’expérience personnelle de la fondatrice, Lou Garagnani, qui a rencontré de nombreuses difficultés pour permettre à Ayden, son deuxième enfant, d’intégrer un milieu d’accueil adapté et une structure scolaire enrichissante. J’ai eu des contacts avec elle, et elle confirme l’explosion du nombre de demandes pour une place dans son école, de la part de parents d’enfants à besoins spécifiques ou non.
Madame la Ministre, vous encouragez l’ouverture d’implantations ou de classes à visée inclusive. Le projet de l’ASBL Puzzzle remplit-il les critères permettant un soutien financier ou administratif de la Fédération Wallonie-Bruxelles? La réforme des pôles territoriaux et de l’enseignement spécialisé, comme prévu par le chantier n° 14 du Pacte pour un enseignement d’excellence, répondra-t-elle à cette demande?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, j’ai pris connaissance de l’article auquel vous faites référence. Je voudrais d’emblée y apporter quelques nuances. D’une part, les élèves à besoins spécifiques ne doivent plus être orientés vers l’enseignement spécialisé pour bénéficier d’un accompagnement. Un diagnostic identifiant leurs besoins devra être posé afin que l’école d’enseignement ordinaire puisse faire appel, le cas échéant, au pôle territorial avec lequel elle coopère afin de mettre en œuvre l’accompagnement de l’élève selon un protocole d’aménagements raisonnables. D’autre part, le dispositif de l’intégration est désormais réservé aux élèves dont le parcours dans l’enseignement spécialisé est une réalité.
En ce qui concerne l’accès aux subventions, les nouvelles écoles doivent respecter une série de conditions. Les classes et les implantations à visée inclusive sont organisées par l’enseignement spécialisé de type 2 ou de type 3. Le nombre de classes en question, qui était de 17 en début de législature, est passé à 26 à l’heure actuelle.Retrouvez question et réponse dans leur intégralité ci-dessous après l’image
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Compte rendu intégral
M. Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, nous savons que la création d’un système scolaire plus inclusif est l’une de vos grandes priorités. Le 24 janvier dernier, le journal «Le Soir» consacrait un article à une initiative de l’ASBL Puzzzle, qui prévoit l’ouverture, au printemps prochain à Tubize, d’une école maternelle inclusive ouverte à tout type de handicap. Au sein de cette structure, tous les enfants apprendront dans le même environnement scolaire, avec des infrastructures, des méthodes, du matériel pédagogique et une politique adaptée à tous les élèves, qu’ils aient des besoins spécifiques ou non, qu’ils soient ordinaires ou extraordinaires. Outre l’école, le projet prévoit également une crèche inclusive, une plaine de jeux et un espace de formation sur l’inclusion, ouvert aussi aux parents et aux familles qui souhaitent parler de leur expérience ou simplement se sentir soutenus.
L’idée d’un espace pluriel vient de l’expérience personnelle de la fondatrice, Lou Garagnani, qui a rencontré de nombreuses difficultés pour permettre à Ayden, son deuxième enfant, d’intégrer un milieu d’accueil adapté et une structure scolaire enrichissante. J’ai eu des contacts avec elle, et elle confirme l’explosion du nombre de demandes pour une place dans son école, de la part de parents d’enfants à besoins spécifiques ou non. Les parents sont séduits par le projet qui accueille la différence et ouvre à la tolérance, à l’empathie, à l’éveil des sens ou encore à l’estime de soi… Lou Garagnani ajoute que les parents sont intéressés par la proximité d’une école inclusive, certains devant parfois faire plus d’une heure de route pour trouver une structure appropriée.
Madame la Ministre, vous encouragez l’ouverture d’implantations ou de classes à visée inclusive. Vous en soutenez d’ailleurs déjà 26 à ce jour. Le projet de l’ASBL Puzzzle remplit-il les critères permettant un soutien financier ou administratif de la Fédération Wallonie-Bruxelles? La réforme des pôles territoriaux et de l’enseignement spécialisé, comme prévu par le chantier n° 14 du Pacte pour un enseignement d’excellence, répondra-t-elle à cette demande?Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, j’ai pris connaissance de l’article auquel vous faites référence. Je voudrais d’emblée y apporter quelques nuances. D’une part, les élèves à besoins spécifiques ne doivent plus être orientés vers l’enseignement spécialisé pour bénéficier d’un accompagnement. Un diagnostic identifiant leurs besoins devra être posé afin que l’école d’enseignement ordinaire puisse faire appel, le cas échéant, au pôle territorial avec lequel elle coopère afin de mettre en œuvre l’accompagnement de l’élève selon un protocole d’aménagements raisonnables. D’autre part, le dispositif de l’intégration est désormais réservé aux élèves dont le parcours dans l’enseignement spécialisé est une réalité.
En ce qui concerne l’accès aux subventions, les nouvelles écoles doivent respecter une série de conditions. En outre, la date limite pour introduire un dossier est fixée au 1er décembre de l’année scolaire précédente. À ce jour, l’administration n’a reçu aucune demande de la part de l’école concernée. Les classes et les implantations à visée inclusive sont l’une des réponses que la Fédération Wallonie-Bruxelles apporte pour permettre à des élèves en situation de handicap intellectuel et – ou – porteur d’autisme d’évoluer dans un environnement scolaire ordinaire. Toutefois, de telles structures sont organisées par l’enseignement spécialisé de type 2 ou de type 3. Le nombre de classes en question, qui était de 17 en début de législature, est passé à 26 à l’heure actuelle. De plus, différents développements sont encore programmés.