7. Transformer l’enseignement technique et professionnel en filière d’excellence et faire de l’alternance le modèle de référence dans le qualifiant

L’enseignement qualifiant est encore trop souvent perçu comme une filière de relégation, suite à des échecs scolaires. Il est temps que le qualifiant soit perçu comme une filière de qualité et un choix positif menant vers l’émancipation et l’emploi. 

Mettons en place des assises de l’orientation afin de généraliser des approches innovantes. À l’issue du tronc commun, donc en fin de troisième année de l’enseignement secondaire, les élèves pourront opter pour la filière de transition ou la filière de qualification. 

Encourageons les élèves à un processus réflexif en les introduisant à différentes pratiques. Cela supposera toutefois que les élèves soient introduits à différentes pratiques (polytechniques, scientifiques, artistiques, technologiques,…) dans le tronc commun afin de valoriser et développer les compétences et centres d’intérêts de chacun. Cela nécessite également des collaborations avec des acteurs extérieurs (entreprises, centres de formations, institutions et associations culturelles, etc.). En outre, les collaborations avec la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale devront être renforcées, notamment dans le cadre de l’enseignement en alternance, de l’enseignement qualifiant et du développement du numérique au sein des écoles. Sans oublier de revaloriser les STEM et d’améliorer l’image des filières et des métiers techniques et manuels.

Constats :

Tirons profit du momentum actuel pour transformer le qualifiant et faire de l’alternance son modèle de référence

Le qualifiant et l’alternance sont deux priorités pour le MR depuis de nombreuses années. Nous espérons pouvoir avancer rapidement sur ces dossiers, et ce, dès l’issue des élections si les citoyens nous en donnent le mandat.

• Les chiffres en disent long : l’alternance ne concerne que 7% des 340.000 apprenants par an, contre 30% en moyenne dans l’UE (et plus de 80% en Allemagne ou en Suisse). Par ailleurs, seuls 16% des employeurs en Belgique forment des apprenants en alternance contre 31% en moyenne dans l’UE !

La réforme actuelle sur le qualifiant s’articule autour de trois axes :

• La réorganisation des parcours de l’enseignement qualifiant : l’objectif est de faire évoluer d’abord le bagage de base des élèves avec le tronc commun, avant qu’ils n’arrivent dans une filière qualifiante ou dans la filière de transition dans un deuxième temps ;
• Le renforcement des pilotages à travers plusieurs objectifs : obtenir une meilleure articulation de l’offre d’enseignement qualifiant par rapport aux besoins socioéconomiques ; assurer que la voix des partenaires sociaux des bassins scolaires soit mieux prise en compte ; rationaliser l’offre pour éviter que la même option soit organisée à plusieurs endroits dans un rayon géographique défini (10 km) ; permettre d’exclure de l’enseignement qualifiant les options qui ne sont pas réellement qualifiantes ;
• Le renforcement des synergies enseignement-emploi-formation : Il faut trouver une forme de régulation commune entre l’enseignement et la formation, une forme de rationalisation et d’amélioration des dispositifs en évitant les concurrences stériles et en s’efforçant de tirer le meilleur du monde de l’enseignement et de celui de la formation.

Propositions :

• Le MR veut mieux préparer les élèves au monde du travail au moyen d’une alliance renforcée entre l’enseignement en alternance et les entreprises ;
• Priviléger les métiers en pénurie et les secteurs porteurs d’avenir ;
• Apprendre un métier au plus près du terrain avec les outils actuels, aux côtés des professionnels, tout en continuant à acquérir les compétences essentielles comme le français, les mathématiques, les sciences, le numérique et les langues est un gage de réussite professionnelle et de possibilité de progression ultérieure ; 
• Sortir l’enseignement qualifiant de son statut de filière de relégation afin d’en faire des filières d’excellence pour tous les élèves ;
• Alterner journées d’écoles et journées sur le lieu du travail permet aux jeunes qui se lancent dans cette voie de découvrir très tôt la vie active, ses réalités et ses exigences ;
• L’alternance permet aux étudiants de tous âges de développer leur autonomie et leur sens des responsabilités grâce à leur immersion dans le monde du travail ;
• Au cours de la prochaine législature, les parcours et filières au sein de l’enseignement qualifiant devront être réformés de sorte à ce que l’alternance devienne le modèle de référence menant au CESS et au Certificat de qualification ;
• Il y a donc lieu d’améliorer l’image de l’alternance et de réduire l’hétérogénéité des formations, notamment par la mise en place de diagnostics croisés, permettant une forme « d’assurance qualité externe ». Offrons de l’alternance partout où c’est possible, y compris dans l’enseignement supérieur et de promotion sociale, tant ses bienfaits sont nombreux et avérés ! Nous sommes également convaincus du rôle sociétal majeur joué par l’enseignement pour adultes (promotion sociale) ; 
• Il n’y aura pas de valorisation des filières qualifiantes tant que l’orientation tout au long de la scolarité obligatoire n’aura pas été mieux travaillée, et ce dès l’enseignement primaire.