QO du 16/11/21 à la Ministre Désir Outils pour lutter contre le cyberharcèlement
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Résumé:
Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, dans le cadre des travaux parlementaires sur la santé mentale des jeunes, notre commission a régulièrement abordé les problèmes de violence et de harcèlement en milieu scolaire, en ce compris le cyberharcèlement qui prend une ampleur inquiétante. À l’heure actuelle, d’après l’UNICEF, un jeune sur trois serait confronté́ au cyberharcèlement. Un jeune sur cinq aurait déjà été l’auteur de ce phénomène alors que 76 % des jeunes entre 12 et 18 ans ont eu connaissance d’une situation de cyberharcèlement sans y avoir été impliqués activement. Des initiatives telles que le Service SOPHIA (Soutien, orientation, prévention, harcèlement, intimidation, agression) et des outils tels que CyberHelp ont été développés pour y faire face, comme vous l’aviez d’ailleurs expliqué, tout comme Mme Gahouchi, lors de la réunion de notre commission du 14 septembre dernier. Grâce à ces outils, nous enregistrons une nette diminution des cas de cyberharcèlement. Les résultats pourraient toutefois être plus significatifs encore si ces outils étaient utilisés à une plus large échelle, par le système éducatif dans son ensemble, et non pas seulement par un certain nombre d’établissements. La demande émane de tous les acteurs: les jeunes et les enfants, les parents, mais aussi les directions des écoles, les enseignants et les associations qui se sentent démunis face aux demandes. Ils sont prêts à agir, mais ils ont besoin d’un outil et d’un cadre suffisamment performant, que vous définissez effectivement dans votre note d’orientation en matière de prévention du harcèlement scolaire et de climat scolaire validée par le gouvernement le 9 septembre 2021. Quelle réponse donner à cet appel? Je ne mets évidemment pas en doute la volonté des services de votre cabinet. Nous voulons tous éviter les souffrances inutiles qui se terminent, bien trop fréquemment, de manière dramatique. L’outil CyberHelp est disponible et son efficacité est avérée: comment en accélérer sa mise en œuvre et tenter d’en optimiser les bienfaits, sans attendre la rentrée scolaire de 2022?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, c’est bien pour répondre aux constats et aux besoins grandissants en matière de prévention et de lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement que j’ai entrepris d’instaurer une politique d’action plus structurelle et à long terme destinée aux équipes éducatives, aux élèves et aux parents. Parmi les outils indispensables aux écoles, il y aura bien un outil numérique mis à la disposition des équipes éducatives et des élèves afin de signaler un cas de harcèlement. Un travail parallèle doit donc être mené avec la communauté éducative. Nous entendons opérer la mise en œuvre d’un programme-cadre qui comprendra notamment la mise à disposition d’un outil de signalement, la formation des membres des personnels d’une communauté scolaire ou la création d’espaces régulés de parole. L’entame de ce travail interviendra au début de la rentrée scolaire prochaine.
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Nicolas Janssen (MR). – Madame la Ministre, dans le cadre des travaux parlementaires sur la santé mentale des jeunes, notre commission a régulièrement abordé les problèmes de violence et de harcèlement en milieu scolaire, en ce compris le cyberharcèlement qui prend une ampleur inquiétante. Les nouveaux médias font aujourd’hui partie intégrante de l’univers et de la vie quotidienne des enfants et des adolescents. D’après la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités (Child Focus), pas moins de 96 % des Belges âgés de 12 à 18 ans utilisent internet, ce qui a pour conséquence que le harcèlement peut, par le biais de la technologie, se prolonger après l’école, ne laissant plus de répit au jeune qui en subit dès lors les conséquences et leurs lots de souffrances. À l’heure actuelle, d’après l’UNICEF, un jeune sur trois serait confronté́ au cyberharcèlement. Un jeune sur cinq aurait déjà été l’auteur de ce phénomène alors que 76 % des jeunes entre 12 et 18 ans ont eu connaissance d’une situation de cyberharcèlement sans y avoir été impliqués activement. L’UNICEF note également une augmentation des cas depuis la pandémie de la Covid-19. Des initiatives telles que le Service SOPHIA (Soutien, orientation, prévention, harcèlement, intimidation, agression) et des outils tels que CyberHelp ont été développés pour y faire face, comme vous l’aviez d’ailleurs expliqué, tout comme Mme Gahouchi, lors de la réunion de notre commission du 14 septembre dernier. Grâce à ces outils, nous enregistrons une nette diminution des cas de cyberharcèlement. Les résultats pourraient toutefois être plus significatifs encore si ces outils étaient utilisés à une plus large échelle, par le système éducatif dans son ensemble, et non pas seulement par un certain nombre d’établissements. La demande émane de tous les acteurs: les jeunes et les enfants, les parents, mais aussi les directions des écoles, les enseignants et les associations qui se sentent démunis face aux demandes. Ils sont prêts à agir, mais ils ont besoin d’un outil et d’un cadre suffisamment performant, que vous définissez effectivement dans votre note d’orientation en matière de prévention du harcèlement scolaire et de climat scolaire validée par le gouvernement le 9 septembre 2021. Votre note d’orientation fait de la lutte contre le harcèlement scolaire une des priorités de la législature. Il y a malheureusement urgence à agir. Le psychopédagogue Bruno Humbeeck, qui vient régulièrement alerter les membres de notre commission, rappelait d’ailleurs encore récemment la nécessité d’agir avant la recrudescence saisonnière des cas graves en janvier et février. Quelle réponse donner à cet appel? Je ne mets évidemment pas en doute la volonté des services de votre cabinet. Nous voulons tous éviter les souffrances inutiles qui se terminent, bien trop fréquemment, de manière dramatique. L’outil CyberHelp est disponible et son efficacité est avérée: comment en accélérer sa mise en œuvre et tenter d’en optimiser les bienfaits, sans attendre la rentrée scolaire de 2022?
Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Monsieur le Député, c’est bien pour répondre aux constats et aux besoins grandissants en matière de prévention et de lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement que j’ai entrepris d’instaurer une politique d’action plus structurelle et à long terme destinée aux équipes éducatives, aux élèves et aux parents. Parmi les outils indispensables aux écoles, il y aura bien un outil numérique mis à la disposition des équipes éducatives et des élèves afin de signaler un cas de harcèlement. Cela ne doit pas s’arrêter là! La situation doit aussi être accompagnée et traitée. Un travail parallèle doit donc être mené avec la communauté éducative. C’est la raison pour laquelle nous entendons opérer la mise en œuvre d’un programme-cadre qui comprendra notamment la mise à disposition d’un outil de signalement, la formation des membres des personnels d’une communauté scolaire ou la création d’espaces régulés de parole. L’entame de ce travail interviendra au début de la rentrée scolaire prochaine, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire. D’ici là, les moyens actuels d’aide et de soutien aux jeunes ainsi qu’aux familles, tels que le numéro vert 103 du service «Écoute-Enfants», les services de médiation et les centres PMS sont toujours opérationnels.